Sophie gère son temps entre La Poste et le syndicalisme

  • Sophie Leyrat : "J’ai confiance dans l’avenir"
    Sophie Leyrat : "J’ai confiance dans l’avenir"
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GDM

Sophie Leyrat raconte son parcours peu commun, fait d’engagement et de conviction.

Le visage est poupin et le sourire candide mais ne vous y fiez pas… Du haut de ses trente-trois printemps, Sophie Leyrat promène un regard avisé sur le monde du travail et ses dérives. Et l’actualité la propulse sous les feux de la rampe, actrice de son temps. "Mais lorsque je suis entrée dans la vie active, je faisais plutôt profil bas !" s’amuse la co-secrétaire de l’Union locale CGT de Villefranche-de-Rouergue en évoquant son parcours truffé de CDD.

"Deux ans et demi de contrats à durée déterminée à l’hôpital d’Espalion en tant qu’ASH après un bac en sciences médico-sociales et un an de fac. Et presque autant de contrats courts dans la grande distribution à travailler "en coupure", avec parfois 3 ou 4 heures de temps libre entre les plages travaillées !"

Des CDD, encore et encore

En balayant d’un trait ses rêves de gosse et sa vocation, la restructuration de l’hôpital lui avait laissé un goût amer. Le travail en caisse en ajoute encore à la désillusion. "Mais j’avais la fibre sociale et un bon contact avec le public" nuance-t-elle de ce sourire espiègle qui sied aux jeunes promus à un bel avenir. Qu’à cela ne tienne, elle sera factrice puisque c’est là qu’on recrute ! "Heureusement, j’ai appris le métier avec des gens qui avaient passé le concours des Postes, mus par une vision très noble du lien social. Dans les tournées de campagne, on s’inquiète quand on ne voit pas les volets ouverts"

Certes… Mais devenir factrice dans les années 2000, c’est moins simple qu’une lettre à la Poste… Après 2 ans de CDD (encore !) à Bozouls, on lui propose un contrat apprentissage en alternance à Villefranche en fait de titularisation ! Elle y apprend le travail d’agent de cabine – celui qui ventile les recommandés et les tournées piétonnes ou à vélo, les tournées "courrier", les tournées "colis". Elle découvre "la vente de quartiers" qui veut que l’on attribue les tournées en fonction de l’ancienneté et de la note. Très vite, elle repère des dysfonctionnements et s’interroge sur le devenir de la profession. "J’ai fini par rejoindre la CGT de la Poste en 2015 et c’est en distribuant les plis destinés aux élections professionnelles que j’ai découvert l’Union Locale."

"Un levier d’éducation populaire"

Elle y rencontre Quentin Leyrat et le fameux conflit qui l’oppose à McDo. Entretemps, elle se forme à l’action syndicale, "un formidable levier d’éducation populaire pour s’émanciper et appréhender les mutations socio-économiques et industrielles". Tout comme Quentin, elle s’y familiarise avec l’action collective, le syndicalisme de classe, l’égalité homme-femme. Elle y apprend à prendre la parole, structurer, argumenter… "Je suis gourmande de ces échanges. Les débats m’apparaissent comme une nourriture saine qui élève l’esprit. Désormais, je crois en l’avenir" conclut la jeune maman de Louise, 15 mois, élevée dans les manifs et qui sait déjà si bien donner de la voix !

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