Marché de Rodez : Franck Viguié, maraîcher aveyronnais aux produits catalans

C’est un maraîcher ayant vécu plusieurs vies professionnelles. À 51 ans, Franck Viguié produit des agrumes (clémentines, oranges et citrons) et de l’huile d’olive bio sur son exploitation, "Finca el Caro", située à Tortosa, en Catalogne espagnole depuis 2020. Cet Aveyronnais revient dans sa région tous les quinze jours faire les marchés de Rodez (mercredi et samedi), Millau (vendredi) et Marcillac le dimanche.

Un parcours atypique

Avant de devenir maraîcher, ce quinquagénaire était restaurateur durant plus de vingt ans, d’abord à Paris de 1993 à 2008, puis en Aveyron, de 2008 à 2018. De retour dans sa région, Franck Viguié qui a "toujours été cavalier" possède une exploitation de sept hectares dont deux servent uniquement pour l’élevage de chevaux que gère sa femme Alice. Le couple commence sa nouvelle vie d’agriculteurs en élevant des volailles qu’il vend, avec les œufs, déjà sur le marché de Rodez jusqu’en 2021.

Désirant "trouver plus de terres pour s’agrandir", il cherche avec son épouse pendant deux ans. Après avoir visité dans la région "une dizaine d’exploitations" sans succès, le couple finit par trouver son "bonheur en Catalogne" en 2020. Et plus précisément à Tortosa. C’est là qu’un producteur, que connaît Franck, cultive depuis trente ans des agrumes et de l’huile d’olive.

Ce dernier était passé au bio depuis 2013. D’abord intéressé par l’huile, le quinquagénaire explique que "l’opportunité s’est faite de récupérer les agrumes et au final ce sont ces derniers qui sont les plus rentables". Sur son exploitation catalane, Franck travaille en permaculture et cultive "deux hectares d’agrumes" composés de "clémentines satsuma et nules, des oranges navel et des citrons eureka" et "sept hectares d’oliviers".

"600 km aller et retour"

Sur le marché, Franck Viguié apprécie "le contact avec les clients" et le fait "d’avoir un retour sur le produit, pouvoir leur expliquer nos méthodes de travail, notre mode de production et le bio espagnol qui a mauvaise réputation. Il y a un lien qui se crée avec les clients au fur et à mesure". Il apprécie également "les relations avec les maraîchers. Ça permet d’échanger sur nos méthodes de travail et de discuter".

Venant toutes les deux semaines à Rodez, le maraîcher parcourt "600 km aller et retour". Restant pour l’occasion une semaine sur place, il a l’habitude d’arriver à 6 h 30 place du Bourg, prendre un café avec les collègues et installer son stand qu’il tient jusqu’à 13 heures.

S’étant découvert une passion pour le végétal, le maraîcher est en train de planter dans son exploitation située à Laissac, qu’il a acquise en 2022, "près de deux hectares d’arbres fruitiers composés principalement de pommes et de petits fruits rouges".