Retour sur le parcours d'Aneta, une femme polonaise qui a fait son trou à Villefranche-de-Rouergue

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  • Un nouveau domaine  à investiguer pour  l’inépuisable Aneta Wilk.
    Un nouveau domaine à investiguer pour l’inépuisable Aneta Wilk. Centre Presse Aveyron
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D.D.

Le parcours d’une femme polonaise qui a réussi à faire son trou dans la cité villefranchoise.

C’est bien connu… La France, ce sont ceux qui l’ont élue terre d’accueil qui en parlent le mieux ! Et quand la très empathique Aneta Wilk vous livre les raisons qui l’ont conduite en terre aveyronnaise à l’aube de ses 20 ans, il ne subsiste nul doute : "Pour moi, c’était le plus beau pays du monde et plus que tout, la langue me parlait comme une invite chantante, aussi harmonieuse qu’un opéra italien !" s’émerveille encore la native de Boleslawiec, une petite ville du sud-ouest de la Pologne.

De multiples cours

Ainsi, à peine arrivée à Villefranche, s’attache-t-elle à décrypter cette langue qui la fascine mais dont elle ne connaît pas un mot… Cours de français langue étrangère, cours du soir… Finalement, ce sont ses deux enfants qui lui livreront les secrets car elle apprend pas à pas avec eux, tout en déchiffrant avec frénésie leurs livres de CP et de CE1.

La suite est une affaire de belles rencontres : "Un médecin spécialiste m’a proposé de remplacer sa secrétaire sur un contrat court. Je me suis aussitôt ruée sur un dictionnaire médical et je me suis fabriqué un clavier en carton pour me former toute seule à la dactylographie." Incroyable défi… suivi de beaucoup d’autres grâce à sa conseillère ANPE, "encore une belle rencontre qui me permet d’être recrutée comme aide-infirmière au lycée polyvalent, puis élève-éducatrice au centre d’hébergement et de réinsertion sociale de Cajarc. Pour terminer comme travailleuse sociale à l’Adavem, l’association d’aide aux victimes de Rodez."

De la ténacité

Certes, les rencontres ne sont belles qu’à celui qui sait les provoquer ! Le charme de la pétillante Slave agit comme un baume et sa spontanéité tout apodictique se joue de tous les obstacles. Mais c’est la ténacité confiante et bel et bien le goût du défi qui l’incitent au début des années 2000 à explorer ce champ social auquel elle est confrontée. Pour mieux s’emparer des mots, elle entame un parcours universitaire en pratiques sociales sur 3 ans à l’URQR, en partenariat avec la fac du Mirail.

"Mon directeur de mémoire m’avait conseillé de lire La Chasse à l’immigré, de Michel-Louis Rouquette, et je me suis fixé comme objectif à l’époque d’en déchiffrer une page chaque nuit grâce aux deux gros dictionnaires franco-polonais que ma mère m’avait offerts. Mais quand même, avec tous les ouvrages en sociologie que j’étais censée lire tout en travaillant, je n’ai jamais pu terminer ce livre !" avoue l’ingénue.

"Je me régale"

Incroyable Aneta, qui sait si bien soulever les montagnes au point d’investiguer sans cesse de nouveaux territoires ! Car celle qui s’est formée ces dernières années aux travaux d’aiguille se retrouve désormais à la tête des "Tissus de Marie", tout récemment déménagés route de Montauban. "Je me régale" s’esclaffe-t-elle, un ciseau à la main. Du bonheur, rien que du bonheur…

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