Richard Bador : "Les coaches ne sont pas formés au management"

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  • Après l’intervention de Richard Bador (à droite), Frédéric Aubert (à sa gauche) a présenté son parcours aux étudiants.
    Après l’intervention de Richard Bador (à droite), Frédéric Aubert (à sa gauche) a présenté son parcours aux étudiants. Centre Presse Aveyron - Mathis Fessard
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Mercredi après-midi, Richard Bador, le "coach des coaches" et Aveyronnais d’adoption, était à la faculté de Rodez, pour y rencontrer les élèves de la filière Staps.

Ce n’est jamais mon projet, c’est toujours leur projet. " Par ces quelques mots, celui qui a posé ses bagages en Aveyron, du côté de Muret-le-Château en 1998, en dit long sur son métier, qu’il considère comme étant " de l’ombre". Celui d’entraîneur des entraîneurs, ou de "coach des coaches", si on se laisse aller à un anglicisme. Une activité, qui, il faut l’avouer, paraît quelque peu nébuleuse au premier abord. Même pour des étudiants en licence de sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps). "Je suis à la périphérie des staffs. Je les aide en tant que ressource externe à développer un certain nombre de points sur lesquels ils ont besoin d’un coup de main. Cela peut être par exemple sur du management ou sur de la gestion de pression, qu’elle provienne des médias, ou encore du président", explicite-t-il.

D’abord technicien dans le basket en France, Richard Bador a pris le virage de sa profession actuelle il y a vingt ans, allant jusqu’à suivre une formation nord-américaine. Un déclic qui s’est opéré afin de satisfaire une demande existante, mais à laquelle personne ne répondait encore réellement. À savoir, l’apprentissage du management sportif : "J’ai récemment posé la question à Frédéric Fauthoux (actuel entraîneur de basket en Betclic Élite, NDLR), de ce que représentait la part du management dans son quotidien. Il m’a répondu : "75 %". Et où a-t-il appris à manager ? La réponse est très simple. Nulle part. Car les coaches ne sont pas formés à ça. Pourtant, c’est primordial dans le sport aujourd’hui."

Galthié, Labit, ou encore Tillie sont passés entre ses mains

C’est donc pour cette raison que, depuis deux décennies, nombreux sont ceux qui ont fait appel à ses services. Et pas uniquement dans des cas d’ultime recours avant un échec, d’ailleurs. "C’est parfois le cas, mais pas toujours. Souvent, j’ai affaire à de très bons entraîneurs, qui cherchent à comment être encore meilleurs." Parmi lesquels Laurent Labit, ancien du Racing 92, Fabien Galthié, sélectionneur de l’équipe de France de rugby, ou encore Laurent Tillie, ex-boss des Bleus du volley. Ils sont entre quatre et six à être accompagnés chaque saison.

Une profession vers laquelle les meilleurs de leur domaine se tournent donc pour maximiser leurs performances. Et qui bénéficie, paradoxalement, également à Richard Bador, puisque ce dernier est suivi par une "superviseuse". Mot qui permet surtout de s’éviter l’expression "la coach du coach des coaches". " C’est important d’avoir quelqu’un qui puisse te remettre en question tout le temps. Et c’est valable pour les entraîneurs."

Aubert, le prépa’ aux multiples casquettes

Mercredi, les quelque 200 étudiants ruthénois présents ont également eu l’opportunité de rencontrer Frédéric Aubert, ancien préparateur athlétique du XV de France. Mais pas que, puisqu’il a commencé par l’athlétisme, avant de bifurquer vers le badminton, le football, ou encore le tennis. Un parcours aussi riche qu’enrichissant, qui a fait rêver les élèves voulant en faire leur métier. Ceux-ci en ayant profité pour longuement échangé avec lui après la conférence.

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