INTERVIEW. Coupe de l'Aveyron : "toutes les planètes sont alignées" se réjouit le président du District Pierre Bourdet

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  • Le président de District de l'Aveyron s'attend à une belle fête du football ce dimanche. Le président de District de l'Aveyron s'attend à une belle fête du football ce dimanche.
    Le président de District de l'Aveyron s'attend à une belle fête du football ce dimanche.
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Centre Presse Aveyron

Dynamique sur les licences, apaisement sur les terrains malgré des débordements en coupe, choix du nouveau président de la FFF… Tour d’horizon des dossiers chauds avec le président du District, Pierre Bourdet.

Comment se présente cette grande fête du football aveyronnais dimanche ?

On a déjà le plaisir d’avoir deux belles affiches. Montbazens-Rignac et Bozouls sont les deux premiers de la D1 féminine, donc c’est une affiche de rêve. D’ailleurs, les villages sont très mobilisés, on devrait avoir un beau spectacle. Pour ce qui est des garçons, là aussi, le FC Comtal est le club phare du moment avec son équipe I qui flambe (en course pour la montée en R1) et son équipe II qui était passée proche de la montée en D1 la saison dernière et l’a réalisé cette fois.

En face, la formation d’Espalion, descendue de R3, qui s’est bien reconstruite, a la culture de la gagne puisque le club a déjà remporté à cinq reprises la coupe de l’Aveyron. On s’attend à une rencontre très équilibrée avec beaucoup de public. L’engouement est énorme à Sébazac, avec environ déjà 1 200 billets vendus. Et à Espalion, ce n’est pas mal du tout non plus, si bien qu’on aura environ 2 000 supporters des clubs garçons sûrs d’être présents. Je veux rassurer aussi : on ne sera pas à guichets fermés. Il y aura vraisemblablement entre 700 et 800 places à vendre le jour du match.

Le succès populaire de ce rendez-vous semble ne pas se démentir. Comment l’expliquez-vous ?

Déjà, on est sur un succès, un attrait depuis toujours. C’est un peu à l’image de la Coupe de France pour les clubs de niveaux régionaux et nationaux. Là, ce sont aussi les villages qui se fédèrent autour de leur équipe pour essayer d’aller le plus loin possible. Et le retour à Rodez accélère aussi l’engouement, même si l’accueil avait été parfait à Millau l’an passé. Les deux années de covid avec toutes leurs restrictions passées, les gens ont aussi envie de faire la fête, de se retrouver, d’exprimer leurs émotions, leurs joies. Sans compter l’attrait généré par le nouveau stade Paul-Lignon. Ce qui fait que toutes les planètes sont alignées pour que l’on vive un moment unique.

Vous l’avez dit, le covid, ses restrictions et ses conséquences sur les comportements, sont enfin derrière nous. Diriez-vous que ça a été la saison de l’apaisement ?

Effectivement, on peut parler d’apaisement car, globalement, les compétitions se sont plutôt bien déroulées, sans problème majeur comme on avait pu avoir la saison précédente. Pour autant, on a une légère augmentation des cartons, d’environ 10 %, par rapport à l’an dernier. Mais cela peut s’expliquer aussi car on avait eu une baisse de 30 % l’année d’avant. Donc au regard de la dernière année de référence qu’est 2019, on reste bien en deçà.
En revanche, au niveau des incivilités, il y a eu moins de sanctions, notamment en D1, où nos actions mises en place, comme la photo d’avant match où tout le monde se mêle devant le panneau respect, ont peut-être porté leurs fruits.

Pour autant, il y a bien eu un gros problème avec des supporters lors de Ouest Aveyron - Espalion en quarts de finale de la coupe de l’Aveyron, avec pour conséquence une suspension de terrain pour Espalion. Avez-vous la crainte que ces débordements se reproduisent à Paul-Lignon ?

J’ai été très sévère lors du tirage des demi-finales en disant qu’on pouvait aller jusqu’à l’exclusion du club qui se comporterait mal, joueurs comme supporters. Conjugué à d’autres recommandations et mises en garde, aucun débordement n’a été à déplorer lors des demi-finales. Les publics ont été parfaits. A ma grande surprise, celui d’Espalion n’a même pas sauté les barrières pour aller embrasser ses joueurs à la fin. À Paul-Lignon, vu la configuration du stade, avec une réelle facilité pour rentrer sur le terrain, si le Raf gagne contre Pau ce vendredi pour se sauver en Ligue 2, je ne suis pas persuadé que les gens ne voudront pas embrasser les joueurs, qu’il n’y aura pas une rentrée sur le terrain… Donc pour la finale, je ne garantis pas qu’on puisse empêcher les supporters d’entrer sur le terrain. Mais on a une vingtaine de bénévoles qui seront sur le terrain pour essayer de canaliser cela et que ce soit bon enfant. J’en appelle à la responsabilité de chacun, comme lors des demi-finales.

De plus en plus de licenciés depuis le Covid

Comment jugez-vous l’état de santé du football aveyronnais ?

Il se porte bien ! D’abord il a retrouvé ses 12 000 licenciés, 12 003 exactement à date. Avec le Covid, on était quand même descendu à 10 600. On était remonté à 11 600 l’an passé. Et si on prend les années référence avant covid, on tournait autour de 12 100, avec une pointe à 12 579 en 2018, année de sacre pour les Bleus.

Ce qui est superbe, c’est que ce retour s’articule autour d’un football des jeunes toujours en augmentation. On est à 6 % de progression des U6 aux U17 par rapport à l’an passé. Concernant les seniors, on est en revanche en régression, de 3 %. On avait 165 équipes en engagées dans nos championnats masculins en 2021-22, alors qu’elles n’étaient plus que 158 cette saison.

Ce qui reste très rassurant pour l’avenir, c’est que le ratio entre les licenciés jeunes et les seniors penche à 60 % pour les premiers.

Un bémol toutefois : le grand nombre de clubs qui fusionnent. Le cas pour 50 % des finalistes de la coupe, avec Comtal (Sébazac et Lioujas) et Montbazens-Rignac. Est-ce l’avenir en Aveyron ? Le football aveyronnais ne se rabougrit-il pas de cette manière ?

Il n’y a pas de modèle unique, requis. Mais plusieurs qui peuvent fonctionner. Je prends souvent deux exemples à ce sujet. Celui d’Espoir foot 88 qui a décidé de rassembler tous les jeunes dans un seul cadre ; sans empêcher qu’il y ait derrière des clubs ruraux tout autour, très solides. Moyrazès, Colombiès, Boussac, qui monte d’ailleurs cette année, Camboulazet, Manhac… Ils bénéficient de toute la formation des jeunes pour qu’après certains restent sur le club pilote et d’autres reviennent dans leur club d’origine. Et celui de JS Rance et Rougier avec d’anciens clubs ruraux qui avaient du mal à exister individuellement. Camarès, Belmont, Saint-Juéry, Saint-Sernin. Aujourd’hui, il ne forme plus qu’une entité, un club d’entente de ces différents villages, avec trois équipes seniors. Il continue sa progression, d’ailleurs la semaine dernière a été inaugurée sa maison du foot et les dirigeants ont plein de projets pour continuer à fédérer, jusqu’à un objectif de terrain synthétique. Les deux modèles marchent très bien. Alors oui, les ententes se développent. À certains endroits et pas dans d’autres car il y a trop d’identités locales. Mais, ce que je souhaite véritablement, c’est qu’il y ait possibilité pour les jeunes de pratiquer du football, où que ce soit.

Deux clubs de plus l'an prochain

Mais du coup, on est à combien de clubs en moins en Aveyron ?

On est passé de 92 à 90 cette saison. Mais lors de la prochaine, on devrait retrouver plus de clubs. Deux se créent. L’Olympique Castanet, avec 25 licenciés pour le moment, et Sud Avenir football féminin, exclusivement destiné aux femmes et basé à Creissels. Donc, on est en train de se stabiliser sur ces chiffres-là.
Cela reste loin des 120 d’il n’y a pas si longtemps…

Le nombre de clubs peut diminuer, mais l’important, c’est que le nombre de licenciés reste égal. Les clubs grossissent, c’est une réalité. Car dans les territoires ruraux, effectivement, parfois, pour continuer à survivre, il faut passer par des ententes. C’est le sens de l’histoire. Même s’il reste des clubs à petites structures qui fonctionnent aussi très bien.

Plus généralement, avec tout ce qu’il s’est passé cette saison au niveau de la gouvernance de la FFF, avez-vous pu en mesurer l’impact pour le football aveyronnais ?

Les clubs me semblent assez loin de ces jeux politiques. La réaction globale, c’est un ras-le-bol. Eux, ils ont à gérer leur club, leur quotidien. Mais l’image donnée était négative. Donc il fallait que ça stoppe. Aujourd’hui, on entre dans une voie plus apaisée avec Philippe Diallo (président par intérim depuis la mise en retrait de Noël Le Graët en janvier dernier). Mais pas sûr que ce soit la même chose l’an prochain avec les élections.
Justement, comment vous positionnez-vous sur le sujet ?

C’est très clair. Il y a déjà une validation qui devra être faite de la nouvelle équipe autour de Philippe Diallo, lors de l’assemblée fédérale de juin. J’estime qu’il est temps d’enterrer la hache de guerre. Laissons travailler cette équipe au moins la dernière saison. Et après, c’est le jeu normal d’une élection démocratique qui doit avoir lieu fin 2024. Et s’il y a plusieurs listes, je me positionnerai en fonction du programme de chacun.
propos recueillis par aurélien parayre

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