Villefranche-de-Rouergue : le récit des aventures des Mousquetaires de l'humanitaire partis au Sénégal à mobylette

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  • Les quatre acteurs du périple avec Ruben de la Ballina au centre.
    Les quatre acteurs du périple avec Ruben de la Ballina au centre.
Publié le
J.-P.C.

Après un mois sur les routes et les pistes africaines, les quatre mousquetaires de l’humanitaire sont rentrés au port. Ce vendredi, ils accueillaient sous la halle celles et ceux qui ont apporté leur pierre à ce périple hors normes.

L’Afrique est loin de la bastide, mais Jean-Luc et Francis Bosc, Patrick Beffre et Francis Froment la garderont en eux comme l’encre indélébile utilisée par les tatoueurs. Ils l’ont dit, montré en image, en échangeant par petits groupes avec leurs amis, leurs proches et tous ceux qui à un moment les ont aidés à trouver les financements pour aménager trois classes au lycée Kenia de Ziguinchor, cette capitale agitée de la Casamance, région éloignée de Dakar la capitale du Sénégal. Ruben de la Ballina, président de Sahel Quercy Rouergue du docteur Pierre Marre, entouré de sa garde rapprochée, jubile.

Outre le pari un peu fou de se lancer dans une aventure de 5 500 km au guidon de vieilles mobs d’un autre âge, les quatre lascars avaient bien en tête que le fait de médiatiser cette action servirait de courroie de transmission pour l’action en direction de la jeunesse de Casamance impulsée par l’association humanitaire. Ruben le mesure et partage l’initiative, entre un sourire fort et une larme d’émotion écrasée.

Partage solidaire

Quand le cœur parle, les montages de l’incompréhension s’affaissent. Cette planète est faite de gens de tous les horizons, de toutes les couleurs de peau, de multiples différences. Pas question de le gommer, au contraire. Mais bien que chacun à son niveau, à un moment donné s’engage en direction des autres, plus défavorisés, en appuyant sur le curseur du partage. C’est bien tout le message décliné à tour de rôle par Ruben de la Ballina et par Patrick Beffre micro en main sous cette halle de Villefranche en ce début de week-end.

Les images, les regards, les sourires, les mots… tout cela appartient au quatuor de motards solidaires. Leur périple, sans souci majeur, tient de la prouesse. Ils ont traversé le sud-ouest de la France et l’ensemble de l’Espagne après avoir franchi les Pyrénées, puis le Maroc, une grande partie de la Mauritanie, un petit bout de Gambie et toucher au but en Casamance. Des étapes comme celle-ci, l’équipe de Sahel Quercy Rouergue aimerait en croiser d’autres. Présentes lors de ce moment d’échanges, empreint d’émotion, les épouses de Pierre Marre et de Prakash Muji Solanki, les artisans de cette action humanitaire, saluaient, en toute discrétion les acteurs.

Tempêtes de sable

En ce vendredi soir, lieu d’échanges par essence, la halle prenait des accents de partage solidaire, qui veut qu’à partir de pas grand-chose, on bouscule les sommets apparaissant comme infranchissables. C’est ce qui s’est passé entre le 8 avril et le 7 mai dernier à petits coups d’accélérateurs et en pédalant pas mal non plus. Mais aussi en se jouant des pièges météos tels les tempêtes de sable aveuglantes, la chaleur intense avec un baromètre dépassant les 40°C, et les aléas de la route avec une densité incroyable de circulation sur la portion africaine en approchant des métropoles comme Nouatchott ou Dakar.

Pour saluer cette action, la surprise fut grande à l’arrivée pour Jean-Luc et Francis Bosc, Patrick Beffre et Francis Froment. « On était arrêté à un carrefour et tout à coup on a entendu une fanfare, vu nos épouses, Ruben et Yaya venir vers nous, c’était incroyable ». Les cuivres, puis des danseurs et des danseuses à l’africaine ont salué les pilotes de mobs, certes exténués mais heureux d’avoir réussi.

Juste le temps de mesurer l’impact de leur traversée sur les habitants de Ziguinchor, qu’ils embrayèrent sur d’abord les visites des classes aménagées, dont chacune portera le nom d’un des acteurs villefranchois de l’aventure, ainsi que d’autres équipements.

Avant leur arrivée, leurs compagnes avaient pu visiter sous la houlette de Ruben de la Ballina, les réalisations impulsées par Sahel Quercy Rouergue dans ce bout d’Afrique comme les dispensaires, pouponnières, jardins de maraîchage… Témoignages d’un engagement dans la lignée de ce qui a été mené au Mali par Pierre Marre et Prakash Muji Solanki dès le début des années 1990. Et qui, en dépit, de l’instabilité géopolitique sur fonds d’islamisme radical, perdure.

« Trouver de nouveaux financements »

La cerise sur le gâteau est et reste le temps plus officiel de l’inauguration sur place, un moment pour tous, chargé d’émotion. Mais avec derrière la tête, comme tous l’ont confirmé de penser déjà à une nouvelle action.
« Les besoins sont tellement importants que, même si on sait que l’on apporte que des gouttes d’eau, il est prépondérant de poursuivre en trouvant de nouvelles idées de financement… », ont-ils salué à l’unisson.

Pour l’heure chacun recharge les accus. La force du soutien témoigné dans leur ville, les témoignages des personnes qui ont suivi dans nos colonnes leur périple les confortent. Une certitude après ce printemps 2023, d’autres lendemains de solidarité chanteront.

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