Mort de Nahel : un phénomène d’identification chez les jeunes, après quatre nuits de violences

  • À Lille, ce jeudi, une ville sous tension et des jeunes qui expriment, ici aussi, leur colère.
    À Lille, ce jeudi, une ville sous tension et des jeunes qui expriment, ici aussi, leur colère. MAXPPP - BAZIZ CHIBANE
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Centre Presse Aveyron

Après quatre nuits de violences, suite à la mort de Nahel, le profil des émeutiers se précise et interroge, avec beaucoup d’ados galvanisés par les réseaux sociaux.
 

C’est l’un des éléments les plus frappants après plusieurs nuits de violences urbaines. Emmanuel Macron l’a souligné vendredi dans son intervention : "Un tiers des interpellés de la nuit dernière sont des jeunes, voire des très jeunes".

12 ou 13 ans

D’après une source policière, la plupart sont âgés de 14 à 18 ans. D’autres n’ont que 12 ou 13 ans.
Les forces de l’ordre distinguent désormais un profil particulier d’émeutiers : des mineurs très souvent organisés grâce aux réseaux sociaux.

Globalement, ces adolescents ont "des capacités de passage à l’acte extrêmement fortes", analyse le maire sans étiquette d’Évry-Courcouronnes (Essonne), Stéphane Beaudet, au micro de BFMTV. Les adolescents les plus grands sont particulièrement bien organisés, contrairement à leurs cadets.

Les jeunes se rassemblent par groupe de 30 à 50, mettent le feu à un endroit, puis changent de secteurs en l’espace de dix minutes. Ces bandes, dont les membres sont souvent de noir vêtu, tiennent tête aux forces de l’ordre grâce aux tirs de mortiers et à leur capacité de courir rapidement d’un point A à un point B, constate RTL.

Le rôle des plateformes

Cette très grande mobilité des jeunes s’explique notamment par leur organisation sur les réseaux sociaux. Les jeunes se servent de messageries cryptées comme WhatsApp et Télégram pour se coordonner et d’applications possédant des systèmes de géolocalisation, comme Snapchat, pour suivre les mouvements de leurs amis.

"Les plateformes et les réseaux sociaux jouent un rôle considérable dans les évènements. Nous avons vu l’organisation de rassemblements se faire sur les plateformes et constaté une forme de mimétisme de la violence", a expliqué vendredi Emmanuel Macron. Les plateformes ont été appelées à la responsabilité et invitées à prendre des mesures, lors d’une réunion convoquée vendredi à 18 h 30 avec plusieurs ministres.

Autre écueil pour les forces de l’ordre, "on a parfois des traquenards, des barricades qui sont parfaitement construites, des points de fixation avec beaucoup d’armes par destination", relève David Le Bars, secrétaire général du Syndicat des commissaires de la police nationale, sur BFMTV. Si les jeunes sont autant impliqués dans les manifestations, c’est aussi en raison de l’âge de la victime. Nahel n’avait que 17 ans. "Il y a quelque chose de l’ordre de l’identification", a estimé le président de SOS Racisme Dominique Sopo, sur BFMTV.

Un appel aux parents

Lors de sa prise de parole, le chef de l’État a appelé "tous les parents à la responsabilité", estimant qu’ils peuvent être un levier pour calmer les tensions après 20 h. Selon le maire d’Évry-Courcouronnes, "à chaque fois qu’on met des adultes dans la rue, on génère de la sécurité". L’élu doute, en revanche, de l’efficacité du couvre-feu. "Si les jeunes ont envie de sortir, vous avez les mêmes effectifs de police, les mêmes jeunes, ça ne change rien", conclut-il.

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Les commentaires (1)
Régional Il y a 10 mois Le 02/07/2023 à 17:32

Si on commence à responsabiliser les parents et qu'on les tape au portefeuille, nul doute que ces derniers feront alors leurs devoirs de parents.