Villefranche-de-Rouergue. 24 juillet 1944 en Aveyron : le poignant hommage aux sept Résistants assassinés par les nazis

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  • Deux des sept Résistants qui ont été tués par les nazis le 24 et 25 juillet 1944.
    Deux des sept Résistants qui ont été tués par les nazis le 24 et 25 juillet 1944.
  • La stèle du bois du Couati.
    La stèle du bois du Couati.
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Centre Presse Aveyron

Le week-end dernier, un hommage a été rendu aux sept Résistants de Villefranche-de-Rouergue morts pour la France à Fondiès et au Bois du Couati, le 24 et 25 juillet 1944. Retour sur ce récit.

En juin 1944, le débarquement des troupes alliées en Normandie redonne espoir aux Résistants français et à la population tout entière.

Juin 44 : les maquis grossissent

Près de Villefranche, les maquis du Puech de Rivals, d’Ols, de Prévinquières (maquis du Guesclin) ou du causse de Gelles grossissent, et ses membres se préparent à en découdre.

Le 24 juillet 1944, en soirée, trois membres du groupe FTP (Francs-tireurs et partisans) du Puech de Rivals sont arrêtés à l’entrée de Villefranche par la colonne blindée allemande Wilde, venue de Figeac pour soumettre les maquis de l’ouest Aveyron. Les trois maquisards, Paul Benne, Émile Lambert et Jean Toulouse, tentaient de se ravitailler.

Leur voiture mitraillée

Les responsables du maquis du Puech de Rivals apprennent cette mauvaise nouvelle par une "liaison" de Villefranche. C’est alors que quatre Résistants décident de quitter le camp en voiture : leur but, rejoindre le maquis d’Ols pour porter l’information au P.C. du bataillon. À bord du véhicule le sous-lieutenant Robert Maurel, Robert Mouly, Georges Védrines et un certain Dintilhac.

Barrages sur les routes

Les quatre Résistants ignorent la présence de barrages sur les routes. Ils empruntent la route du bois du Couati et arrivent à Fondiès : là, une habitante, Mme Bastide, les informe du danger. Mais il est déjà trop tard : les soldats allemands aperçoivent la voiture et la mitraillent. Seul Dintilhac réussira à fuir sans être touché ; il parviendra à rejoindre le maquis dans la nuit.

Ses trois compagnons, morts sous les balles, seront enfouis dans une fosse creusée par des ouvriers réquisitionnés par les Allemands.

Prisonniers depuis la veille, les trois FTP Paul Benne, Émile Lambert et Jean Toulouse sont interrogés dans l’après-midi du 25 juillet 1944. Durant deux heures, les nazis tentent, en vain, de leur arracher des informations sur le maquis.

Menottés, ils seront conduits peu après 15 heures en direction de la ferme du Puech de Rivals, là où les Allemands soupçonnent la présence du maquis. Mais en traversant le bois du Couati, les Allemands font stopper le convoi. Paul Benne et Émile Lambert sont assassinés d’une balle dans la nuque. Leur corps roule dans le ravin jusqu’au ruisseau.

Attaque du maquis

Le dernier et le plus jeune des prisonniers, Jean Toulouse, est emmené vers la ferme. Une centaine de soldats allemands se tiennent prêts à attaquer le maquis.

L’assaut est donné vers 16 h 30, mais les maquisards ne sont plus là. Une explosion se fait entendre, la ferme prend feu. En début de soirée, les assaillants quittent les lieux. Ce n’est que le lendemain que le corps de Jean Toulouse sera retrouvé sur un tas de braises : il a été torturé et amputé de tous ses membres.

Le corps de Paul Falipou, un jeune homme qui travaillait sa vigne, est lui aussi retrouvé à proximité. La colonne Wilde quittera Villefranche dans le courant de l’après-midi du 26 juillet 1944, poursuivant son périple sanglant vers Albi.

  • Sur la stèle de Fondiès :

Robert Maurel,

Robert Mouly,

Georges Védrines,

  • Sur la stèle du bois du Couati :

Paul Benne,

Émile Lambert,

Jean Toulouse,

Paul Falipou.

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