Les Jeux olympiques et les Aveyronnais : "Mon plus beau titre" pour le footballeur Guy Lacombe à Los Angeles

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  • Même retiré du monde professionnel, Guy Lacombe suit, d’un œil attentif depuis Villefranche-de-Rouergue, l’évolution du football.
    Même retiré du monde professionnel, Guy Lacombe suit, d’un œil attentif depuis Villefranche-de-Rouergue, l’évolution du football. Centre Presse - Philippe Henry
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Philippe Henry

Ancien joueur et entraîneur emblématique, le Villefranchois évoque toujours avec un plaisir certain l’aventure de l’équipe de France et la victoire face au Brésil en finale, lui permettant de décrocher la première médaille d’or de la discipline.

"Ce fut l’un des plus beaux buts de ma carrière de joueur, je me souviens encore de cette sensation incroyable, de cette libération", raconte avec enthousiasme Guy Lacombe en évoquant le but qui a qualifié la France pour les Jeux olympiques face à l’Allemagne, en 1984, alors qu’il avait 29 ans à l’époque.

Aujourd’hui, presque 40 ans après cet exploit avec une médaille d’or au bout, celui que l’on connaît aussi bien pour son passage en tant que joueur à Nantes, Lens, Toulouse, Cannes ou Rennes ou encore sur le banc du PSG et de Monaco garde un souvenir ému de cette épopée. "En effet, ce fut une véritable aventure", poursuit-il. À l’été 1984, la France de Michel Platini remportait l’Euro à domicile.

Mais, un mois plus tard, une autre équipe de France allait s’illustrer aux Jeux olympiques de Los Angeles. Et pourtant, ni Platini, ni Giresse, ni Tigana, dans l’équipe. Mais, Xuereb, Brisson, Zanon, Lacombe…

Comme le veut le règlement de l’époque des JO, les joueurs sélectionnés par Henri Michel n’ont jamais disputé de matchs qualificatifs ou de phase finale de Coupe du monde. Une sorte de sélection A’. "Nous étions tous des bons joueurs de championnat, avec un très bon état d’esprit. Nous étions là pour aller le plus possible dans cette compétition."

Pourtant, lors des phases de poule, les Bleus se heurtent au modeste Qatar (2-2) lors du premier match. Un doublé du Lensois François Brisson permet ensuite de battre la Norvège 2-1, et face au Chili, les hommes d’Henri Michel s’en tirent avec un match nul 1-1.

Formation aguerrie

Direction ensuite Los Angeles. Là, les joueurs de l’équipe de France de football découvrent le village olympique, côtoient des milliers d’athlètes venus représenter leur pays pour tenter de glaner une médaille.

Pendant ce temps, les Bleus éliminent l’Égypte (2-0) et font leur entrée dans le dernier carré. Ils vont se retrouver face à la Yougoslavie, en demi-finale. Un match particulièrement accroché face à une formation aguerrie.

"Il ne s’agissait pas de l’équipe B, un peu comme nous, sourit Guy Lacombe. Il y avait de fortes individualités, mais avec un collectif plus difficile à trouver. Ils sont parvenus à revenir à 2-2, malgré deux expulsions." Là encore, le Villefranchois se distingue durant les prolongations avec son coéquipier Xuereb (4-2).

"Nous avons tiré les enseignements de cette demi-finale pour être plus performants lors de la finale". Il ne reste plus qu’une marche à franchir. La plus haute. Celle du Brésil de Dunga. Les Français ont fait leur entrée sur la pelouse Rose Bowl de Pasadena qui accueille plus de 100 000 spectateurs.

Intensité et émotion

Les Bleus parviennent à se détacher du Brésil après la pause. D’un coup de tête splendide, Brisson ouvre la marque.

Sept minutes plus tard, Bijotat tente sa chance, le gardien repousse, mais Xuereb traîne dans la surface et marque le second but de cette finale. " Nous avions une équipe très soudée et, au fil de la compétition nous avons pris confiance en notre jeu et en nos possibilités de réussir. Nous étions une bande de seize joueurs, seize copains qui prenaient plaisir à jouer ensemble", sourit Guy Lacombe.

"La grande qualité du sélectionneur Henri Michel a été de nous faire confiance. Il nous a responsabilisés." Les Français n’ont pas vraiment eu le temps de savourer leur victoire puisqu’ils ont dû rentrer le lendemain de la finale. "Une telle compétition, ça laisse des traces. En termes d’intensité, d’émotions. D’ailleurs, je me suis blessé une quinzaine de jours après."

Mais, finalement, la fierté d’avoir remporté une médaille d’or lors des Jeux olympiques va bien au-delà. "C’est le titre le plus important de ma carrière, le plus beau. Et j’ai toujours été un passionné de sports, sous toutes ses formes. Cette médaille incarne quelque part toute la passion qui m’anime lorsque je parle de sport ou quand je l’ai pratiqué", raconte celui qui aura marqué à jamais l’histoire des Bleus.

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