Les Jeux olympiques et les Aveyronnais : le fabuleux destin de Benoît Campargue, espoir du judo à Barcelone et mentor de Teddy Riner à Londres

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  • Benoît Campargue (au premier rang à droite), en compagnie de ses camarades de la délégation française de judo au Jeux olympiques de 1992 à Barcelone..
    Benoît Campargue (au premier rang à droite), en compagnie de ses camarades de la délégation française de judo au Jeux olympiques de 1992 à Barcelone.. Reproduction Centre Presse
Publié le , mis à jour

Les Jeux olympiques, prévus en 2024, se dérouleront du 26 juillet au 11 août, à Paris. Cet été, le samedi, la rédaction met en lumière ces sportifs aveyronnais qui ont participé (et souvent brillé), aux JO, comme le judoka Benoît Campargue, athlète en 1992 à Barcelone, puis médaillé d’or à Londres en 2012, en tant qu’entraîneur de l’équipe de France et de sa star Teddy Riner.

Il est de ceux qui transforment tout ce qu’ils touchent en or. Né le 9 mars 1965 dans la ferme familiale de Lugan, dans l’Ouest-Aveyron, c’est ici que la carrière de judoka de Benoît Campargue prend forme. Il est d’abord formé à Montbazens, puis à Rodez par l’emblématique maître Saqué, qui lui enseigne un adage qu’il conserve encore aujourd’hui "décider c’est gagner".

Gagner, l'espoir aveyronnais sait faire

Et gagner, l’espoir aveyronnais sait faire. En 1985 il rejoint l’Insep et sa carrière prend un tournant. Jusqu’à l’année 1991 où il délaisse le judo, pour se consacrer à son autre amour, la moto. Et sur son bolide de 750 m3, le Luganais brille. "J’avais besoin de cette coupure, c’est ce qui m’a permis de me détacher et de devenir plus performant en judo", retrace-t-il.

Aux JO de Barcelone, "c'était inespéré"

La preuve, contre toute attente, de retour en 1992, il devient champion d’Europe de judo des moins de 65 kg, et entérine de ce fait sa participation pour les Olympiades de 1992 à Barcelone. "Pour moi, participer à ces Jeux était déjà inespéré", confie-t-il. C’est avec des étoiles dans les yeux qu’il embarque pour la Catalogne avec la délégation française.

"Pour de nombreux athlètes, c’est l’espérance d’une vie. Et comme tous, les Jeux m’ont fait rêver." Alors, dans un cadre bien différent de sa ferme natale, le Rouergat prend ses marques. "Il y avait beaucoup de Français sur place, et puis la convivialité et le côté intime du village olympique m’a beaucoup marqué. Je me rappelle encore de ma première rencontre avec Michael Jordan", raconte-t-il comme si c’était hier.

"Ça aurait pu être moi"

Mais cet environnement ne doit pas sortir l’athlète de son objectif, la performance. "On reste concentré sur notre projet et sur les pesées, essentielles dans notre sport." Alors le tournoi commence, et avec ses récentes performances, le pensionnaire du prestigieux Racing club de France fait partie des favoris.

Un tour, puis deux sont passés sans encombre et vient la route de Kenji Maruyama, le représentant japonais de cette catégorie de poids. "Je mène aux points, puis je reçois un impact à l’arcade, le combat est arrêté, et juste après la reprise, je vole en l’air et les Jeux s’arrêtent là pour moi", débriefe Benoît Campargue, qui termine neuvième de la compétition.

"Sur le coup, forcément c’était rageant, mais c’est comme ça, les Jeux offrent toujours des surprises, la preuve avec la médaille de Rogério Sampaio… Ça aurait pu être moi", sourit-il. S’ensuit une fin d’année particulière. Le voyant à la fois champion d’Europe avec son club, mais surtout victime d’un accident à plus de 250 km/h sur sa moto, lors de la célèbre course d’endurance du Bol d’or, "les conséquences auraient pu être dramatiques", reconnaît le pilote. Mais une fois encore il se relève, combattant jusqu’en 1997.

La transition, toute naturelle pour lui, s’opère. Restant tout près des tatamis, mais désormais en tant qu’entraîneur, avec l’équipe de France junior à partir de 1998.

20 ans après, la consécration

Mais c’est en 2003 que l’aventure prend un tournant. Il recrute de très jeunes athlètes à l’Insep, comportant entre autres Teddy Riner, Hugo Legrand, Cyrile Maret, Axel Clerget, etc. Un groupe qui grandira à ses côtés, jusqu’à 2012. 20 ans plus tard, l’Aveyronnais s’apprête à connaître une nouvelle année décisive.

Désormais entraîneur de l’équipe de France senior, il s’envole pour Londres avec ses poulains. Et l’un d’entre eux, l’inévitable Teddy Riner, marquera l’histoire, obtenant sa première médaille d’or aux JO. "C’était une expérience très particulière, en tant que sélectionneur, on ne profite pas, explique Benoît Campargue. Il y a énormément de choses à gérer, le plaisir est venu après coup, par les résultats et la joie des uns et des autres. Mais je garde du bonheur de toutes ces expériences, qui m’ont permis d’obtenir des compétences exceptionnelles."

L’Ouest-Aveyronnais arrête le judo sur ces belles lettres de noblesse, se consacrant à d’autres disciplines, et notamment aujourd’hui à son association Pass’sport pour l’emploi. Mais une chose restera, le destin d’un enfant de Lugan ayant marqué l’histoire de son sport.

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Les commentaires (1)
Anonyme12352 Il y a 8 mois Le 10/08/2023 à 13:00

Bravo et intéressant pour le département