Aveyron : un an après l'incendie de Mostuéjouls, au pied des arbres calcinés, le vert reprend peu à peu ses droits

  • Guillaume Bessigneul observe la repousse des plantes
    Guillaume Bessigneul observe la repousse des plantes Repro Centre Presse - C. G.
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C. G.

Ces derniers mois, la végétation pointe le bout de ses feuilles et les animaux réinvestissent le site.

Sur le causse de Sauveterre, au-dessus de la commune de Mostuéjouls, le paysage est toujours apocalyptique. Un an après l’incendie qui a ravagé 1 305 hectares de forêt en une semaine, le regard se pose, immanquablement, sur ces silhouettes d’arbres brûlés. Pourtant, l’œil expert de Guillaume Bessigneul ne s’arrête pas sur ces troncs nus et noircis. « Ça fait plaisir de voir un peu de vert », s’enthousiasme l’agent de l’Office national des forêts (ONF). C’est le sol qu’il regarde : des touffes d’herbes jaillissent de la terre jonchée de morceaux de bois. « C’est un sol appauvri qui a souffert d’un feu, rappelle-t-il. Ce n’était pas certain que des plantes herbacées reviennent maintenant. » En se rapprochant, on se rend compte que ce n’est pas la seule source de vert. Des rejets d’arbre ont pris : du chêne, du buis, de l’aubépine. Le technicien de l’ONF inspecte les feuilles. « Ça a été mangé par des mouflons et des chevreuils », observe-t-il.

La faune aussi, donc, est de retour. « On est sur l’un des plus grands sites de nidification du vautour moine, ajoute Guillaume Bessigneul. La Ligue de protection des oiseaux avait peur qu’ils ne reviennent pas cette année. Et en fait, c’est le cas. Des rapaces ont d’abord fait un nid, plus haut, dans un arbre mort, avant de bouger sur un arbre vivant. »
Le professionnel gère les 800 hectares de la forêt communale, dont la moitié est partie en fumée. Juste après le sinistre, il a supervisé des mesures d’urgence : la sécurisation des sentiers de randonnée, la coupe des arbres qui peuvent tomber sur des promeneurs, l’exploitation du bois sur les parcelles touchées, pour espérer le vendre sous forme de palettes, d’emballages ou de plaquettes forestières.

Et aujourd’hui ? « Après le temps de l’urgence, nous sommes dans celui de la réflexion », explique-t-il. Il souhaite - et ce choix est soutenu par la mairie - ne pas replanter toute suite. « Il faut voir venir. Il y a des semis de pin, par exemple. Vont-ils survivre ? L’idée, c’est d’éviter de faire des plantations, qui ont un coût, alors que la végétation peut repousser seule. Ça va prendre 30 ans pour que les arbres atteignent 15 mètres de haut. Trois ou quatre ans de plus, ça ne change pas grand-chose. »

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