Enlevé et violenté par de faux policiers : l'affaire qui avait fait grand bruit en Aveyron, jugée ce vendredi

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  • Des investigations avaient été menées sur le terrain par les gendarmes à l'époque des faits.
    Des investigations avaient été menées sur le terrain par les gendarmes à l'époque des faits. La Dépêche du Midi - Archive BHSP
Publié le , mis à jour

L’affaire aurait pu se retrouver devant une cour d’asisses et avait même fait l’objet d’une instruction auprès du pôle criminel de Montpellier. Elle sera finalement jugée ce vendredi 15 septembre 2023 lors d’une audience correctionnelle.

Un jeune homme est attendu à 14 heures pour répondre de l’enlèvement de Capdenac. Une affaire qui avait fait du bruit dans l’Ouest-Aveyron, tant elle relève d’une scène sortie tout droit d’un film… Le 10 novembre 2021, en début d’après-midi dans la commune à la frontière du Lot, un homme de 22 ans est enlevé dans la rue, sous les yeux de sa compagne, par plusieurs personnes.

Dénudé, très amoché

Elles arborent un brassard de police. Séquestré, l’homme aurait ensuite été emmené et violenté sur les hauteurs de Boisse-Penchot avant que la gendarmerie, prévenue, ne retrouve sa trace en début de soirée chez une commerçante du coin. Celle-ci avait alors témoigné dans les colonnes de nos confrères de La Dépêche du Midi : "Il était dénudé, il ne portait qu’un caleçon. Il était vraiment mal, très amoché. Il avait des marques de coups, notamment sur le dos. Il m’a dit qu’il avait été enlevé à Capdenac. Il devait faire des courses avec sa copine".

"Torturé pendant plusieurs heures"

"En partant de chez lui, il a vu plusieurs hommes sortir d’une fourgonnette blanche. Ils portaient des brassards avec l’inscription Police et l’ont forcé à monter dans la fourgonnette. C’est son amie qui a donné l’alerte. Il m’a dit qu’il avait été emmené dans les bois sur les hauteurs de Boisse-Penchot où il a été torturé plusieurs heures avec des coups de marteau partout sur le corps, des liens très serrés aux poignets et aux chevilles, peut-être des menottes. Des aiguilles chauffées à blancs enfoncées dans la peau de son visage. C’est affreux. Il a dit qu’il a ensuite été relâché. Il est redescendu vers le village et est entré dans mon commerce. Il y avait déjà des gendarmes dans le village qui faisaient des recherches depuis l’après-midi. Apparemment, son téléphone avait été géolocalisé dans le coin. C’est incroyable de voir que ce genre de choses peut arriver ici…"

Un règlement de compte lié à un trafic de stupéfiants ?

Le jeune homme avait alors été pris en charge par les sapeurs-pompiers avant d’être transféré dans un centre hospitalier. Il prendra place sur le banc des parties civiles ce vendredi 15 septembre, en compagnie de sa compagne.

Le parquet de l’Aveyron avait refusé de communiquer sur cette affaire à l’époque des faits, mais selon nos informations, il pourrait s’agir d’un règlement de comptes lié à un trafic de stupéfiants, aux ramifications hors de l’Aveyron. À l’époque aussi, les enquêteurs s’étaient longuement posé la question de savoir si la victime était la cible principale ou bien une simple victime collatérale.

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