Fièvre catarrhale ovine : vif débat en Aveyron autour de la lutte contre cette épidémie

  • Parmi les ruminants, les ovins sont les plus touchés par cette fièvre.
    Parmi les ruminants, les ovins sont les plus touchés par cette fièvre. Pexels - Jonathan Borba
Publié le
Benoit Donnadieu

Face à la résurgence de la fièvre catarrhale ovine, les autorités sanitaires encouragent la vaccination et la désinsectisation. Certains éleveurs s’opposent à ces préconisations.

L'épidémie de fièvre ovine est de retour sur le territoire aveyronnais depuis début août. La FCO (Fièvre Catarrhale Ovine) est une maladie virale transmise par des moucherons piqueurs. Les animaux sensibles sont les ruminants (dont les bovins, ovins et caprins). Le virus de la FCO provoque l’inflammation des muqueuses, ce qui entraîne de l’hyperthermie, des difficultés de locomotion, des ulcérations dans la bouche, de l’hypersalivation, voire une langue bleue.

Vers l’immunité collective

Face à cette situation, les autorités sanitaires se sont saisies du dossier. "LA FCO n’est pas soumise à un plan d’éradication mais à une surveillance renforcée", indique le Groupement de Défense Sanitaire de l’Aveyon. "La vaccination reste le moyen de lutte le plus efficace et recommandé pour offrir une protection collective. Elle est faite en lien avec les vétérinaires sur le terrain", ajoute la GDS.

Ces derniers jours, certains acteurs du monde agricole, notamment le syndicat de la Confédération Syndicale, sont montés au créneau face à ces préconisations. "Certains éleveurs de notre département ont perdu des animaux (les ovins sont les plus touchés), mais les autres ont développé une immunité à vie. Concernant la vaccination, elle ne nous paraît pas être la meilleure solution, mais laissons chaque éleveur apprécier pour son élevage l’intérêt ou non d’une vaccination qui ne sera dans tous les cas que préventive", lance le syndicat.

Refus de désinsectiser

Mais le principal point de contestation concerne la désinsectisation. Celle-ci est vivement recommandée par les autorités sanitaires sur les exploitations agricoles. "C’est un outil complémentaire qui permet de réduire le risque de piqûre de moucherons, et non une solution de protection collective. Cela ne remplace pas la vaccination."

"Cette mesure a montré son inefficacité dans la limitation de la transmission de la FCO, tout en étant foncièrement négative puisque exterminant au passage nombre d’insectes utiles", commente la confédération paysanne. "En conséquence de quoi des milliers de litres d’insecticides (butox principalement) vont polluer les sols, les abeilles, les salariés des abattoirs. Et tout ça pour des effets très limités."

Bientôt la fin ?

"Nous préconisons plutôt des solutions préventives, qui misent sur la rusticité des animaux, leur confort de lieu de vie, la qualité et l’équilibre de leur alimentation qui sont des facteurs déterminants pour la capacité à affronter le virus FCO", ajoute le syndicat.
Dans les prochaines semaines, les autorités sanitaires espèrent une baisse de la contagion, notamment quand les premiers vaccins feront effet. Pour rappel, cette maladie n’affecte pas la qualité des denrées alimentaires produites.

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