Biodéchets en Aveyron : l’unité de tri de Sainte-Radegonde, un outil expérimental avant l’usine Kéréa

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    Une chaîne bien rodée. Centre Presse Aveyron - Alexia Ott
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Alexia Ott

Les sacs orange sont triés à Arsac à l’aide de robots et de l’intelligence artificielle. A partir de 2025, il est prévu qu’ils rejoignent l’usine Kéréa en cours de construction à Viviez.

La station de transit du Sydom, située sur le site d’Arsac à Sainte-Radegonde, est ouverte depuis le 2 avril 2012. Elle est la plus grande du département. Elle accueille principalement les ordures ménagères et la collecte sélective de Pays ségali, de Pays de Salars et de Rodez agglo.

Les ordures ménagères sont ensuite conduites à Tryfil, dans le Tarn, ou le bioréacteur y valorise les déchets enfouis en produisant électricité, chaleur et biométhane carburant. La collecte sélective, elle, est traitée à Millau, au centre écotri.

L’unité de tri de Sainte-Radegonde fonctionne actuellement les lundis et les mardis. Les camions – la collecte en bi-flux étant assurée par les communautés de communes –, déchargent les sacs noirs et les sacs orange dans le hangar. Les chargeurs acheminent par la suite les déchets sur le convoyeur.

Un système de reconnaissance guidée par l’intelligence artificielle repère les sacs orange grâce à une caméra et envoie l’information aux deux robots également contrôlés par l’IA. Ces robots récupèrent les sacs orange du tapis et les mettent de côté dans un bac dédié. Les sacs noirs, eux, restent sur le convoyeur et tombent dans une benne de camion. Les sacs orange sont ensuite pesés. Puis, déposés sur une ligne de tri où des agents sont affectés et les ouvrent pour contrôler et rectifier les erreurs de tri, qui restent minimes.

Après, les biodéchets sont envoyés au composteur électromécanique sur le site d’Arsac, un mode de compostage industriel. Du broya de bois est ajouté pour faciliter le compostage, absorber et assécher le jus des biodéchets, tout cela pour obtenir un résultat semblable au terreau. Le système de broyage de ce composteur électromécanique permet de réduire les biodéchets, l’augmentation de la température d’accélérer le processus.

Le composteur est alimenté tous les jours, la présence de bactéries étant primordiale. Après une analyse qui confirme que le composte est de bonne qualité, le Sydom envisage par la suite de le donner aux foyers qui ont participé. Il est actuellement en attente d’autorisations. "La qualité du composte est excellente, on peut l’utiliser en agriculture biologique", explique Sylvie Lasserre, ingénieure en charge des stations de transit.

Les sacs orange sont également revalorisés en combustibles solides de récupération (CSR). Des tests pour les revaloriser en matières sont en cours. Au 1er octobre, le projet sera étendu à trois nouvelles communes.

De ce fait, le site fonctionnera les jeudis et vendredis, en supplément aux lundis et mardis.

2025 : tout le département

Dès le mois d’octobre, la collecte des biodéchets en Aveyron va passer de 8 000 à 20 000 habitants. Pour passer à la vitesse supérieure en matière de tri, le Sydom de l’Aveyron a décidé d’investir dans deux outils plus modernes et performants. Le premier est à Millau, il s’agit d’écotri où l’ensemble du tri sélectif s’opère. Le second, est la construction, à Viviez de l’usine Kéréa, qui aura pour mission de traiter les déchets ménagers issus des sacs noirs.

À partir de juin 2024, le tri à la source des biodéchets concernera toutes les communes desservies par le quai de transfert d’Arsac et une étude sera menée pour attester ou contester la possibilité de tester le dispositif de tri des sacs sur l’UTVD de Trifyl.

En 2025, date à laquelle il est prévu que l’usine Kéréa soit en fonction, la collecte des biodéchets en sac sera étendue sur l’ensemble du département. Tel est l’objectif : 82 kg par habitant par an de biodéchets revalorisés en Aveyron. Quatre robots contrôlés par l’IA trieront les sacs orange des habitants, sur deux lignes, soit le double des moyens déployés sur le site d’Arsac. Grâce à l’expérimentation, les deux robots déjà en marche seront davantage performants.

En chiffres

20 tonnes d’ordures ménagères traités par an à Arsac

Entre 6 000 et 7 000 tonnes de collecte sélective par an

Entre 20 et 30 tonnes de compost par an

27 % d’emballages dans les ordures ménagères

Environ 1,5 tonne de biodéchets par semaine

Entre 5 à 6 % de biodéchets par semaine parmi les ordures ménagères

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