Rugby : "Plus de 3 000 licenciés, on n’avait pas eu ça depuis très longtemps !", note Gérard Fourquet, président du comité de l'Aveyron

Abonnés
  • Le président Gérard Fourquet se satisfait de la dynamique  de ce début de saison.
    Le président Gérard Fourquet se satisfait de la dynamique de ce début de saison. Centre Presse Aveyron - Jean-Louis Bories
Publié le

Neuf clubs aveyronnais de R2 et R3, dont le petit nouveau rieupeyrousain, reprennent le chemin du championnat ce week-end. L’occasion pour le président du comité, Gérard Fourquet, de passer en revue l’ensemble de l’actualité rugbystique départementale, alors que la coupe du monde en France occupe toutes les têtes. Entretien.

Comment se présente cette nouvelle saison pour le rugby amateur en Aveyron ?

Disons qu’après l’épisode Covid, on attendait de voir quelle serait l’évolution de notre nombre de licenciés. L’année dernière, ça avait repris correctement, mais là, pour cette saison, c’est déjà très positif. On a considérablement augmenté nos effectifs. Et on peut penser que la coupe du monde aura un effet dans les prochaines semaines. C’est encore trop tôt pour le savoir, mais les rentrées des écoles de rugby montrent qu’il y a déjà une évolution.

Les premiers chiffres (qui seront plus précis lors de l’assemblée générale du 11 octobre, NDLR) sont en tout cas évocateurs d’une augmentation. On est déjà à plus de 3 000 licenciés (contre 2 749 l’an passé). On n’avait pas eu ça depuis très longtemps ! Sur cinq ans, il y a une progression très nette.

Concrètement, que change pour vous cette augmentation du nombre de licenciés ?

Le premier point, c’est qu’il va maintenant falloir que les clubs sachent accueillir tout ce monde-là, surtout au niveau des éducateurs. Plus on a d’enfants, plus il en faut. Tout le rugby français l’avait anticipé avec la coupe du monde, donc on a accéléré sur la formation. Cette année, il y a déjà plus d’une quarantaine d’éducateurs qui se sont inscrits en formation sur le département. Et ça va continuer, car il ne suffit pas de dire "je suis éducateur" pour l’être.

Ensuite, on s’aperçoit que l’on a des créations d’équipes cadettes, des ententes qui se séparent pour devenir plusieurs clubs distincts. Alors qu’avant, il y avait énormément de regroupements. On progresse. Il est primordial que chaque grande ville ait son équipe propre.

Comment expliquez-vous cette tendance ?

Je pense que c’est parce qu’on s’est tourné vers la formation de jeunes joueurs. Ce que l’on n’avait pas trop fait jusqu’à présent. Avant, dans beaucoup de clubs, l’école de rugby passait après tout le reste.

On a eu des exemples de clubs qui avaient un trou d’un ou deux ans chez les jeunes, qui se retrouvaient donc coincés et devaient aller chercher des joueurs ailleurs pour jouer en seniors. Je pense que ça a maintenant été pris en compte. En Occitanie, on est le département qui a eu la plus grosse évolution à ce niveau-là l’année dernière.

Quels sont encore vos axes de progression ?

Il faut qu’on se rapproche davantage du milieu scolaire, car je trouve que l’on n’est pas assez près. Quand il veut vivre, un sport a besoin des jeunes. Ça ne peut pas être qu’un sport de vieux. Jusqu’à présent, on a fait des rencontres de rugby à V, sans contact (considéré comme plus accessible pour les débutants et moins dangereux), avec des collèges et lycées. On va continuer à en faire.

En fin de saison, on a organisé un tournoi départemental ouvert à tous sur une journée au Trauc, avec vingt équipes, chacune d’entre elles représentant une nation présente à la coupe du monde. Je pense que ce tournoi (avant tout tourné vers le loisir), on le fera chaque année.

Et le comité n’est pas le seul à se pencher sur le rugby loisir dans le département…

Il y a des gens qui sont en train de voir s’ils ne peuvent pas monter des clubs tournés vers le rugby loisir. Notamment un dans le Sud-Aveyron, même s’il est trop tôt pour dire où. Le club de Flagnac, qui n’est plus en compétition depuis quelques années, est, lui, en train de monter un dossier pour devenir un club loisir. C’est important pour développer le rugby. Et je sais que les instances sportives sont très intéressées par ces initiatives-là.

Sur un plan économique maintenant, comment va le comité ?

Ce n’est pas facile. Le problème d’un comité départemental, c’est d’obtenir des subventions, car c’est difficile d’avoir des sponsors. Évidemment, si on va chercher des sponsors dans la société civile, on va piquer ceux des clubs. Et ça, on se l’interdit, puisque ça pourrait les mettre à mal.

On vit donc essentiellement des cotisations des clubs, qui ne sont pas des sommes énormes, et de subventions du conseil départemental, de la Fédération et de la Ligue. La différence qu’il y a depuis quelques années, c’est que l’on fait de plus en plus de choses. Ça entraîne beaucoup de frais. Quand on veut partir de l’Aveyron pour aller jouer à Toulouse, voire bien au-delà, il faut prendre des bus. Et le prix des bus a changé.

Financièrement, l’année dernière on n’était pas du tout à l’équilibre… Cette année, ça devrait être un peu mieux. Et on espère que cette coupe du monde, qui va rapporter de l’argent, aura des retombées sur les Ligues, puis sur les comités. Tous les départements étaient unanimes jusqu’à présent : on était tous un peu dans le rouge et on attendait la coupe du monde pour redresser nos finances. Mais en Aveyron, on n’est pas catastrophiques non plus.

Et du côté de vos clubs, les finances sont-elles saines ?

Là par contre, je n’ai pas eu d’alerte de leur côté. Je pense que les clubs ont compris depuis longtemps qu’il fallait éviter de dépenser beaucoup d’argent. Et c’est là, encore une fois, que la formation est essentielle. Il vaut mieux donner un peu d’argent dans la formation pour avoir des joueurs propres après, que de partir à la recherche de joueurs qui vont demander de l’argent et qui vont mettre à mal les budgets. Je pense que la plupart des clubs sont sains en Aveyron.

Cette saison marque l’arrivée d’un nouveau club aveyronnais en Régionale, Rieupeyroux, qui renaît 35 ans après. Comment avez-vous accueilli ce projet ?

Géographiquement, c’était une zone où il n’y avait pas de club à moins de 20 kilomètres, on va dire, donc il y avait la place d’un club. Je ne connaissais pas les personnes à l’origine du projet, mais ce sont des gens très dévoués, qui ont fait un travail énorme. Il s’est avéré qu’ils ont décidé de créer une association de rugby de loi 1901, déposée en préfecture.

Ils voulaient être associés à la Fédération française de rugby, donc c’est à moment-là qu’ils m’ont contacté. Je les ai orientés vers les personnes compétentes au niveau de la Ligue. On nous a aussi demandé notre avis, mais je ne vois pas pourquoi je serai contre la création d’un club de plus en Aveyron. On n’est pas un département dans lequel il y en a beaucoup…

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?