Bon pour la planète ? Au plus bas en 2022, le nombre de naissances chute encore au premier semestre 2023

  • "Au premier semestre 2023, on compte 24.400 naissances de moins qu'en 2022, soit une baisse de 6,8%", indique l'Institut national de la statistique (Insee).
    "Au premier semestre 2023, on compte 24.400 naissances de moins qu'en 2022, soit une baisse de 6,8%", indique l'Institut national de la statistique (Insee). FG Trade / Getty Images
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Laurent Roustan, avec ETX Daily Up

Le nombre de naissances en France, qui avait déjà atteint en 2022 son plus bas niveau depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, a encore chuté de près de 7% au premier semestre 2023 par rapport à la même période de l'année précédente, a annoncé l'Insee ce jeudi 28 spetembre

"Au premier semestre 2023, on compte 24.400 naissances de moins qu'en 2022, soit une baisse de 6,8%", indique l'Institut national de la statistique (Insee)dans un rapport publié ce jeudi 28 septembre.

"En glissement annuel, le mois de juin 2023 est le 12e mois consécutif de baisse."

Excepté un "Baby boum" spécial confinement

"Mis à part les mois de janvier et février 2021, affectés par le confinement du printemps 2020, les mois du début de l'année 2023 correspondent aux plus faibles nombres de naissances mensuels enregistrés depuis 1994", première année où les données mensuelles sont disponibles, indique l'Insee.

Durant l'année 2022, 726.000 bébés sont nés, soit 2,2% de moins qu'en 2021. C'est le nombre de naissances le plus faible depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, indique l'Insee, confirmant des données publiées en janvier.

Les naissances sont inférieures de 20,8% par rapport au pic de l'après-guerre, en 1971.

Depuis 2011, les naissances reculent chaque année, à l'exception de l'année 2021, venant après les confinements du Covid. En douze ans, entre 2010 et 2022, le recul atteint 12,8%.

En cumul sur les huit premiers mois de l'année 2023, on compte environ 35.000 naissances de moins que sur la même période de 2022, soit une baisse de 7,2%.

"Si cette tendance se poursuit sur l'année, le nombre de naissances devrait passer sous la barre des 700.000 en 2023", a commenté pour l'AFP Chloé Tavan, cheffe de la division enquêtes et études démographiques à l'Insee.

"Le recul des naissances s'observe dans toutes les régions et toutes les classes d'âge, à l'exception des mères de plus de 40 ans, reflet des maternités plus tardives", poursuit-elle.

"Le nombre de naissances de mères de 40 ans et plus augmente ainsi de 3,3% entre 2021 et 2022", relève l'Insee.

Pour les femmes de 25 à 29 ans, les naissances ont reculé de 2,7% entre 2021 et 22, et de 3,6% pour celles âgées de 30 à 34 ans.

Nouvelles tendances

En 2022, les mères sont âgées en moyenne de 31,2 ans, un âge qui a "continuellement augmenté depuis la seconde moitié des années 70, où il s'établissait au plus bas à 26 ans", indique l'Insee.

En France, les deux tiers (65%) des naissances ont eu lieu hors mariage. Jusqu'à la fin des années 70, cette part ne dépassait pas 10%.

79% des bébés nés en 2022 portent uniquement le nom de leur père, contre 83% en 2012.

68% des nouveaux-nés ont des parents tous deux nés en France. Dix ans auparavant c'était le cas des trois quarts des naissances (73%).

Pareil en Europe

La même tendance est observée dans les autres pays de l'UE: les naissances ont reculé de 5% entre 2021 et 2022 dans l'ensemble de l'UE: la baisse a ainsi été marquée en Espagne et Italie (-2%), mais encore plus en Allemagne (-7%) et en Pologne (-8%).

Bon pour la planète ?

Cette baisse des naissances qui a une incidence sur la démographie est perçue depuis une quinzaine d'années comme une arme, du moins un facteur pour lutter contre le réchauffement climatique. Tribunes de scientifiques, rapports d'organismes de l'ONU préconisent cette baisse de la natalité pour sauver notre planète. Cette baisse démographique n'a pas besoin de politiques restrictives sur la population pour qu'elle soit effective : dans les pays, les sociétés ou les catégories sociales qui favorisent l'émancipation des femmes, ces dernières sont naturellement enclines à faire moins d'enfants. A l'image des pays européens.

Mais une démographie dynamique reste encore une arme politique pour les Etats, une volonté économique qui fait du bien à la croissance et le crédo des religions qui ordonne à leurs ouailles de croître et de se multiplier". La question est de savoir si sur cette terre la croissance économique ou démographique est oui ou non infinie...

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