Escrime : les raisons de la démission de Bruno Gares du poste de président de la Fédération

Abonnés
  • Depuis 2020, Bruno Gares était président de l	a FFE. Une élection et une campagne déjà électriques, pour un mandat qui restera raccourci. Depuis 2020, Bruno Gares était président de l	a FFE. Une élection et une campagne déjà électriques, pour un mandat qui restera raccourci.
    Depuis 2020, Bruno Gares était président de l a FFE. Une élection et une campagne déjà électriques, pour un mandat qui restera raccourci. Archives CPA - Jean-Louis Bories
Publié le

Le Castonétois, élu président de la fédération française d’escrime à 55 ans en 2020, a tombé le masque ce vendredi, jetant l’éponge dans un contexte nauséabond et à dix mois des Jeux de Paris. 

La nouvelle est tombée ce vendredi après-midi. Comme un coup de tonnerre. Par communiqué, avant que tous les médias nationaux ne s’empressent en toute logique de le relayer : « Le bureau fédéral de la FFE s’est réuni ce jour. Bruno Gares, le président de la Fédération, a annoncé sa décision de mettre fin à l’ensemble de ses mandats fédéraux pour raisons personnelles. » C’est donc la fin. La sortie de piste. Celle qui l’a guidé tant d’années.

A lire aussi : Escrime : l'Aveyronnais Bruno Gares au cœur d'une tempête internationale


Nos appels à celui qui a façonné le club de Rodez, de tireur jusqu’à dirigeant, en même temps qu’il avait gravi tous les échelons à la fédération jusqu’à en prendre la présidence en septembre 2020, sont ensuite restés sans réponse. Au club, son club de l’Escrime Rodez Aveyron champion d’Europe 2016, on nous répond estomaqué : « Quoi ? Mais c’est une blague, non, ce n’est pas vrai… » Il faut dire que l’ancien armurier des équipes de France, très proche de la Guêpe Laura Flessel, était là, sur ses terres le week-end dernier, lors d’une compétition régionale. Et il n’en avait pas fait état. Ou du moins pas plus que ces derniers mois, vécus en difficulté, exposé qu’il était.

A lire aussi : Escrime : pour l'Aveyronnais Bruno Gares, président de la FFE, "Il faut absolument aider les clubs"

À un contexte national et international sportif explosif, à la pression des jeux de Paris approchant, pour le responsable d’une discipline historiquement pourvoyeuse de médailles. Surtout, et il en avait déjà fait état dans ces mêmes colonnes, à des attaques personnelles incessantes, notamment sur les réseaux sociaux, pour certaines desquelles d’ailleurs, il est en procédure judiciaire.


Tensions sportives, affaires locales

 

Selon nos informations, la situation était devenue intenable pour lui, il s’est retrouvé « à bout ». L’homme qui a concouru à tant d’exploits épée en mains, qui a vaincu un cancer aussi, a donc mis genou à terre, sonné, sonnant d’ailleurs la fin des hostilités. Et là encore selon nos infos, ce choix n’a pas été pris sur un coup de tête. Mais « après plus de six mois de réflexion ».
Le timing interroge néanmoins. Si proche des JO en France, ceux-là même à qui tout le monde pense, ceux qui auraient sûrement été l’aboutissement pour cet ancien spécialiste des alarmes dans le milieu bancaire, ayant d’ailleurs réchappé d’un braquage à main armé avec le canon d’un revolver posé sur la nuque au milieu des années 90.

A lire aussi : À l’agglo de Rodez, un poste pour le président de la fédération française d'escrime Bruno Gares, qui pose question


Selon une source proche, ce serait en fait “l’affaire” au niveau local soulevée par un membre de l’opposition lors du dernier conseil de Rodez agglo qui aurait été « la goutte d’eau qui a fait déborder le vase ». Et amené à cette réunion exceptionnelle du bureau fédéral. Nous le relayions jeudi dans nos colonnes : « Comment un président d’une fédération aussi importante que l’escrime, qui occupe également un rôle auprès de la fédération internationale, peut-il être à Paris, dans le monde, et assurer le bon déroulement de son poste à Rodez ? » interrogeait Jean-Michel Cosson sur la fonction de l’ancien escrimeur au sein de la collectivité. Poursuivant. « Nous voyons derrière cela un emploi de complaisance que nous dénonçons. » En privé, Bruno Gares se serait montré très affecté par cette accusation, la réfutant fermement.

A lire aussi : Escrime : le président de la Fédération, le Ruthénois Bruno Gares, démissionne à quelques mois des JO de Paris 2024


À Paris aussi, la situation était très tendue pour lui. Sa démission intervient ainsi après le départ de la directrice technique nationale Virginie Thobor en janvier et deux changements à la tête du sabre hommes et du fleuret femmes. À la tête des sabreurs, Vincent Anstett avait été débarqué au printemps tandis que Lionel Plumenail a quitté après les Mondiaux cet été son poste d’entraîneur national des fleurettistes françaises. Le sort de Hugues Obry à la tête de l’épée masculine était en suspens à la suite de débriefs houleux entre lui et ses tireurs après les Mondiaux, une « vraie cassure » décrivait un proche des acteurs à l’AFP. Mais d’ultimes réunions auxquelles a pris part l’Agence nationale du sport (ANS) jeudi avaient tranché pour son maintien, selon l’un des participants.


Signalement au Ministère

 

Surtout, en début d’année, un signalement avait été effectué auprès de la direction des sports du Ministère concernant des dysfonctionnements en lien avec le président de la FFE, a appris l’AFP de source proche du dossier. Une mission d’inspection générale lancée en mars était d’ailleurs toujours en cours mi-septembre. Selon le journal Le Parisien, certains reprochaient à Bruno Gares de prendre des décisions « impulsives », « sans concertation » ainsi qu’un comportement jugé parfois « agressif ».


Bruno Gares a-t-il donc été excessif ? Péchant peut-être aussi par un trop-plein d’investissement ? Sa sortie de la piste est en tout cas à son image. Sans concession.

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
L'immobilier à Onet-Le-Château

210000 €

PRIX EN BAISSE. À vendre Les Costes Rouges à Onet le Château, T6 duplex de [...]

Toutes les annonces immobilières de Onet-Le-Château
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?