A la campagne, vélo-boulot-dodo sous conditions

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    A la campagne, vélo-boulot-dodo sous conditions peterhowell / Getty Images
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ETX Daily Up

(AFP) - Le jour n'est pas encore complètement levé quand Isabelle Maston traverse la forêt à vive allure : elle pédale 45 minutes jusqu'à son travail à Blois et adore ça. Pour autant, pas question d'abandonner la voiture tout de suite.

Avant de quitter sa maison de Cellettes (Loir-et-Cher) en direction de son cabinet des quartiers nord de Blois, cette orthophoniste de 60 ans enfile son gilet de laine, sa veste fluo et serre son casque. Et c'est parti pour 14 kilomètres !

Au bout de quelques centaines de mètres, elle pénètre dans la forêt encore bien sombre à 7h30 fin septembre. Le bruit des voitures s'estompe au profit des chants des oiseaux.

"Je traverse d'abord la forêt de Russy. Ensuite je descends Saint-Gervais-la-Forêt sur la piste cyclable et puis je traverse une partie de Blois. Je passe au-dessus de la Loire, ça c'est super", se réjouit la cycliste, une fois le vélo passé dans l'ascenseur et rangé dans le cabinet. Ce matin-là, le trajet habituel aura été marqué par un déraillement, vite réglé.

A une cinquantaine de kilomètres de là, en aval de la Loire, Cécilia Rousselot-Denis, médecin, regagne sa maison de vigneron de Montlouis-sur-Loire (Indre-et-Loire). Elle vient récupérer son vélo après avoir déposé sa fille au ramassage scolaire.

La quadragénaire reste en t-shirt malgré la fraîcheur et vérifie que son imperméable est rangé dans son sac. L'orage de la nuit a détrempé les chemins et une réplique est à craindre.

Aujourd'hui, l'effort sera conséquent pour se rendre à l'hôpital Bretonneau de Tours. Le vélo électrique est en réparation, il faut pédaler à la seule force du mollet pendant une grosse demi-heure. Sur 13 kilomètres, se succèdent des flaques, des champs, des bois, la voie ferrée et enfin, la partie la moins séduisante, la traversée de Tours. Pas de quoi effrayer Cécilia Rousselot-Denis, qui effectue ce trajet tous les jours de la semaine.

- Pluie et obscurité -

"Le vélo, j'y prends un vrai plaisir. Je suis sûre que sur le plan de la santé, c'est bien meilleur. La santé physique, mais mentale aussi. Je suis dans mon bureau fermé mais je vois les saisons. C'est très agréable. (...) Tous les matins je découvre des petites choses qu'on ne prend pas le temps de voir en voiture. Sur le plan psychologique, ça me fait beaucoup de bien", assure la médecin.

Pour les deux femmes, le guidon s'est imposé d'abord pour des raisons écologiques, pour réduire leur impact sur l'environnement.

Au quotidien, les deux soignantes font tout à vélo, des visites aux amis aux courses pour la famille.

"Au lieu de faire des grosses courses une fois par semaine, je les fais ponctuellement: un endroit pour les fruits et les légumes, la viande à un autre endroit, puis un autre endroit pour le lait. Je fragmente mes courses", détaille Cécilia Rousselot-Denis.

Pour autant, à la campagne, impossible encore de se passer complètement de la voiture, estiment-elles.

"Je me dis toujours: +Oui mais si j'en ai besoin?+", se demande la médecin, dont le mari viticulteur devrait de toute façon conserver un véhicule pour exploiter ses vignes et aller chercher leur fille à l'école le soir.

"Et quand il pleut beaucoup beaucoup, je pars parfois en voiture.(...) Mais, j'arrive au travail beaucoup plus énervée", sourit-elle sous son casque.

"S'il pleut, je prends ma voiture et ce n'est pas grave", abonde Isabelle Maston, qui dit utiliser son vélo de mars à octobre, quand la luminosité est suffisante pour traverser la forêt.

"Je viens travailler en vélo dès que je peux, c'est-à-dire dès qu'il fait jour pour traverser la forêt. On ne voit rien dans la forêt. Je ne suis pas trop trouillarde, mais quand même", explique l'orthophoniste.

"Quand je ne peux pas faire de vélo ça me manque. Je suis frustrée tout l'hiver", s'amuse la sexagénaire. "J'ai hâte que le printemps revienne!"

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