Covid-19 : "On aura probablement une épidémie cet hiver", alertent les scientifiques

  • Les autotests restent efficaces, indiquent les experts. Les autotests restent efficaces, indiquent les experts.
    Les autotests restent efficaces, indiquent les experts. - Sylvie Cambon
Publié le
Sophie Guiraud

Le taux de contamination est de 500w pour 100 000 habitants. Le variant dominant, XBB.1.5, cible les plus fragiles, indiquent les experts de l’Inserm et du Covars. La campagne de vaccination a commencé.

"On aura probablement une épidémie cet hiver », mais quel sera son niveau d’intensité ? "Je suis incapable de vous le dire", a affirmé lundi 2 octobre en conférence de presse le virologue Bruno Lima, chef des Hospices civils de Lyon, membre du Covars, le comité de veille et d’anticipation des risques sanitaire, qui a succédé au Conseil scientifique en juillet 2022.

Le “R”, taux de reproduction du virus, est aujourd’hui de "1" en France, avec des situations disparates selon les régions, et une méconnaissance globale des données épidémiques, précisent les scientifiques.

Les chiffres collectés dans les services de réanimation font état de 500 contaminations pour 100 000 habitants.
À l’heure où Katalin Kariko et Drew Weissman reçoivent le prix Nobel de médecine pour leur contribution au vaccin à ARN messager, et alors que la campagne de rappel du vaccin a démarré ce lundi, avec deux semaines d’avance, l’Inserm a fait le point sur l’état de l’épidémie.

Un stock de 13 millions de doses

"Pourquoi nous avons anticipé la campagne de vaccination ? Parce que les variants sont arrivés plus tôt qu’on ne le pensait et qu’il fallait protéger les plus fragiles", explique Brigitte Autran, présidente du Covars.

Mis au point "en un temps record", le vaccin monovalent Comirnaty omicron XBB.1.5 de Pfizer /BioNTech est "adapté" à l’état actuel de l’épidémie. Un premier stock de "13 millions de doses" est disponible en France.

En revanche, "il faudra attendre novembre" pour que les autres vaccins, à base de protéines recombinantes, arrivent sur le marché.

"Un système de contrôle plus performant dans les semaines qui viennent"

"Les plus fragiles" doivent se vacciner sans tarder, "sans attendre l’arrivée du vaccin contre la grippe", le 17 octobre, insiste le Covars.

Selon Brigitte Autran, "le vaccin offre une protection suffisante contre les formes graves et une protection significative contre les infections".

"Les variants qui circulent sont à 95 % des dérivés d’XBB, ce sont des descendants d’Omicron", précise Bruno Lima, qui indique que les infections touchent principalement "les voies aériennes", avec un tableau clinique qui ressemble à celui d’autres pathologies, "il faut se tester pour être sûr d’avoir le Covid", les autotests sont pour cela "toujours fiables".

Si les enfants étaient les plus touchés à la rentrée de septembre, "on observe aujourd’hui un basculement vers les personnes âgées", observe le virologue, toujours prudent, en attendant la mise en place d’un "système de suivi de l’épidémie plus performant dans les semaines qui viennent".

Les inconnues du Covid long

Les scientifiques n’ont pas plus de certitudes sur le risque de développer des "symptômes persistants" (Covid long) avec les souches actuelles du virus : "Le Covid long est associé essentiellement à la première phase de circulation du virus, avant Omicron. Avec Omicron, il y a moins de risque", affirme le Lillois Vincent Prévot, directeur de recherche Inserm au laboratoire “Neurosciences et cognition”.

Si "ce risque n’a pas disparu, il est difficile de savoir combien de personnes auront un symptôme post-Covid chez celles qui sont infectées aujourd’hui".

En revanche, les mécanismes de la pathologie sont aujourd’hui mieux connus : "On sait aujourd’hui que le Covid peut pénétrer dans le cerveau en passant dans le sang, ou par le biais des neurones olfactifs. En passant par le sang, il peut toucher aussi le foie."

Selon Santé publique France, 2 millions de personnes souffrent aujourd’hui de symptômes persistants.

65 ans, immunodéprimés, enceintes…

La Direction générale de la santé (DGS) recommande la vaccination pour les personnes âgées d’au moins 65 ans, celles atteintes de comorbidités (hypertension artérielle compliquée, diabète, obésité, cancers, problèmes cardiaques, vasculaires, hépatiques, rénaux, pulmonaires…), les femmes enceintes, les personnes immunodéprimées, les résidents d’Ehpad et d’unités de soins de longue durée.

Voir les commentaires
Sur le même sujet
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?