Aveyron : le réseau de revendeurs de drogues opérait depuis un appartement loué sur AirBnB

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  • Les prévenus étaient déjà connus des services de police avec, pour le plus capé d'entre eux, huit mentions au casier judiciaire.
    Les prévenus étaient déjà connus des services de police avec, pour le plus capé d'entre eux, huit mentions au casier judiciaire. Centre Presse - José A. Torres
Publié le , mis à jour
Xavier Buisson

Interpellés début septembre dans un appartement loué dans le but de s'y livrer au trafic, deux hommes ont été condamnés, ce lundi 9 octobre à Rodez, à 12 et 18 mois de prison ferme. Un troisième comparse est sorti relaxé de toute poursuite du fait, notamment, d'un problème informatique au commissariat de Rodez.

Jusqu'à 4 000 euros de bénéfice et 50 grammes de cocaïne vendus chaque jour, une perquisition, le 7 septembre, qui a permis la saisie de 127 grammes de cocaïne, 155 grammes d'herbe, 307 de résine de cannabis et plus de 3 000 euros en petites coupures... L'appartement loué sur AirBnB par les jeunes hommes présentés ce lundi devant le tribunal judiciaire de Rodez fonctionnait 7 jours sur 7, de 14 heures à 23 heures.    

Après avoir repéré des allées et venues fréquentes devant cet immeuble de l'avenue Durand de Gros, à Rodez, une équipe de la brigade anticriminalité y mène une perquisition, fructueuse, et interpelle dans ce cadre trois personnes. La première se trouve à l'intérieur de l'appartement et les deux autres se font "cueillir" alors qu'ils "vocifèrent" et "tambourinent" à la porte, comme le racontera la présidente du tribunal.

Deux "petites mains" sous emprise

Des balances de précision, plusieurs téléphones ainsi qu'un couteau seront par ailleurs retrouvés et, pour les besoins de la procédure, les trois hommes sont séparés, placés en détention à Rodez, Mende et Albi.

Tous les prévenus sont déjà connus des services de police avec, pour le plus capé d'entre eux, huit mentions au casier judiciaire. Les deux premiers, reconnaissant les faits, se présentent comme de "petites mains" de ce trafic, payés de "100 à 140 euros par semaine". L'un d'eux a déclaré être sous "l'emprise" du troisième homme présenté, qui "venait relever les compteurs tous les soirs" et réapprovisionner l'appartement en drogues, achetées à Toulouse. "J'ai peur, je vous demande de me protéger", a-t-il déclaré lors de son audition.   

Plusieurs "difficultés" dans la procédure qui permettent une libération 

Concernant ce troisième prévenu, son avocat, Me Galandrin, a soulevé plusieurs "problèmes" durant la procédure, permettant après délibération du tribunal à son client de sortir de prison. Première de ces "difficultés" selon l'avocat : l'interpellation du jeune homme, né en septembre 1999 à Rodez, n'était pas "régulière" du fait qu'il a été interpellé à l'issue de la perquisition menée en septembre et ce sans que personne ne l'ait désigné comme participant à ce trafic. Il a été interpellé par les policiers alors qu'il tapait à la porte de l'appartement pour, dit-il, venir y récupérer des affaires de sport. "Il a eu le malheur de pénétrer dans cet immeuble", résumera Me Galandrin. 

Par ailleurs en venant l'assister au commissariat de Rodez, l'avocat ne pourra pas, comme la procédure l'exige, avoir accès au procès-verbal de notification des droits de son client. Un problème informatique a en effet empêché les policiers d'imprimer l'ensemble des pages de ce document, ce qui a incité l'avocat à estimer que le placement en garde à vue n'était pas "régulier", a-t-il souligné avant de soulever un autre "problème", concernant cette fois l'exploitation du téléphone de son client et le dépistage de drogue auquel il a été soumis... dans le cadre d'une garde à vue "irrégulière".

Des peines de 12 et 18 mois avec maintien en détention

Le jeune natif de Rodez, présenté par l'un des prévenus comme la tête pensante du réseau, est immédiatement reparti sous escorte pour la prison d'Albi, qui l'accueillait depuis un mois, pour une formalité administrative avant sa libération. Une décision saluée à grand bruit et au son des klaxons par ses proches venus assister à l'audience.

À l'heure des réquisitions, la procureure de la République Emilie Passier, retraçant l'historique de ce trafic lancé en février 2022 et relevant les fréquentes sorties au casino afin de "blanchir l'argent", a demandé à l'encontre des deux prévenus restants des peines de 12 et 18 mois de prison avec maintien en détention ; elle a été suivie dans ses demandes par le tribunal.

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