Permis de construire refusé : la préfecture de l'Aveyron retoque le projet de méthaniseur à Sonnac

Abonnés
  • Un collectif s’était monté contre le projet.
    Un collectif s’était monté contre le projet.
Publié le
MANIEZ Alexandre

Le projet de construction d’une unité de méthanisation à Sonnac vient de voir son permis de construire refusé par la préfecture de l’Aveyron.

La société Noyenergie entendait construire à Sonnac, fin 2024, une unité de méthanisation. Le projet initial, présenté en mars, avait pour objectif de transformer les matières agricoles en biogaz sous forme de méthane et en engrais organiques. Celui-ci, une fois épuré, devait permettre d’obtenir du bio méthane injectable sur le réseau de transport de gaz naturel. Un projet qui ne devrait pas voir le jour sous cette forme, malgré un projet présenté comme "acceptable par la population" par ses promoteurs.

Le moment pouvait sembler propice, en pleine crise de l’énergie, à ce type de démarche. Mais, sur le terrain, celle-ci a rencontré, dès le début, une forte opposition fédérée dans le collectif "pasdemethaniseurasonnac".

Tant au printemps qu’à l’été, celui-ci a multiplié les actions contre l’installation du méthaniseur sur la commune.

Du côté de la municipalité, le projet avait aussi reçu un avis défavorable début juin. "La population était assez unanimement contre ce projet. Nous l’avons suivi", résume le premier édile, Jérôme Dalmon. "Le ressenti général, c’est que c’était plus une opération financière qu’agricole. Le projet n’était proposé chez nous que parce que c’était financièrement intéressant. Les parcelles exploitées étaient réparties sur plusieurs communes et de nombreux kilomètres. Le projet ne tenait pas compte des intérêts de la population."

Permis de construire refusé

Signé par le sous-préfet de Villefranche-de-Rouergue le 27 septembre, l’arrêté est sans appel, le permis de construire est refusé. Le préfet semble avoir suivi les opposants, évoquant "la consommation excessive d’espaces agricoles" et un projet qui par sa localisation est de nature "à favoriser une urbanisation dispersée".

"On ne peut qu’être satisfait que le méthaniseur ne se fasse pas sur ce site", confirme Francis Delous, le maire d’Asprières qui avait aussi alerté sur ce dossier. "Nous n’étions pas directement concernés, mais le même pétitionnaire avait un projet lié qui aurait amené un flot incessant de tracteur sur la départementale qui traverse notre village."

Au-delà des nuisances, c’est aussi la philosophie du projet qui posait problème à l’élu. "On dévie, le méthaniseur n’aurait été alimenté que par 30 % de déchets. L’agriculture ne doit pas devenir un acteur industriel. Nous ne sommes pas contre ce type de projet, mais il doit être vertueux et permettre avant tout d’écouler les déchets d’élevage."

Une opinion partagée par Jérôme Dalmon qui a tout de même été surpris par ce refus. "Au vu des perspectives politiques actuelles, on ne s’y attendait pas trop. Mais ça a été une bonne nouvelle. Le projet n’était pas bon en l’état. Nous sommes contre le projet, mais pas le porteur de projet, il faut le rappeler."

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?