Aveyron : construite en terre et en paille, à quoi ressemble la maison écologique de demain ?

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  • Visite d’une maison en terre et paille.
    Visite d’une maison en terre et paille.
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Centre Presse Aveyron

Dans le cadre de ses actions, l’association Adoc (Agir durablement en Olt et Causses), organisait la visite d’une maison écologique en terre et paille dans la commune, chez Florentin et Jane. Une vingtaine de personnes étaient présentes, dont la maire de Pomayrols.

Après un rappel des actions d’Adoc sur le territoire, soutenu par la communauté de communes, les objectifs de la France en matière de transition énergétique ont aussi été rappelés : passer d’une empreinte carbone de 9 tonnes par habitant et par an à 2 tonnes en 2050.

Le secteur du logement, résidentiel-tertiaire est responsable de 25 % des émissions et plus de 40 % des consommations d’énergie.

L’empreinte carbone d’une construction sur un cycle de vie de 50 ans est de 60 % sa réalisation et 40 % son fonctionnement. La nouvelle norme thermique dite RT 2020 demande aux constructions neuves de produire plus d’énergie qu’elle n’en consomme et de favoriser les matériaux naturels et la baisse de l’empreinte carbone de sa construction.

La maison de Florentin et Jane dont ils sont auto constructeurs, des plans jusqu’à la réalisation, est du point de vue de son empreinte carbone et de l’utilisation des matériaux locaux et biosourcés exemplaire : structure bois en douglas récolté localement et scié à Saint-Geniez-d’Olt, un des postes principaux des matériaux de cette maison pour 15 000 €. La terre de proximité, à quelques centaines de mètres ainsi que la paille de Saint-Saturnin-de-Lenne (600 €). Les principes constructifs sont ceux d’une maison ossature bois dont le remplissage est en torchis de terre et paille à l’extérieur, 7 cm et à l’intérieur d’un mélange paille et terre pauvre en terre, 20 cm. Sur le mur nord, l’épaisseur est majorée. La paille est un bon isolant, la terre apporte l’inertie, la stabilité du matériau, sa mise en œuvre en apportant la souplesse. Ces matériaux ont de plus la propriété d’être "respirant" ils absorbent et rejettent la vapeur d’eau issue du fonctionnement de la maison. La maison n’a donc pas besoin de VMC. Son inertie apporte confort d’hiver et d’été.

La construction ne coûte que 70 000 euros

Le toit en mono-pente, toiture en bac acier, est isolé en ouate de cellulose, 30 cm et finition terre paille de 5 cm. Les fondations en béton sont isolées avec du polystyrène, hérisson de pierre ventilé dalle béton et chape en terre de finition.

Cette maison de 80 m² aura coûté 70 000 € hors équipement. Les travaux se sont étalés sur deux ans.

D’un point de vue énergie, le chauffage sera assuré par un poêle bouilleur, couplé avec des capteurs thermiques, 4 m2, qui assurent chauffage et eau chaude.

L’énergie électrique est autonome avec du photovoltaïque, environ 8 m2.

Pour l’eau, une source sur le terrain, récupération d’eau de pluie, toilette sèche et phytoépuration.

Les maisons, semi-enterrée vers le Nord, largement ouvertes vers le Sud, où viendra s’insérer une serre, sont bâties selon les principes du bioclimatisme.

Les visiteurs ont été charmés par la réalisation de Jane et Florentin, à qui on souhaite bien du bonheur de vivre dans un tel habitat en cohérence avec leurs idées, on n’en doutera pas !

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