Decazeville. Le film "Sang pour sang" des frères Coen à découvrir mercredi

  • Un film inspiré par les romans noirs. Photo fournie par la Strada.
    Un film inspiré par les romans noirs. Photo fournie par la Strada.
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Correspondant12

Le Ciné-club de la Strada propose de revisiter le cinéma des frères Coen, mercredi 8 novembre à 18 h 15.

Que ce soit une ville anonyme rongée par le gangstérisme durant la Prohibition, le Mississippi de la Grande Dépression ou Hollywood au début des années 40, les frères Coen n’ont eu de cesse d’interroger ce qui fait l’essence de l’Amérique et de ce paradis perdu. Leur cinéma bouleverse en permanence les cadres spatiotemporels qui constituent l’identité du nouveau continent. Leurs personnages sont en quête d’une vérité que le puzzle de l’image tente de reconstituer. D’où le recours fréquent à un narrateur extérieur et à des objets quasiment fétichisés qui rendent compte d’une suspension du sens.

"Blood simple" (Sang pour sang) est le premier film du duo de réalisateurs. Alors qu’ils sont à peine sortis de leur école de cinéma à New York, ils partent à la quête de fonds pour produire un film très singulier à la lisière des genres. Les frères Coen proposent ici une histoire de jalousie et de meurtres sordides dans la lignée de James M. Cain. Le titre original, Blood simple, est emprunté à Dashiell Hammett qui désignait ainsi un individu entraîné dans une spirale criminelle et rendu "hébété par le sang". Le récit à l’allure frénétique et baroque nous entraîne dans une spirale de désir et de violence. Nous sommes plongés dans la chaleur moite du Texas. Marty, le gérant d’un bar, suspecte son épouse Abby de le tromper avec un de ses barmen, Ray.

Marty engage alors un détective privé, Visser, afin d’éliminer le couple Abby/Ray. À partir de ce canevas convenu du film noir, Joel et Ethan Coen complexifient alors le récit et rien ne se passe comme prévu. On peut lire dans cette première ébauche certains grands motifs de l’œuvre à venir. La psychologie sommaire en atteste, le film consacre ainsi 20 minutes presque muettes à la description méticuleuse des actes, une abstraction ironique et inquiétante se dessine. Comme si le cinéma demandait des comptes à l’Amérique, en l’interrogeant sur la pertinence de ses images et la continuité de son histoire.

Le film sera précédé d’une présentation de Rémy Romain sur la place du roman noir dans le cinéma des frères Coen.

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