Guerre Israël-Hamas : un convoi humanitaire avec des véhicules de la Croix-Rouge atteint par des tirs dans Gaza

  • Un mois après l'attaque du Hamas, Israël est entré dans Gaza.
    Un mois après l'attaque du Hamas, Israël est entré dans Gaza. MAXPPP - MOHAMMED SABER
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Le convoi transportait des fournitures médicales de survie vers des centres de santé de Gaza quand il a été la cible de tirs.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a déclaré mardi 7 novembre 2023 qu'un convoi humanitaire a été atteint par des tirs dans la ville de Gaza mais est parvenu à livrer des fournitures médicales à l'hôpital Al Chifa.

Un conducteur a été légèrement blessé et deux camions ont été endommagés, a indiqué le CICR, sans identifier l'origine des tirs. Le convoi, composé de cinq camions et de deux véhicules de la Croix-Rouge, transportait des "fournitures médicales de survie vers des centres de santé, dont l'hôpital Al Qouds du Croissant-Rouge palestinien, quand il a été atteint par des tirs", a déclaré le CICR.

Le convoi a alors modifié son itinéraire et a atteint l'hôpital d'Al Chifa où il a livré les fournitures médicales, a-t-il ajouté. Les véhicules du CICR ont alors accompagné six ambulances transportant des patients en étant grave vers le point de passage frontalier de Rafah, qui relie Gaza à l'Egypte.

L'armée israélienne entre dans le cœur de Gaza

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré mardi que les soldats israéliens opéraient au cœur de la ville de Gaza, bastion du Hamas encerclé par l'armée israélienne, dans le cadre de l'offensive sans précédent menée dans la bande de Gaza en réponse à l'attaque du Hamas un mois plus tôt.

"Nous n'arrêterons pas", a assuré le dirigeant israélien dans des commentaires télévisés, répétant sa position selon laquelle aucun cessez-le-feu ne serait possible sans la libération de l'ensemble des otages détenus dans la bande de Gaza depuis l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre. L'armée israélienne avait de nouveau demandé, plus tôt dans la journée, aux civils de la ville de Gaza de se déplacer vers le sud de l'enclave en leur garantissant un passage sécurisé.

Cet appel a été répété par le ministre de la Défense, Yoav Gallant, lors d'une conférence de presse télévisée durant laquelle il a déclaré que Tsahal opérait "au cœur" de la ville de Gaza. "Les troupes de l'armée sont au cœur de la ville de Gaza. Elles sont arrivées par le nord et par le sud. Elles sont entrées en totale coordination avec les forces terrestres, aériennes et navales", a-t-il dit.

Yoav Gallant a ajouté que les soldats israéliens "opèrent à pied, avec des véhicules blindés et des chars (...) depuis toutes les directions et ils ont un objectif: les terroristes du Hamas dans Gaza, leurs infrastructures, leurs commandants, bunkers, salles de communication". Il a indiqué que le chef du Hamas à Gaza, Yahya Sinwar, était "isolé" dans son bunker. Le ministre israélien de la Défense a déclaré par ailleurs que la bande de Gaza ne serait gouvernée ni par Israël, ni par le Hamas à l'issue de la guerre.

Benjamin Netanyahu a annoncé lundi dans un entretien à la chaîne de télévision américaine ABC News que l'Etat hébreu aurait la "responsabilité sécuritaire" de l'enclave palestinienne pendant une durée indéterminée.

"Un mois complet de carnage"

Densément peuplée, la ville de Gaza abrite en temps normal un tiers des quelque 2,3 millions d'habitants de l'enclave palestinienne. Nombre d'entre eux ont fui les bombardements intensifs menés par Israël en représailles à l'attaque du Hamas qui a fait 1 400 morts sur son territoire. Mais beaucoup de civils ont trouvé refuge dans les hôpitaux et les écoles de la ville, alors que le bilan côté palestinien a dépassé les 10 000 morts, dont 40% d'enfants, selon les chiffres du ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le Hamas.

Face à ces lourdes pertes, en grande partie corroborées par les ONG et les agences des Nations unies présentes sur place, le commissaire aux droits de l'Homme de l'Onu a dénoncé mardi un "carnage". "Cela a été un mois complet de carnage, de souffrances incessantes, d'effusion de sang, de destruction, d'indignation et de désespoir", a déclaré Volker Türk à son arrivée dans la région pour une tournée qui le mènera notamment à Rafah, le point de passage entre l'Egypte et Gaza par lequel transite l'aide humanitaire. "Les violations des droits de l'homme sont à l'origine de cette escalade et les droits de l'homme jouent un rôle central pour trouver une issue à ce tourbillon de douleur", a-t-il ajouté. Israël avait accordé ce mardi aux habitants de Gaza une fenêtre de quatre heures, entre 10 heures et 14 heures (8h00 GMT et 12h00 GMT) pour évacuer la ville en sécurité.

L'armée israélienne a intensifié ses bombardements ces derniers jours en prévision d'un probable assaut terrestre dans la bande de Gaza, et des civils qui ont réussi à fuir ont dit avoir vu de nombreux chars en position de combat. "Le voyage le plus dangereux de ma vie. Nous avons vu des chars de bout en bout. Nous avons vu des corps décomposés. Nous avons vu la mort", a écrit sur les réseaux sociaux Adam Fayez Zeyara, en légende d'un selfie le montrant sur la route qui quitte la ville de Gaza vers le Sud. Si l'armée israélienne concentre ses opérations dans le nord de la bande de Gaza, le Sud n'est cependant pas épargné par les bombardements, qui ont fait 23 morts mardi près de Khan Younès et Rafah, selon les services médicaux. 

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