Aveyron : une nouvelle ère pour le bâtiment et les travaux publics qui mise sur le recrutement des jeunes

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  • Daniel Druilhet (à gauche) a cédé sa place à Jean-Baptiste Arcuri (à droite) à la tête de la présidence.
    Daniel Druilhet (à gauche) a cédé sa place à Jean-Baptiste Arcuri (à droite) à la tête de la présidence. Centre Presse Aveyron - José A. Torres
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Président depuis neuf ans, Daniel Druilhet a cédé sa place à Jean-Baptiste Arcuri qui a dévoilé quelques-unes de ses ambitions comme "celle de redonner aux jeunes l'envie de se tourner" vers ces secteurs en manque cruel de main-d'oeuvre.

Elle fédère 225 entreprises employant 3 800salariés dans les secteurs du bâtiment et des travaux publics, sur un total de 6 678 dans le département. La Fédération du bâtiment et des travaux publics de l’Aveyron, premier syndicat professionnel, a tenu vendredi 10 novembre sa 98e assemblée générale à Rodez.

Une assemblée élective qui a acté le départ de l’ancien président Daniel Druilhet, après trois mandats à la tête de la FBTP, au profit de l’entrepreneur millavois Jean-Baptiste Arcuri, seul candidat et élu par 105 suffrages sur 110.

Un dernier mandat marqué par le Covid et ses complications

De ses neuf années de présidence à la tête de la FBTP12, Daniel Druilhet conservera plusieurs souvenirs marquants, parfois aux allures de combats. "Je retiens notre action autour des travaux du Larzac, avec la venue de la Légion. Il a fallu se battre, rencontrer les décideurs de l’armée pour qu’ils nous écoutent et réalisent les travaux en plusieurs lots, ce qui a bénéficié aux entreprises de l’Aveyron", se souvient-il.

Autre épisode dont l’ancien président se souviendra : l’arrivée du Covid, où il a encore "fallu se battre pour que nos gars puissent manger au restaurant et pas en plein air, sans oublier l’augmentation du prix des matériaux, jusqu’à 300 % pour le fer ou l’aluminium. Nous sommes montés à Paris pour discuter avec les distributeurs et nous avons par ailleurs averti la Banque de France qu’il s’agissait de spéculation".

Devant les quelque 200 participants à cette assemblée générale annuelle, Jean-Baptiste Arcuri a officiellement pris ses fonctions, dans un discours au cours duquel il est revenu, non sans émotion, sur son parcours. "J’ai toujours été attiré par le bâtiment. En 2004, j’ai racheté l’entreprise qui m’emploie depuis 34 ans. Pour moi le bâtiment et les travaux publics sont des vecteurs d’intégration et représentent un véritable ascenseur social", a affirmé le nouveau président, à la tête d’une entreprise spécialisée en couverture, isolation et bardage, membre du conseil d’administration de la FBTP12 depuis 18 ans.

"Toutes les entreprises en manque de main-d’œuvre"

Jean-Baptiste Arcucri a ensuite levé le voile sur quelques-uns des jalons de sa feuille de route à la tête de la fédération locale : "Mettre l’accent sur la formation, renouer le contact avec les établissements scolaires pour assurer la relève. Travailler sur le recrutement, car toutes les entreprises manquent de main-d’œuvre. Assurer le renouvellement des générations et augmenter la proportion des dirigeantes d’entreprises au sein du conseil d’administration".

"Pour la formation, il faut aller expliquer nos métiers, participer à des forums, donner aux jeunes le goût de revenir vers le bâtiment et les travaux publics, car il y a une sorte de coupure depuis 20 ans", a-t-il précisé, sans occulter que le contexte est actuellement rude pour le secteur : "Toutes les entreprises manquent de main-d’œuvre".

D’où l’impérieuse nécessité de redonner envie aux jeunes générations de se tourner vers les secteurs du BTP, alors qu’une autre menace planer sur l’avenir de ses métiers, la loi Zéro artificialisation nette (ZAN), qui restreindra très sévèrement le volume des constructions sur le territoire. Un dossier «au cœur des enjeux d’avenir» selon Jean-Baptiste Arcuri, qui a été longuement évoqué par les deux invités d’honneur de cette 98e assemblée Alain Grizaud (présidents de la fédération nationale des travaux publics) et Olivier Salleron (président de la fédération nationale du bâtiment).

Arnaud Viala: "On peut aménager sans abîmer"

"Ça pose un problème dans nos départements ruraux, mais il y a une remise en cause qui commence à émerger", estime encore en la matière le nouveau président. Au rang des invités aux côtés d’élus locaux et parlementaires, Arnaud Viala, président du conseil départemental, l’a reconnu : "Quasiment toutes les causes" défendues par la fédération sont partagées par le Département.

"Ce sont nos partenaires, dans les investissements que porte le département, pour les infrastructures routières, l’aménagement immobilier. Il y a des inquiétudes sur le plan économique, avec un ralentissement de l’activité du BTP. Cela limite les capacités à construire pour le futur. C’est un enjeu fort, puisque nous avons besoin de continuer à aménager», a résumé Arnaud Viala. Au sujet du Zéro artificialisation nette, ce dernier estime «qu’on peut aménager sans abîmer, en réduisant le plus possible les impacts. Il faut continuer à rendre l’Aveyron attractif".

"Je te laisse les clés, je sais que je peux compter sur toi et tes équipes pour continuer ce qu’on a commencé», a déclaré Daniel Druilhet à son successeur, qui entend rapidement «prendre le pouls de la fédération" tout en se mettant à la tâche, dans l’intérêt des adhérents de la FBTP12, mais aussi de l’ensemble du secteur dans le département.

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