Procès d'Eric Dupond-Moretti : la défense du ministre de la Justice demande sa relaxe

  • Eric Dupond-Moretti doit maintenant attendre le 29 novembre 2023.
    Eric Dupond-Moretti doit maintenant attendre le 29 novembre 2023. MAXPPP - Alexis Sciard
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Centre Presse Aveyron

La Cour de justice de la République rendrasa décision le 29 novembre. En jeu, la démission du garde des Sceaux, s’il est condamné.

La défense d’Éric Dupond-Moretti a plaidé, jeudi 16 novembre 2023, la relaxe, au dernier jour de ce procès inédit d’un garde des Sceaux en exercice devant la Cour de justice de la république (CJR).

Une "bataille"

"J’ai un peu le sentiment que quand l’institution judiciaire se sent attaquée, elle est capable d’injustice", a souligné son avocate, Me Jacqueline Laffont. Selon sa plaidoirie, relayée par Le Figaro et France Info, le ministre de la Justice fait les frais d’une "bataille" avec certains magistrats qui n’auraient jamais accepté sa nomination, place Vendôme, et veulent aujourd’hui le pousser à "démissionner".

L’ancien ténor du barreau est soupçonné d’avoir usé de ses fonctions de ministre de la Justice pour lancer des procédures, afin de régler des comptes avec certains magistrats, ce qu’il conteste. Éric Dupond-Moretti n’est "coupable de rien", a martelé, jeudi, Me Laffont. "La thèse de la vengeance d’Éric Dupond-Moretti ne tient pas une seconde", "du début à la fin", il "est absent du processus décisionnel", il n’a "jamais donné d’instruction" a abondé Me Rémi Lorrain qui assure lui aussi sa défense.

Une vengeance de François Molins ?

Une version ébranlée pendant ces deux semaines de procès par le parquet général et l’ancien procureur général près la Cour de cassation, François Molins. L’hypothèse avancée par la défense d’une vengeance de François Molins, lançant les poursuites contre Éric Dupond-Moretti devant la CJR parce qu’il était déçu de ne pas avoir été nommé ministre de la Justice à sa place, avait été battue en brèche, la veille, par l’accusation.

"Il s’agit d’une fable, d’un récit construit et d’une accusation particulièrement grave, qui n’est étayée par aucun élément", avait affirmé le procureur général près la Cour de cassation, Rémy Heitz, demandant aux quinze juges de la Cour de justice de la République "de déclarer le ministre coupable des faits de prises illégales d’intérêts qui lui sont reprochés".

"Je n'ai rien à ajouter"

Un an de prison avec sursis ont été requis contre lui. Mais "une condamnation la plus basse, la plus ridicule", entraînerait la démission d’Éric Dupond-Moretti a rappelé Me Laffont, rappelant que c’est tout "l’enjeu" de ce procès. "Il n’en va pas seulement de l’honneur d’un homme, il en va de l’équilibre des pouvoirs", a-t-elle estimé.
Éric Dupond-Moretti n’a pas souhaité reprendre la parole à l’issue des plaidoiries. "Je n’ai rien à ajouter, monsieur le président", a-t-il déclaré d’une voix blanche. La Cour de justice de la République rendra sa décision le 29 novembre à 15 h.

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