Samuel Paty : que risquent les six collégiens impliqués dans l'assassinat du professeur ?

  • Le procès a démarré depuis ce lundi 27 novembre 2023.
    Le procès a démarré depuis ce lundi 27 novembre 2023. MAXPPP - REMY-GABALDA
Publié le , mis à jour
Centre Presse Aveyron

Six mineurs sont jugés à Paris à huis clos, devant le tribunal pour enfants, pour leur implication dans l’assassinat du professeur Samuel Paty, le 6 octobre 2020. Treize de ses anciens collègues ont demandé à se porter partie civile.

Six mineurs sont jugés à huis clos, depuis ce lundi 27 novembre 2023, devant le tribunal pour enfants de Paris pour leur rôle présumé dans l’assassinat de Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie égorgé à la sortie d’un collège des Yvelines après avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet dans le cadre d’un cours sur la laïcité. Selon l’AFP, les jeunes prévenus sont arrivés au tribunal le visage camouflé, accompagnés de leurs parents et de leurs avocats.

Poignardé et décapité

Le 16 octobre 2020, Samuel Paty, 47 ans, qui enseigne au collège de Conflans-Sainte-Honorine, est poignardé et décapité par Abdoullakh Anzorov, un réfugié russe d’origine tchétchène, abattu par la police juste après le meurtre.

Une mineure, âgée de 13 ans au moment des faits, est jugée pour dénonciation calomnieuse à l’encontre de Samuel Paty. Elle avait affirmé qu’avant de montrer les caricatures, l’enseignant avait demandé aux élèves musulmans de se signaler et de sortir de la classe. Elle est revenue par la suite sur ses déclarations, avouant qu’elle n’avait pas assisté au cours en question.

Une campagne de dénonciation

Le père de l’adolescente, qui sera jugé, lui, à la fin de l’année 2024 avec sept autres adultes, avait lancé une campagne de dénonciation sur les réseaux sociaux sur la base de ces fausses accusations.

Cinq autres adolescents, âgés alors de 14 à 15 ans, sont jugés pour association de malfaiteurs en vue de préparer des violences aggravées. Ils sont notamment accusés d’avoir surveillé les abords du collège et désigné l’enseignant à l’assaillant contre de l’argent. Les six adolescents encourent deux ans et demi de prison.

"Il est rongé par le remords et il appréhende énormément la confrontation avec la famille Paty", a expliqué Antoine Ory, avocat d’un des prévenus avant l’ouverture du procès. "On va avoir, c’est prévisible, une défense axée sur l’erreur de jeunesse", a estimé pour sa part Louis Cailliez, avocat de Mickaëlle Paty, sœur de l’enseignant tué.

D’ex-collègues souhaitent se porter partie civile

"Mickaëlle Paty souhaite comprendre tout un écosystème constitué par l’islamisme de certains et la complaisance d’autres qui a permis une succession funeste, une association fatale de petites lâchetés, de gros mensonges, de calomnies, d’entente, de complicité, de soutien sans lesquels Samuel Paty serait encore en vie", a poursuivi l’avocat. 

Le procès se déroule jusqu'au 8 décembre 

Ce lundi 27 novembre 2023, treize professeurs, anciens collègues de Samuel Paty, sont venus au tribunal pour demander à être parties civiles. Après un débat dans la matinée, le tribunal a décidé qu’il trancherait la question plus tard, avec le fond du dossier. Les professeurs pourront donc assister au procès, prévu jusqu’au 8 décembre.

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