Maires, départements voisins, Région : depuis l'Aveyron, plusieurs appels lancés sur la gestion de l'eau

  • La gestion de l'eau, au coeur de nombreux débats depuis l'Aveyron.
    La gestion de l'eau, au coeur de nombreux débats depuis l'Aveyron. Centre Presse - Archives
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En marge de la session de la chambre d'agriculture du lundi 27 novembre 2023, dont une large partie a été consacrée à la thématique sur l'eau, quelques appels ont été lancés par les acteurs présents dans les locaux du 5 boulevard du 122e Régiment d'infanterie, à Rodez...

La thématique de l'eau gagne en enjeu, années après années. Le défi quant à la gestion de la ressource a été très largement évoqué lors de la session de la chambre d'agriculture aveyronnaise du lundi 27 novembre 2023, à Rodez. Et si Jacques Molières, le président, et son homologue du Département, Arnaud Viala, ont salué la convergence de leurs points de vue sur "beaucoup de sujets", ils ont profité de l'occasion pour lancer quelques appels.

Certains maires "ne se rendent pas compte du débat futur..."

Si en Aveyron, tout le monde s'emploie à tirer dans le même sens, la session de la chambre d'agriculture a été l'occasion de lancer plusieurs appels. Jacques Molières a d'abord parlé des "plus de 100 communes qui gèrent encore l'eau potable en indépendance. Loin de nous l'idée de les obliger à se raccorder, mais au moins à trouver des solutions d'interconnexion. Mais c'est vrai qu'on a des maires qui souhaitent une relative indépendance sur l'eau et ne se rendent pas compte du débat futur..."

Chez les voisins, "il y a un problème quelque part..."

Arnaud Viala est revenu, de son côté, sur le dernier été. "Même s'il a été probablement moins difficile que 2022, on a lâché au Tarn-et-Garonne 4,5 millions de mètres cubes d'eau au départ du territoire du Lévézou, a commenté le président du Département. Et rappelle que lors de la saison estivale de 2022, "le Tarn-et-Garonne nous a promis un virage cultural avec moins de besoins pour les années suivantes. On peut faire le constat que ce n'est pas le cas..."

Un département qu'a cité, à son tour Jacques Molières. Il dit avoir échangé avec le préfet tarn-et-garonnais et le président de la chambre d'agriculture du 82. "Donner de l'eau pour l'eau potable, pour Montauban, c'est normal. Pour refroidir Golfech, c'est normal. Pour irriguer des maïs en pleine chaleur, à 40°C en plein après-midi alors qu'on peut le faire la nuit, c'est un peu moins normal et logique."

Et au président de la chambre d'agriculture aveyronnaise d'enchaîner : "on préconise d'utiliser l'irrigation la nuit, je ne vois pas pourquoi les autres ne feraient pas de même. Quand je prends la route pour Toulouse en passant entre Montauban et Caussade et que je vois les maïs en pleine chaleur, à 40°C, qu'on irrigue en plein après-midi, je me dis qu'il y a un problème quelque part".

"La Région manque de courage"

Enfin, Jacques Molières après le local et le départemental, a évoqué un champ encore plus large. Et a déploré que la "Région manque de courage". Pourquoi ? Il s'explique. "Cette région est coincée entre deux massifs, les Pyrénées et le Massif Central. Elle pourrait se servir de ces deux réservoirs naturels pour accéder de plus en plus à faire des retenues et des réserves, pour sécuriser l'ensemble de la région et les rivières qui y sont".

Représentante de la Région Occitanie, Christine Sahuet, présente lors de cette session, a, pour sa part, déclaré : "il faut qu'on arrive à tous marcher dans le même sens et si possible au même rythme, ce qui n'est pas toujours évident. L'eau, c'est l'enjeu de demain, à tous les niveaux. Nous, en tant que particulier, aussi bien sur les exploitations, dans les entreprises. Il faut que chacun prenne conscience qu'on n'ouvre plus son robinet comme il y a 10 ans. Si tout le monde fait de petits efforts, et la Région de gros efforts, on va arriver à mettre tout ça en musique".

"Il faut que d'autres choses reviennent vers nous"

"On est un territoire qui a plutôt plus de chance que d'autres en ce qui concerne la ressource en eau", a salué Arnaud Viala. Mais celui-ci n'a pas manqué d'envoyer un nouveau message, expliquant qu'il faut que cette force ne devienne pas une trop forte contrainte en particulier sur l'agriculture". Avant de lancer : "il faut arriver à en faire un élément de réciprocité avec les territoires qui nous environnent, en faisant comprendre que quand nous, on lâche de l'eau qui est un bien commun et qui ne nous appartient pas et tout ce qu'on sait par ailleurs, il faut aussi qu'en réciprocité, d'autres choses reviennent vers nous".

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Les commentaires (1)
JCChat Il y a 5 mois Le 02/12/2023 à 10:52

"Ça ne m'appartient pas, mais je veux quelque chose en échange."
Quelle incohérence !