A Noël, on se racontera des histoires en buvant du gin

  • Tout est possible avec le gin, même des raconter des histoires picarde (distillerie d'Hautefeuille), bordelaise (Akin) ou japonaise (The Ethical Spirits)
    Tout est possible avec le gin, même des raconter des histoires picarde (distillerie d'Hautefeuille), bordelaise (Akin) ou japonaise (The Ethical Spirits) Courtesy of Hautefeuille / Akin Batch / Ethical Spirits
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Porté, entre autres, par le renouveau du gin tonic mis en valeur par des mixeurs plus qualitatifs, l'eau-de-vie de genièvre est redevenue tendance, notamment au moment des confinements puisqu'en 2020 les ventes ont explosé de 20% en France. Le spiritueux offre une myriade d'expériences gustatives grâce à un cahier des charges peu restrictif. Du Japon jusqu'au fin fond du Périgord, on trouve désormais des gins qui racontent l'histoire d'un terroir, d'une famille ou d'un pays. Voici quelques-uns des meilleurs morceaux à l'heure de trinquer à Noël.

Et un jour le gin rencontra Bacchus

C'est l'histoire de Bacchus, le dieu du vin, qui rencontre un autre géant de l'apéritif, le gin. Tout a commencé dans l'une des régions vinicoles les plus respectées de la planète : Bordeaux. Il fallait en effet oser servir autre chose que du vin à l'endroit même où Saint-Emilion et Pomerol sont les rois. C'est pourtant l'audace que raconte le tout nouveau gin Akin, lancé en juin dernier aux Artigues-de-Lussac, en Gironde. Incontournables pour respecter la production du gin, les baies de genièvre composent cette recette qui délivre des notes fruitées selon les codes de la rive gauche bordelaise. Les racines d'iris et d'angélique rappellent les saveurs de fleurs blanches que l'on connaît de ce côté de la Dordogne, tandis que de la rose séchée, que l'on connaît bien dans cette région, a été ajoutée au breuvage pour filer l'histoire. On retrouve aussi de la menthe poivrée pour garantir une bouche légèrement épicée. Le lien est finalement scellé par l'ajout d'éclats de bois qui ont préalablement macéré dans une barrique de vin bordelais.

Gin Akin - Batch N°1 - 42 euros

Et un jour le gin fut servi au pays de l'Armagnac

En plein Périgord noir, Nolwenn Gauthier et son frère Loïs ont repris la ferme de leurs grands-parents pour oser produire un alcool différent de celui pour lequel on se presse dans la région. Pour raconter leur histoire familiale, ils ont choisi le gin. Très tôt le matin, les herbes du "jardin" (l'ort, nom de leur distillerie, signifie jardin en occitan) sont cueillies : thym, romarin, lavande, origan... Puis, elles sont distillées dans un alambic comme nul autre pareil, puisqu'il fonctionne à l'énergie solaire. L'infusion est ainsi plus douce par rapport à un appareil qui fonctionne au gaz ou au feu de bois. Du poivre rose, des agrumes et de la cardamome bio sont ajoutés pour donner du relief en bouche. Les jeunes entrepreneurs filent l'histoire jusqu'à rendre hommage à leurs grands-mères, et en particulier à ces confitures maisons qui leur ont inspiré un gin d'hiver à base de noix verte, de coings caramélisés et de mirabelles. Une édition limitée pour passer cet hiver 2023/2024.

Gin de nos "jardins" - 42 euros

Et un jour le gin sentit bon la côte d'Azur

Retrouver le goût des vacances au soleil dans un seul verre. La promesse est grande, surtout pour un alcool qui puise ses origines aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. Mimosa, racine d'angélique, grains de poivre rose, fleur d'oranger, zestes de citron sont autant de saveurs emblématiques qui rappellent pourtant bien un beau séjour passé sur les bords de la Méditerranée. C'est justement ici que les créateurs britanniques de CAP gin ont élu domicile et sont parvenus à mettre en bouteille les saveurs du sud de la France. Une parenthèse ensoleillée qui permet de dompter l'impatience jusqu'aux prochains congés.

CAP Gin - 59 euros

Et un jour le gin devint une boisson éthique

L'histoire est si belle qu'elle donne à réfléchir. Sur les terres sacrées du saké, au Japon, les cofondateurs de la marque The Ethical Spirits ont l'idée de recycler quelque 20.000 litres de bière qui allaient être jetés suite au confinement. L'ambition : faire du gin à partir de toute cette mousse ! C'est osé, et cela n'a fait que commencer. Car la griffe nippone est allée jusqu'à recycler des fèves de cacao, destinées à la poubelle, pour l'utiliser aussi dans son spiritueux de prédilection. Comme un parfait trait d'union entre réflexion environnementale et traditions, The Ethical Spirits a même réussi à donner une seconde vie aux lies de saké - que l'on appelle Kasu, obtenu après fabrication du fameux vin de riz. Au pays du soleil levant, on envisage d'habitude cette matière comme un déchet. Mais l'équipe de The Ethical Spirits a décidé de lui redorer le blason pour en faire un ingrédient à part entière dans un gin complexe et équilibré entre reliefs poivrés et bouche d'agrumes.

The Ethical Spirits Episode 0 – Elegant - 47 euros

Et un jour le gin fut italien

Dans le Piémont, on ne produit pas que du vin rouge, comme les mythiques Barolo ou Barbaresco. Et il n'y a pas que les bulles du Prosecco qui pétillent. On produit aussi... du gin ! La maison s'appelle Engine et fait le pari d'un breuvage entièrement bio et local. Conditionné dans d'étonnantes bouteilles, façon bidons d'essence, le gin file l'histoire du rosolio que l'on buvait à la cour de Catherine de Médicis à la Renaissance. Il s'agit d'une liqueur que l'on ingérait de la même manière qu'un digestif. Elle a inspiré la recette d'Engine, qui mélange les citrons de la côte Amalfitaine, la sauge de Ligurie et de la racine de réglisse en provenance de Calabre. Une version encore plus intense a été ajoutée à la suite d'un vieillissement de l'élixir dans d'anciennes barriques de rhum Caroni, donnant au gin des saveurs d'ananas rôti.

Engine Pure Organic - 39 euros

Et un jour le gin fut picard

Preuve que le gin n'a pas de frontières, il peut aussi s'imprégner des traditions picardes. Sur des terres davantage acquises à la cause de la bière et des apéritifs à base de pomme, la distillerie d'Hautefeuille prépare sa recette de gin dans une maison familiale datant de 1660. En reprenant l'exploitation céréalière, la famille Hautefeuille a décidé de valoriser la matière première, et notamment l'orge, en concevant du whisky puis du gin qui racontent l'histoire de leurs racines, de leur filiation et de leur attachement à leur terroir. Le breuvage à l'ADN marqué peut désormais alimenter une dégustation encore plus singulière avec une nouvelle collection de gins éphémères, dont la première édition est promesse de soleil, avec une infusion de citron noir et de citronnelle.

Dry gin Hautefeuille éphémère citron noir - 39 euros

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