Il avait commencé sa carrière dans l'Hérault : ce proche d'Emmanuel Macron est le nouveau chef de la DGSE

Abonnés
  • Nicolas Lerner, de l'Hérault à la tête de la DGSE ! Nicolas Lerner, de l'Hérault à la tête de la DGSE !
    Nicolas Lerner, de l'Hérault à la tête de la DGSE ! MAXPPP - Vincent Isore
Publié le
François Barrère

Ancien camarade de promotion d'Emmanuel Macron à l'ENA, Nicolas Lerner, 45 ans, vient d'être nommé à la tête de la DGSE. Il avait commencé sa carrière dans l'Hérault.

"J’ai le cœur gros de quitter Béziers, parce que j’y serai bien resté." En septembre 2015, à peine plus d’un an après son arrivée au poste de sous-préfet de l’Hérault, Nicolas Lerner, qui vient, à 45 ans, d’être nommé à la tête de la DGSE, le principal service d’espionnage français, quittait le département de l’Hérault, où il avait commencé sa fulgurante carrière.

Avec Emmanuel Macron à l'ENA

Entre 2006 et 2008, ce camarade de promotion d’Emmanuel Macron à l’ENA a fait ses premiers pas comme directeur de cabinet du préfet de l’Hérault. Il a connu la Corse, puis est arrivé en 2017 au cabinet du ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb. En octobre 2018, il est, à 40 ans, le plus jeune patron de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), dont la mission est de déjouer les attentats et de démanteler les filières terroristes en France, islamistes ou d’extrême droite.

"C’est un grand serviteur de l’État, qui a la pleine confiance du président Macron", précise à nos confrères de Midi Libre un haut fonctionnaire qui l’a côtoyé, place Beauvau. "Un travailleur de l’ombre, sans éclat pour l’éclat, un énorme travailleur. Son sérieux absolu compense sa relative jeunesse. Le monde du renseignement est un monde à part. Le fait qu’il ait été un excellent directeur de la DGSI et qu’on le propulse à la DGSE est la preuve de sa grande implication."

La DGSE sous les critiques

Devenant à 45 ans le plus jeune directeur de l’histoire de ce service qui a inspiré la célèbre série Le Bureau des légendes, Nicolas Lerner décroche un poste traditionnellement occupé par des diplomates ou des militaires. Et ce, alors que la DGSE est critiquée, après une série de coups d’État au Sahel qu’elle ne semble pas avoir pu anticiper, pas plus que l’invasion russe de l’Ukraine.

Dans notre région, la DGSE dispose d’une de ses plus importantes bases opérationnelles à Perpignan, avec le Centre parachutiste d’instruction spécialisé (CPIS), installé dans la citadelle du palais des Rois de Majorque, où se forment les agents du service action, avant des missions à haut risque à l’étranger. Ils utilisent aussi les terrains militaires d’entraînement d’Opoul-Périllos, où deux d’entre eux avaient été tués en 2009, et une base aérienne proche de Saint-Laurent-de-la-Salanque.

La nomination de Nicolas Lerner confirme que l’Hérault peut être un tremplin pour les hauts fonctionnaires visant le top niveau de l’appareil sécuritaire français : Pierre Bousquet de Florian, qui fut préfet de l’Hérault de 2012 à 2015, est devenu deux ans plus tard coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme. Il a été, de 2020 à janvier 2023, date de son départ en retraite, le directeur de cabinet de Gérald Darmanin au ministère de l’Intérieur. Fabrice Gardon, qui fut directeur adjoint au SRPJ de Montpellier, puis directeur général de la PAF, est devenu, cet été, directeur général de la police judiciaire à la préfecture de police de Paris.

Céline Berthon à la DGSI

Quant à la DGSI, que vient de quitter Nicolas Lerner, elle est désormais dirigée pour la première fois par une femme, Céline Berthon, 47 ans, actuelle directrice générale adjointe de la police nationale.

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?