"Texte mortifère", "effets dévastateurs sur la santé" : 5 000 soignants réclament à Emmanuel Macron le retrait de la loi immigration

  • La loi immigration a provoqué une vive réaction de plus de 5 000 professionnels de santé.
    La loi immigration a provoqué une vive réaction de plus de 5 000 professionnels de santé. ML - SYLVIE CAMBON
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Centre Presse Aveyron

Ils appellent Emmanuel Macron à retirer ce texte jugé "mortifère" : ces soignants redoutent notamment "une dégradation intolérable de la mortalité infantile", dans le pays.

C’est un cri d’alarme. Plus de 5 000 professionnels de santé et une cinquantaine d’organisations de soignants ont demandé au Président Macron de retirer la loi immigration à cause de « conséquences sanitaires et sociales dramatiques". Ils estiment que ce texte, voté avec les voix du Rassemblement national et adopté dans la confusion, durcit les conditions d’accueil des immigrés et l’affublent du terme de "loi mortifère pour la santé publique".

"Leur immense responsabilité"

Dans une tribune, remise à l’AFP, les 5 000 signataires se présentent comme des "femmes et hommes des professions de santé, du social, du soin et de la recherche" souhaitant "placer le président de la République (Emmanuel Macron) et son gouvernement devant leur immense responsabilité". Face à une loi immigration qui "remet gravement en cause notre modèle de santé humaniste", ils demandent au Président de ne pas promulguer le texte.

En dépit de quoi, la loi aura des conséquences notamment sur la santé "des plus vulnérables, les enfants", assurent-ils. Les signataires redoutent "une dégradation intolérable de la mortalité infantile, qui s’est déjà accrue depuis dix ans en France", du fait "des inégalités sociales, notamment".

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"Des effets dévastateurs sur la santé"

Ce texte "est contraire à la Convention internationale des droits de l’enfant", écrivent-ils, citant la "limitation du regroupement familial", la "complication des démarches administratives nécessaires pour les mineurs isolés" ou la "limitation des hébergements d’urgence". "Les restrictions sur le logement pour les immigrants en situation irrégulière menacent de les marginaliser davantage", ajoutent-ils avec des "effets dévastateurs sur leur santé physique et mentale."

"La suspension de la prise en charge médicale pour les demandeurs d’asile déboutés et les restrictions du titre de séjour pour maladie grave", risquent, elles, "d’augmenter les urgences médicales" et de contribuer à propager des "maladies infectieuses".

Qui sont signataires ?

Parmi les signataires, figurent la secrétaire générale de l’Union syndicale des médecins de centre de santé, Julie Chastang, le coprésident du collectif Inter Urgences, Pierre Schwob-Tellier, la représentante de la Société française de pédiatrie, Christèle Gras-Le Guen, ou encore le psychiatre et secrétaire national du PS, Antoine Pélissolo, ainsi que des organisations professionnelles et des associations.

Ils rappellent qu’un quart des médecins exerçant à l’hôpital viennent de pays hors de l’Union européenne et s’interrogent : "Comment concevoir humainement que l’on attire en France des médecins, au détriment de leurs pays d’origine, tout en refusant de soigner les malades de ces mêmes pays ?" L’Élysée n’a pas réagi.

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