Economie : Bientôt 50 ans d’existence pour Boudou récupération, le spécialiste du recyclage des métaux ordinaires en Aveyron

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  • L’entreprise est installée à Salles-la-Source.
    L’entreprise est installée à Salles-la-Source. Centre Presse Aveyron - Anaïs Arnal
  • L'entrepreneur a pour clients quelques particuliers, mais essentiellement des professionnels, garages, collectivités, industriels et artisans.
    L'entrepreneur a pour clients quelques particuliers, mais essentiellement des professionnels, garages, collectivités, industriels et artisans. Centre Presse Aveyron - Anaïs Arnal
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Anaïs Arnal

Installé à la Picardie Haute, commune de Salles-la-Source, Boudou récupération exerce dans le domaine peu glamour mais absolument indispensable du recyclage.

"L’entreprise a été créée en 1974 par mon père, Jean-Louis Boudou, dans une cour de ferme à Onet village. À l’époque, il récupérait des petites ferrailles chez les agriculteurs dans la 403 bIâchée qu’il empruntait à son père", raconte avec un sourire en coin Samuel Boudou, 47 ans, à la tête de l’entreprise familiale depuis 2013.

"Il faisait ça pour gagner de l’argent car il voulait devenir paysan et cherchait une ferme à louer. Au retour de l’armée, il a continué dans la ferraille et, en 1976, il a loué un bout de causse à un agriculteur pour installer son activité."

Samuel Boudou dirige l'entreprise créée par son père.
Samuel Boudou dirige l'entreprise créée par son père. Centre Presse Aveyron - Anaïs Arnal

"Un métier de trimard à l'époque"

Bout de causse sur lequel Boudou récupération est toujours installé et qui s’étend désormais sur trois hectares. "À l’époque, c’était un métier de trimard, mon père en a vivoté toute sa vie. Les années 1980 n’ont pas été fastes. Il y avait de la ferraille partout, mais elle ne valait rien. Aujourd’hui, elle est mieux rémunérée, mais nos campagnes ont été nettoyées, il ne reste plus rien de l’époque industrielle", constate Samuel Boudou dont le frère David a repris l’entreprise créée par son père en 1996, à l’âge de 22 ans.

"Moi, je suis venu travailler quelque temps lorsque je suis sorti de l’école puis je suis parti passer les permis poids lourds, j’ai même passé l’attestation de capacité de transport. J’ai été chauffeur pour plusieurs patrons transporteurs et affréteurs avant de revenir dans l’entreprise familiale comme salarié en 2003. Nous avons créé la SARL Boudou récupération en 2005 et en 2013, mon frère a quitté la société pour se lancer dans l’agriculture", raconte Samuel Boudou qui a vu décoller l’activité au début des années 2000 grâce à l’expansion de la Chine.

Recyclage de métaux ordinaires

Aujourd’hui, Boudou récupération recycle des métaux ordinaires qui proviennent de tous types de matériaux : des voitures classées épaves, des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) et de la ferraille agricole et industrielle. "Nous ne faisons pas de déchets industriels banals (Dib) produits par les entreprises, industriels, commerçants et artisans (papiers et cartons, verre, textiles, bois, plastique, isolants, déchets verts, déchets organiques, etc.)", souligne l’entrepreneur qui a pour client quelques particuliers, mais essentiellement des professionnels, garages, collectivités, industriels et artisans.

Pour les épaves, Boudou récupération dispose d’un agrément véhicules hors d’usage (VHU). "Nous démantelons les voitures (moteur, carter) et les dépolluons (batterie, réservoirs, etc.) avant de les passer dans la presse à paqueter et de les envoyer pour être traitées dans un broyeur à ferraille."

Les ferrailles, justement, passent dans la presse cisaille pour être découpées avant de partir dans des aciéries. "Nous avons mis en place ce que j’appelle le tri à la terre en greffant une sorte de petit centre de tri à la presse cisaille qui permet de nettoyer les ferrailles pour enlever les impuretés. Nous avons ainsi réduit nos abattements (pénalité tarifaire appliquée sur le chargement du camion en cas de marchandise jugée mal triée, NDLR) par deux", se félicite le chef d’entreprise qui vend 95 % de sa ferraille à des négociants français installés en Espagne. En vendant à un grossiste ou à un courtier, on perd quelques euros mais on achète notre tranquillité ; c’est une assurance de paiement."

Pour compenser la perte de volume collecté, Boudou récupération a diversifié ses activités en traitant les métaux non ferreux tels que le cuivre et son dérivé le laiton, l’aluminium, le zinc, le plomb, ou encore l’inox. "Nous les trions et nous les mettons à dimension pour les fonderies", explique Samuel Boudou qui a investi dans une unité de granulation de câbles au printemps. Équipée d’une table densimétrique et d’un trieur optique, la machine détruit les câbles et sépare le cuivre des autres composants.

"Cela évite d’avoir du cuivre brûlé car il ne faut pas se mentir, au début des années 2000, tout se faisait dans un tonneau avec une allumette. Avec cette nouvelle machine, nous luttons contre le vol et nous protégeons la planète."

Ces derniers mois, Samuel Boudou a réalisé des travaux sur le parc : bétonnage pour imperméabiliser les sols, installation de nouveaux systèmes de filtration des eaux usées plus performants qui dépollueront dix fois plus que les précédents, et acquisition d’un nouveau matériel de dépollution des épaves. "Nous travaillons pour l’écologie", lance l’entrepreneur dont l’activité a encore de beaux jours devant elle.

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C’est en millions d’euros le chiffre d’affaires "qui dépend fortement des prix de vente des matières premières. En 2021 et 2022, je n’ai pas augmenté le tonnage annuel mais les prix ont explosé. Cette année, cela décroît. Le gros faiseur en ferraille c’est la Turquie ; le contexte géopolitique a beaucoup d’impact sur notre activité".

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C‘est le nombre de salariés : chauffeurs, réceptionnistes, pesée, préparation du tri, conducteur de grue pour le cisaillage, commerciaux-vendeurs et secrétaire comptable. "Il faut de la polyvalence dans nos petites boîtes." 1 000 C’est en tonnes la quantité de matériaux traitée chaque mois par Boudou récupération.

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