Decazeville. La métaphysique des frères Cohen mercredi à La Strada

  • Une image du film "Serious Man" qui sera projeté au cinéma La Strada.
    Une image du film "Serious Man" qui sera projeté au cinéma La Strada.
Publié le
Centre Presse

Le récit initiatique des frères Cohen se poursuit à La Strada avec le film "Serious Man", ce mercredi 10 janvier, à 18 h 15.

Vous aurez en effet la possibilité de redécouvrir cette fable métaphysique sur le sens de l’existence qu’est "Serious Man" lors du prochain Ciné-club de la Strada, 10 janvier, à 18 h 15. En se penchant sur leurs souvenirs d’enfance, les frères Cohen composent une comédie moins grandiloquente que l’univers de leurs débuts. Le vieux professeur de l’école hébraïque colle ses yeux au tableau pour y inscrire des formules en hébreu. Au même moment, Larry Gopnik, enseignant de mathématiques à la fac, remplit le moindre espace de son tableau noir pour justifier son raisonnement.

Dans chaque cas, les deux hommes dévoués au cadre rassurant de leur petit monde remarquent peu le chaos latent dans leur dos. Dans un village d’Europe de l’Est, un mari voit sa femme assassiner avec un pic à glace le rabbin qu’il a invité car elle est certaine qu’il s’agit d’un dibbouk (un fantôme en hébreu). Larry Gopnik, professeur de physique dans la petite université de Minneapolis, vient d’apprendre que sa femme Judith allait le quitter. Elle est tombée amoureuse d’une de ses connaissances, le pontifiant Sy Ableman. Le cinéma des frères Cohen fait se bousculer les époques et les temporalités pour résoudre un problème d’interprétation, ici le Talmud et la science font cause commune.

Le principe d’incertitude

C’est la victoire du principe d’incertitude de la physique quantique. Celle-ci enseigne que tout dépend du point de vue d’où l’on se place, et le jeune rabbin ne dit pas autre chose. Son prologue illustre sous forme de conte yiddish le paradoxe du chat de Schrödinger : de même que la mécanique quantique ne peut dire si le chat est mort ou vivant, de même le spectateur ne peut dire si le rabbin est mort ou vif, si c’est un rabbin ou un dibbouk (esprit qui vient posséder un corps, dans les légendes ashkénases). Derrière la dissolution d’un monde ordinaire et répétitif, le Middle West des années 60, c’est l’innocence humaine qui est interrogée.

La question de la religion juive ressurgit : quelle est raison du Mal ? Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Ne peuvent y répondre ni les rabbins, ni la science pure : les équations servent à démontrer le Principe d’Incertitude de Heinsenberg (seconde leçon magistrale du professeur Harry) et donc ne sauraient contribuer à la preuve de l’existence de Dieu. Ce film singulier, à la violence rentrée, fait apparaître un autre élément : les angoisses liées à la question climatique. Ironie suprême des cinéastes ou vengeance divine ?

La tornade pointe son nez au bout du film et menace l’American Way of life d’une disparition totale. Preuve que chez les frères Cohen, le réel n’est jamais rassurant et l’incertitude du monde rejoint l’incertitude de la décision.

Le film sera précédé d’une analyse de Rémy Romain sur la métaphysique des frères Cohen.

Voir les commentaires
L'immobilier à Decazeville

127000 €

2 Km Centre-ville, Maison T6 avec garage, terrasse, cave et terrain clos de[...]

Toutes les annonces immobilières de Decazeville
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?