VIDEO. Quand André Malraux venait à Villefranche-de-Rouergue pour un film et... un passage en prison

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  • André Malraux est venu à plusieurs reprises à Villefranche.
    André Malraux est venu à plusieurs reprises à Villefranche.
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Centre Presse

L’écrivain français a tourné en 1939 certaines scènes de son film "L’Espoir" à Villefranche. En 1944, il était de retour dans la ville lors d’une halte sur le chemin de la prison, après avoir été capturé par les Allemands.

Engagé dans les Brigades Internationales, André Malraux écrit son roman "L’Espoir" en 1937, sur le champ de bataille de la guerre d’Espagne. En 1939, il adapte son propre livre et réalise le film "Espoir, Sierra de Teruel", dont certaines scènes sont tournées à Villefranche-de-Rouergue. En effet, lorsque Barcelone tombe aux mains de Franco en janvier 1939, un nombre considérable des scènes prévues (11 sur 39) restait à tourner. Le jeune écrivain avait déjà repéré quelques années plus tôt la place Notre-Dame, dans la bastide rouergate, pour son film L’Espoir. Celle-ci est parfaite pour reproduire l’image hispanique des cités andalouses. De retour en France, Malraux termine le film à Joinville et à Villefranche-de-Rouergue, dont la place Notre-Dame devient pour l’occasion celle de Linás.

Arrêté par la Werhmacht

Lors de la seconde guerre Mondiale, André Malraux rentre dans la Résistance dans le Sud-Ouest, en 1943, se faisant appeler le "colonel Berger". Le 22 juillet 1944 à Gramat dans le Lot, il est capturé par la 11e Panzer Division de la Wehrmacht. Il est transféré à la prison Saint-Michel de Toulouse, en faisant une halte à Villefranche-de-Rouergue.

Dans ses Antimémoires, il écrit : "À Villefranche-de-Rouergue, dont je reconnus l’église presque espagnole qui m’avait servie de décor pour quelques scènes de L’Espoir, la colonne s’arrêta pour la nuit. On me logea au couvent. Dès que je fus couché, la supérieure m’apporta du café. Elle n’avait pas plus de quarante ans et elle était belle. Au passage, elle sourit au soldat qui me gardait, d’un sourire inaccessible". Malraux demanda à la supérieure l’Évangile selon Saint-Jean.

Sauvé in extremis

Au petit matin, les religieuses dominicaines de Villefranche l’entendirent murmurer : "Tout se passera bien. J’ai confiance !" Affirmation prémonitoire : le défi lancé au destin tourna nettement à son avantage. Sauvé in extremis du peloton d’exécution à Gramat, étonné de retrouver son dossier interverti avec celui de son frère Roland, à la prison Saint-Michel, le colonel Berger, enfermé dans la cellule 32, échappera au supplice de la baignoire parce que vibrera l’élan de la Libération de Toulouse, quelques heures avant l’improbable entrevue avec la Gestapo. Rendez-vous annulé par les hasards de l’Histoire. Malraux se retrouva libre le 19 août 1944.

Récit et informations de la Société des Amis de Villefranche et du Bas-Rouergue

 

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Les commentaires (1)
Mézac Il y a 3 mois Le 07/01/2024 à 18:03

La participation à la guerre d'Espagne d'André MALRAUX au sein des Brigades internationales, est très controversée, tout comme son action à la Libération, qu'on peut qualifier de résistant de la dernière heure.