La Confédération paysanne de l'Aveyron a préparé sa rentrée

Abonnés
  • Une journée de travailpour la Conf’.
    Une journée de travailpour la Conf’.
Publié le
Philippe Routhe

Réuni à Caplongue, le syndicat a évoqué plusieurs sujets de frictions liés notamment aux décisions nationales.

C’est à Caplongue, au cœur du Lévézou, sur la commune d’Arvieu, que la Confédération paysanne a fait ses travaux de rentrée. Prémices d’une (nouvelle) année animée, notamment dans les perspectives des élections à la Chambre d’agriculture qui auront lieu en janvier 2025. Sujet qui occasionne d’ailleurs une première crispation, avec la diminution des financements des syndicats minoritaires. "On ne peut pas dire que cela favorise le pluralisme syndical", souffle Sascha Vue, le porte-parole de la Conf’, dénonçant une stratégie visant à éteindre le mouvement minoritaire.

Mais ce choix de Caplongue n’est pas un hasard. À proximité se trouve la rivière Céor, qui pourrait servir à la création d’un nouveau bassin de rétention d’eau. " Un sujet sur lequel nous sommes très vigilants. On veut voir quelle taille et pour quelles cultures", glisse sobrement un élu de la Confédération paysanne.

Un syndicat qui a aussi observé de près l’action syndicale de la FNSEA avec les panneaux de communes retournés. " Cela traduit le mal-être paysan et on est tout à fait d’accord sur le sujet, mais les raisons invoquées avec cette action ne sont pas les bonnes. Le problème, ce n’est pas l’augmentation du GNR (gazole non routier). Non, le vrai problème pour nous producteurs, c’est être payé pour ce que l’on produit. Garantir notre revenu."

Et autant dire que le récent accord de libre-échange entre la Nouvelle-Zélande et l’Union européenne n’est pas bien vu. " Là, on marche sur la tête. Et la FNSEA a soutenu ce projet. Dans le syndicat majoritaire, il y a un double discours que l’on ne comprend pas", avance Sascha Vue, au sein d’une Confédération paysanne qui bataille également sur le prix du lait bio avec Roquefort ; qui rejoint aussi la FDSEA sur la lutte contre le photovoltaïque au sol. "Il y a assez de toits partout pour développer l’énergie dont on a besoin. Il faut arrêter encore une fois avec ce double discours qui provient de la FNSEA. "

Grosse inquiétude autour des abeilles

En ce jour de rentrée, un gros dossier a toutefois préoccupé les adhérents de la Confédération paysanne : la mortalité des abeilles dans les ruches. "C’est lié au traitement de la FCO qui a été important cette année en Aveyron. Nous avions tiré la sonnette d’alarme, en appelant à ne pas reproduire les mêmes erreurs qu’il y a dix ans. Il va y avoir de mauvaises surprises. Nous, en bio, on a commencé à ouvrir des ruches… Certaines sont vides. Et il n’y a aucun cadavre d’abeille. Avec les insecticides utilisés pour traiter la FCO, les abeilles ne retrouvent pas les ruches. Tout comme il y a dix ans." Une inquiétude à laquelle s’ajoute celle des importations de miel à bas prix, qui mettent à mal les perspectives des apiculteurs professionnels. "Là aussi, on nous parle de souveraineté alimentaire, et la France accepte l’inverse."

Autant dire que la branche aveyronnaise de la Confédération paysanne sera bel et bien sur le terrain tout au long de l’année. Avec la volonté de dénoncer ces formes d’injonctions contraires qui plongent les campagnes dans une certaine morosité.

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Sur le même sujet
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?