Rodez : débordements lors d'une manifestation contre la réforme des retraites, des militants devant la justice

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  • Les jets de peinture et d’œufs sur la préfecture s’étaient déroulés le 14 avril dernier à Rodez,  lors d’une manifestation non déclarée en marge de celle contre la réforme des retraites.
    Les jets de peinture et d’œufs sur la préfecture s’étaient déroulés le 14 avril dernier à Rodez, lors d’une manifestation non déclarée en marge de celle contre la réforme des retraites. Photos J. Antonio Torres
Publié le
Mathieu Roualdès

Quatre personnes, deux femmes et deux hommes, âgés de 34 à 53 ans, sont jugés aujourd’hui à Rodez à la suite de débordements en marge des manifestations contre la réforme des retraites devant la préfecture. Un procès sous tension car plusieurs militants ont déjà prévu de se réunir en soutien devant le palais de justice.

C’était le 14 avril dernier, lorsque la mobilisation contre la réforme des retraites battait son plein dans le département. Et particulièrement à Rodez. Ce soir-là, en marge d’une grande marche dans les rues, plusieurs manifestants avaient appelé à se rendre devant l’hôtel de Ville et la préfecture, alors que le conseil constitutionnel venait tout juste de valider la loi et le recul de l’âge de départ à 64 ans…

De quoi faire grimper un peu plus la tension. Flambeaux en mains, tenues noires, dissimulant les visages pour certains, pancartes particulièrement hostiles à l’État et aux forces de l’ordre, une petite centaine de militants s’étaient alors rejoints afin de crier leur mécontentement. Et de se laisser aller à quelques débordements, parmi lesquels des jets de peinture et d’œufs sur la façade du bâtiment de l’État, place Charles-de-Gaulle. Des incidents d’emblée dénoncés par le préfet, Charles Giusti. "Il y aura des poursuites", avait-il promis, avant d’indiquer qu’il "n’oublierait pas".

Liés à des groupuscules d’extrême gauche ?

Plus de neuf mois après et une enquête menée notamment grâce à l’exploitation de vidéos, quatre personnes sont renvoyées devant le tribunal correctionnel cet après-midi pour répondre de dégradation ou détérioration de bien classé, commis en réunion. Qui sont-ils ? Selon nos informations, il s’agit d’une femme âgée de 53 ans, née à Sète, d’une autre femme, trentenaire et née à Paris, et de deux hommes : l’un de 39 ans, originaire de Montauban, et l’autre de 34 ans, originaire de Besançon. Tous habitent l’Aveyron depuis plusieurs années et sont présentés comme des activistes liés à l’extrême gauche. Face au tribunal, ils devront aussi répondre d’une infraction : celle de ne pas s’être soumis au prélèvement biologique destiné à l’identification de l’empreinte génétique. Ils ont également refusé de répondre aux questions des policiers, cette fois comme la loi leur permet. Quelle position adopteront-ils cet après-midi devant les magistrats ?

Une mobilisation devant le tribunal en soutien

Plusieurs de leurs soutiens ont déjà appelé à une "grande journée de mobilisation" devant les grilles du palais de justice. Le rendez-vous est fixé à midi. "Solidaires dans l’action, solidaires contre la répression : à l’avenir nous continuerons d’exprimer nos opinions librement par les moyens qui nous sembleront les plus appropriés. Quant à la politique d’isolement des militants face à la justice, elle doit être combattue avec force. Nous exigeons l’amnistie des militants condamnés et l’arrêt des poursuites en cours", peut-on lire dans le tract d’appel signé du collectif "Enaction 12". Ce dernier, créé durant la mobilisation contre la réforme des retraites et se regroupant sur le réseau social Telegram, dit vouloir "proposer sur le territoire aveyronnais des formes de lutte et d’actions directes, festives et dynamiques. Nous sommes fiers de revendiquer entre autres, des blocages de route, des manifestations non déclarées ou des opérations péages gratuits (par deux fois sur le viaduc de Millau)…"

Plusieurs organisations politiques et syndicales ont également fait part de leur soutien et leur présence aujourd’hui devant le tribunal : La France Insoumise, le Parti communiste français, les Ecologistes, la CGT, FSU, la Confédération paysanne, Attac, Solidaires, la Ligue des droits de l’Homme…

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