Colère des agriculteurs : nouvelles annonces, levées des blocages... Est-ce le début de la fin de crise ?

  • Les agriculteurs aveyronnais, ici à Rodez, le mercredi 31 janvier, restent mobilisés contre le prix du lait.
    Les agriculteurs aveyronnais, ici à Rodez, le mercredi 31 janvier, restent mobilisés contre le prix du lait. Centre Presse Aveyron - José A. Torres
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Centre Presse Aveyron

Le gouvernement a annoncé jeudi 1er février plusieurs mesures pour l’agriculture. Si dans la foulée, plusieurs blocages ont été levés depuis à l'appel de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs, la lutte se poursuit. S’oriente-t-on vers la fin du mouvement ?
 

Est-ce le début de la fin de la crise ? Emmanuel Macron a prôné jeudi 1er février le "retour au calme" en France, assurant que les revendications des agriculteurs ont été entendues à Bruxelles, alors que les syndicats agricoles pressent le gouvernement de "transformer l’essai" après une nouvelle salve d’annonces destinées à désamorcer la colère.

La FNSEA, premier syndicat agricole français, et le syndicat des Jeunes agriculteurs (JA) ont appelé à "la suspension des blocages" qui paralysent les axes routiers du pays depuis plusieurs jours, tout en soulignant que la lutte se poursuivait.

Le mouvement n’est pas terminé et se "transforme" a précisé le numéro 1 de la FNSEA. Jeudi, des signes de détente se sont multipliés avec notamment la fin du blocage du pont de Cheviré franchissant l’embouchure de la Loire ou encore le départ des agriculteurs des barrages qui coupaient l’A6 au niveau du péage de Villefranche-sur-Saône au nord de Lyon ou l’A81 entre Le Mans et la Bretagne.

L’objectif : la mise en œuvre "concrète", d’ici à l’ouverture du Salon de l’agriculture le 24 février, des nombreuses promesses formulées depuis vendredi dernier par l’exécutif. Gabriel Attal et les ministres Bruno Le Maire, Marc Fesneau et Christophe Béchu ont multiplié, en effet, les annonces jeudi . Le chef du gouvernement a également admis des "erreurs" de l’exécutif face au malaise paysan, qui couve de longue date.

400 M€ d’aides

"Avons-nous répondu au malaise ? À l’évidence non. Avons-nous fait des erreurs ? À l’évidence oui", a-t-il dit, avant d’annoncer son intention de consacrer dans la loi "la souveraineté agricole et alimentaire" de la France. Le Premier ministre a, notamment, promis de redonner de la "valeur" à l’alimentation avec une législation claire contre la viande de synthèse, la promotion massive de l’étiquetage sur l’origine des produits et une application renforcée des lois Egalim dans la restauration collective - notamment sur l’objectif de 20 % de produits bio.

Pause dans le plan Ecophyto

Il a promis d’interdire l’importation en France de produits traités avec le Thiaclopride, un pesticide interdit. Une pause est décidée par ailleurs dans la mise en œuvre du plan Ecophyto, dont la vocation est de réduire l’usage de pesticides.

Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a annoncé de son côté une intensification des contrôles dans la grande distribution, notamment sur l’origine des produits, "avec des sanctions qui pourraient atteindre 10 % du chiffre d’affaires" en cas de fraude.

Sur le plan financier, 150 M€ vont être alloués cette année aux éleveurs. Le sujet du calcul des retraites - avec la question controversée des 25 meilleures années de cotisation - va être retravaillé. Des mesures fiscales seront également étudiées pour faciliter les transmissions. S’agissant du remboursement de la taxe sur le gazole non routier (GNR), un guichet est ouvert.

Trouver au niveau européen un équivalent des lois Egalim

S’exprimant à Bruxelles au terme d’un sommet européen percuté par la crise agricole (1200 tracteurs ont convergé jeudi dans la capitale européenne) Emmanuel Macron a plaidé, lui, pour un équivalent des lois Egalim, censées garantir un revenu décent aux agriculteurs, à l’échelle européenne. Il a promis une posture "intraitable" face aux plus gros industriels et distributeurs.
Le président français s’était entretenu dans la matinée avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, afin de porter les revendications des agriculteurs français - notamment sur l’obligation de jachère à hauteur de 4 % des champs et les importations ukrainiennes.

Opposition au traité du Mercosur

Emmanuel Macron a réaffirmé, à cette occasion, que la France, continuerait de s’opposer au traité du Mercosur. Il a aussi prôné la mise en place d’une force européenne de contrôle sanitaire des normes. Les nouvelles assurances données au monde paysan et l’ensemble des aides promises (400 M€ depuis le début, selon Bercy), ont été prises en compte sur les barrages à travers la France, où certains agriculteurs ont levé le camp dès jeudi soir.

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Les commentaires (2)
filochard Il y a 2 mois Le 02/02/2024 à 09:30

Un miroir aux alouettes ? L'avenir le dira; Ursula est une copine de Volodymyr et les allemands sont favorables au mercosur "suspendu " pas annulé.
Il serait intéressant de chiffrer la remise en état à la suite des dégâts commis

RienCompris Il y a 2 mois Le 02/02/2024 à 09:21

Le vrai problème des agriculteurs c'est leur revenu. Et là c'est le consommateur qui aura le dernier mot. Produits trop chers = baisse des achats, donc par la suite baisse des prix de vente et l'on se retrouve au même point.