Les femmes osent moins se lancer dans l’entrepreneuriat que les hommes

  • Le sentiment d’imposture que ressentent beaucoup de femmes les pousse à se lancer tardivement dans l'entrepreneuriat.
    Le sentiment d’imposture que ressentent beaucoup de femmes les pousse à se lancer tardivement dans l'entrepreneuriat. Nastasic / Getty Images
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Chaque année, un grand nombre de Français montent leur propre entreprise. Malgré tout, l’écosystème entrepreneurial demeure marqué par de fortes disparités entre les genres. Plusieurs facteurs contribuent à ces inégalités, comme la difficulté, pour les femmes, de concilier vies professionnelle et familiale, ainsi que la peur de ne pas être à la hauteur de leurs ambitions.


Le sentiment d’imposture que ressentent beaucoup de femmes les pousse à se lancer plus tardivement dans l’aventure entrepreneuriale que leurs homologues masculins. Animées par le besoin de faire leurs preuves dans le monde du travail avant de devenir leurs propres patronnes, les Françaises attendent souvent de longues années avant de sauter le pas. Ainsi, 44% des actives amorcent leur parcours dans l’entrepreneuriat après avoir acquis plus de dix ans d’expérience professionnelle, d’après une étude* réalisée par l’agence Roland Berger, en collaboration avec WILLA et France Digitale. En comparaison, seul un quart des hommes est dans ce cas. De manière générale, les entrepreneuses créent leur entreprise, en moyenne, deux fois plus tard que leurs homologues masculins. Pourtant, elles sont tout aussi qualifiées que ces messieurs pour se lancer dans l’entrepreneuriat. En France, les femmes et les hommes qui créent leur start-up ont majoritairement un niveau de diplôme élevé. Plus de 70% d’entre eux ont au moins un master. Mais les différences de parcours commencent à apparaître dès l’entrée dans le salariat. Les entrepreneuses sont plus fréquemment issues du marketing et de la communication, et leurs homologues masculins du secteur du conseil.Différentes raisons d'entreprendre

Ces disparités ne suffisent pas, à elles seules, à expliquer l’existence d’un "gender gap" dans l’entrepreneuriat. Mais elles montrent que les femmes ne conçoivent pas la création d’entreprise de la même façon que les hommes. Leur décision d’entreprendre est influencée par une multitude de facteurs personnels, dont la maternité et les injonctions sociétales, mais aussi plus professionnels.

Les Françaises se lancent plus à l’occasion d’un événement extérieur comme un licenciement, une rupture conventionnelle ou une démission que par pure envie de monter son propre business. Quelque 20% des hommes interrogés pour les besoins de cette grande enquête disent, eux, ressentir une "vocation entrepreneuriale". Par ailleurs, les femmes quittent davantage le salariat parce qu’elles sont en quête de sens (19% contre 13% pour les hommes). Il est intéressant de noter que les femmes et les hommes n’ont pas les mêmes aspirations entrepreneuriales. Les fondatrices de start-up ne sont que 6% à dire qu’elles ont fondé leur boîte dans le but de s’enrichir, ce qui est le cas de 25% de leurs homologues masculins. Cela témoigne d’un rapport à l’argent différent et explique, en partie, pourquoi les levées de fonds restent un véritable défi pour les femmes.

Pour réduire ces inégalités, les auteurs de ce rapport conseillent aux entrepreneuses de bien s'entourer. Ils encouragent également les structures d’accompagnement et de financement à se former aux sujets ayant trait aux biais de genre pour rendre l’écosystème entrepreneurial plus paritaire.*Ce rapport repose sur des entretiens qualitatifs réalisés auprès de 15 entrepreneuses et entrepreneurs, ainsi qu’une enquête en ligne menée auprès de plus de 500 créateurs et créatrices d’entreprise.

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