Aveyron : un parc photovoltaïque de 10 hectares en lieu et place de l'aérodrome de Cassagnes-Bégonhès ?

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  • Si le projet va à son terme, l'opérateur louera le terrain à la commune. Pour un montant "déjà évalué" selon le maire, qui se refuse toutefois à l'évoquer précisément.
    Si le projet va à son terme, l'opérateur louera le terrain à la commune. Pour un montant "déjà évalué" selon le maire, qui se refuse toutefois à l'évoquer précisément. Archives CP
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Xavier Buisson

L'idée est "à l'étude", comme le confirme le maire de Cassagnes-Bégonhès Michel Costes, mais pas du goût des membres de l'aéroclub local qui formulent le souhait de conserver l'un de leurs deux pistes.

Une remise en état des pistes estimée à "près de 200 000 €" par le maire de Cassagnes-Bégonhès Michel Costes, un nombre de mouvements (atterrissages ou décollages) devenu "dérisoire" sur l'aérodrome... "Des opérateurs en énergie solaire sont effectivement venus nous consulter pour savoir si nous étions intéressés pour produire localement de l'énergie propre. Le projet est à l'étude, nous avons demandé la fermeture de l'aérodrome à la Direction générale de l'aviation civile fin novembre", annonce l'élu.

Évoqué en réunion du conseil municipal puis lors de la cérémonie des vœux à la population, le projet de "remplacer" l'aérodrome par des installations photovoltaïques anime actuellement les discussions au village. Du côté de l'aéroclub notamment, qui compte 35 adhérents dont cinq sont en formation pour passer un brevet de pilote.

Sur ce site de plus de 12 hectares, le projet de la municipalité est d'installer des panneaux solaires au sol. Les deux hectares restants seraient, selon Michel Costes, dédiés à une extension de la zone artisanale qui "affiche complet". Selon lui, le site est aujourd'hui "très peu fréquenté". "Pendant des mois il n'y a quasiment personne et dès qu'il fait beau, on peut avoir deux ou trois avions", poursuit-il.

En 2023, 255 heures de vol réalisées par les adhérents

Un point de vue que ne partagent pas les responsables de l'aéroclub, qui viennent de finaliser leur bilan annuel. Ce dernier fait état, pour 2023, de 255 heures de vol réalisées par les adhérents, ce qui représente 2763 décollages et atterrissages d'appareils. Une activité qui justifie selon eux que ce projet permette de laisser la place à une piste en herbe. "Notre proposition est de garder cette piste, de 500 mètres sur 20, soit un hectare. Ça suffit pour les ULM. Nous allons rencontrer le maire dans quelques jours, mais il nous a déjà dit que le promoteur "n'était pas favorable" à cette idée", explique l'un des responsables de l'association.

Si le projet va à son terme, l'opérateur louera le terrain à la commune. Pour un montant "déjà évalué" selon le maire, qui se refuse toutefois à l'évoquer précisément.

"Je ressens un peu de regret. Cela va signer la mort de l'activité aéronautique dans le secteur. Il ne restera ensuite que les aérodromes de Bozouls, Villefranche-de-Rouergue et Millau, qui connaît actuellement des difficultés", explique ce responsable de l'aéroclub, qui poursuit : "On fait passer le Brevet d'initiation aéronautique à des jeunes, nous proposons des baptêmes de l'air, des animations...". Autant de choses amenées à "disparaître"... au même titre que la biodiversité sur le site. Car, comme le rappelle ce responsable, "il ne se passe rien sous des panneaux solaires".

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