Villefranche-de-Rouergue : Gabrielle Bonnet reçoit l’Ordre national du mérite

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  • Pierre Tournemire (à gauche)a salué la "modestieet l’humanisme" de Gabrielle Bonnet "une de ces belles figures qui font vivrela République".
    Pierre Tournemire (à gauche)a salué la "modestieet l’humanisme" de Gabrielle Bonnet "une de ces belles figures qui font vivrela République".
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Dominique Dessart

Ancienne institutrice, la Villefranchoise a aussi archivé le cadastre de la ville, qui permet aujourd’hui d’améliorer l’aménagement urbain. Elle a reçu la médaille de l’ordre du Mérite pour ses engagements pour le territoire

À parcours exceptionnel, honneurs exceptionnels. Les symboles de la République s’étaient déplacés à l’Ehpad de Rulhe pour distinguer Gabrielle Bonnet en lui remettant l’insigne de Chevalier de l’ordre du mérite. Un moment solennel, orchestré à la lumière du buste de Marianne en présence du maire de la ville et de nombreuses personnalités.

"Gabrielle coche toutes les cases pour accéder à cet ordre national prestigieux, situé juste après la Légion d’honneur, et dont la vocation vise à récompenser les mérites et donner valeur d’exemple", a souligné Pierre Tournemire, président de la cérémonie.

Pour cause : après avoir enseigné à des générations de petits Villefranchois en tant qu’institutrice et élevé trois enfants, Gabrielle Bonnet a entamé bénévolement une seconde carrière en tant qu’archiviste au service de la municipalité.

Le cadastre de la bastide documenté

"Une mission assidue et rigoureuse menée sur 25 ans pour réhabiliter le cadastre ancien de la bastide et accoucher en 2017 de "l’Inventaire des propriétés bâties – 1518 et 1652". Un travail sur le passé qui nous oblige pour l’avenir car il a permis à Villefranche d’entrer dans un secteur sauvegardé", a salué le maire Jean-Sébastien Orcibal.

"Aujourd’hui, nous pouvons nous appuyer sur cet ouvrage pour faire évoluer la bastide. Ce cadastre est devenu pour tous un outil de travail que nous manipulons et annotons au quotidien", a ajouté l’édile. "C’est lui qui nous permet notamment d’identifier les parcelles qui n’étaient pas construites à l’origine et de les enlever pour aérer la ville."

Avec beaucoup de modestie et un rien d’humour, Gabrielle Bonnet a tempéré cet excès d’honneur : "C’est un heureux concours de circonstances qui m’a lancée dans cette aventure à l’aube de la retraite. Je n’imaginais pas ce qui m’attendait lorsqu’au cours d’une randonnée, Jacques Sagne, archiviste à la mairie, a capté mon intérêt", s’est-elle amusée. "À l’époque, j’étais juste passionnée d’histoire et de généalogie."

"Peu après, M. Sagne a disparu et je l’ai remplacé. La tache peut paraître immense mais sur le coup, c’était le déchiffrage des textes manuscrits, souvent rédigés en occitan, qui me captivait. Et bien souvent, ces pattes de mouches illisibles étaient l’objet d’âpres discussions à plusieurs avant d’en trouver la traduction exacte." Belle pugnacité…

À 95 ans, entre deux visites à son mari Pierre, à Rulhe, Gabrielle Bonnet avoue mener encore quelques recherches, même si les archives sont perchées sous les toits de la mairie.

"Mais l’inaccessibilité du lieu me rebute un peu et j’hésite à déranger le personnel pour chercher le bon registre", s’excuse celle qui a pourtant consacré tant de temps aux autres.

Ancienne institutrice, la Villefranchoise a aussi archivé le cadastre de la ville, qui permet aujourd’hui d’améliorer l’aménagement urbain. Elle a été distinguée pour ses engagements envers le territoire.

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