VIDEO. Colère des agriculteurs : "On représente les gens qui ne se sentent pas représentés", à Rodez, le Collectif paysans occitans 12 fait entendre sa voix dans la rue
Ce jeudi 22 février 2024, le Collectif paysans occitans 12, une association qui regroupe des agriculteurs non-syndiqués, avait donné rendez-vous aux éleveurs à Rodez, dans le quartier Bourran, à 11 h. Une journée de "deuil du monde agricole" réunissant 65 tracteurs et environ 150 agriculteurs.
Les agriculteurs n’en ont pas fini. Et cette fois, ils se sont rassemblés à Rodez sans l’appel de syndicats. Le Collectif paysans occitans 12, une association non-syndiquée qui a vu le jour il y a à peine deux semaines, a rassemblé environ 150 éleveurs et 65 tracteurs ce jeudi 22 février 2024. "On prône l’ouverture et la force de rassemblement de tous les acteurs du milieu agricole. On représente les gens qui ne se sentent pas représentés", précise Eloi Nespoulous, agriculteur à Durenque et coprésident du collectif.
Prêts à se mobiliser sur le long terme
Un message auquel Jean-Marc, éleveur de brebis laitière à Marin, adhère. "On est là pour se faire entendre. J’ai choisi de ne pas être syndiqué parce que selon moi, la FDSEA a lâché l’élevage, surtout en Aveyron. On est prêt à se mobiliser sur le long terme".
"On ne nous respecte pas"
À 11 h 30, les tracteurs se sont doucement mis en place sur le mail de Bourran. Les agriculteurs ont ensuite remonté le pont de Bourran pour pique-niquer devant la chambre d’agriculture, où ils ont été reçus. Avant que le cortège ne s'élance dans une marche funéraire jusqu'à l'avenue Victor-Hugo, où ils ont positionné des croix en bois au jardin public sur lesquelles ont été apposés le nom des communes de l’Aveyron.
"La mort des paysans est dans le pré"
Un cercueil, attaché à un arbre, annonce : "la mort des paysans est dans le pré". Un cimetière symbolisant la mort lente de l’agriculture. "On ne nous respecte pas, on est venu défendre notre revenu. À l’époque, on arrivait à vivre avec 180 tonnes de lait. Aujourd’hui, on a du mal à vivre en produisant 500 tonnes de lait. Je travaille sept jours du sept, de 5 h 30 à 20 h 30, et je gagne 5 € de l’heure. On demande l’augmentation du prix du lait. On veut sauver le monde rural", proclame Laurent, éleveur bovin lait à Salmiech.
"Je travaille sept jours sur sept et je gagne 5 € de l'heure"
La date de cette manifestation, à quelques jours du Salon de l'agriculture, n'a pas été choisie par hasard. "On veut maintenir la pression au niveau de la Région et du Département", poursuit Eloi Nespoulous.
Après les dernières annonces du premier ministre Gabriel Attal qui n'ont pas convaincu, la colère de certains agriculteurs se fait ressentir de plus en plus fort. Du foin au sol, des mannequins pendus devant l'entrée de la Mutualité sociale agricole... On peut désormais lire sur les volets fermés de la MSA : "France, veux-tu encore de l'élevage ?". "La MSA me prélève 18 500 € par an, bientôt il faudra emprunter pour travailler", s'indigne Julien, lui aussi éleveur bovin lait à Salmiech.
Pour finir, les tracteurs ont procédé à un tour de ville, et ont pris possession de la place d'Armes. Les agriculteurs se sont rendus à la préfecture de l'Aveyron, où ils ont été reçus, successivement par le président du Département Arnaud Viala, le préfet Charles Giusti, et enfin par les députés de l’Aveyron, Stéphane Mazars (1ère circonscription) et Jean-François Rousset (3e circonscription).
"On s’est senti écouté. Ils nous ont dit qu’ils allaient essayer de faciliter les démarches administratives et d’avoir plus de souplesse dans les contrôles, au niveau régional", conclut Théo Alary, le président du CPO 12.
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