Salon de l'agriculture : "Donner envie ailleurs que chez les enfants d'agriculteurs", en Aveyron, Florian Creyssels parle de son "métier passion"

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  • Six ans après son installation, il appelle de ses vœux à un renouvellement des générations.
    Six ans après son installation, il appelle de ses vœux à un renouvellement des générations. Centre Presse
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Xavier Buisson

Installé à Lapanouse-de-Sévérac, le trentenaire reconnaît avoir "toujours voulu" rejoindre l’exploitation familiale, il a été exaucé en 2018.

Il a été précédemment technicien à la Confédération de Roquefort et chez Papillon, avant que la porte ne s’ouvre pour lui dans l’exploitation familiale d’Ugnes, à Lapanouse-de-Sévérac, et qu’il puisse rejoindre ses parents et son oncle.

Une ferme "familiale et bio"

Aujourd’hui, Florian Creyssels, 30 ans, travaille à leurs côtés dans cette ferme "familiale et bio" où 750 à 800 brebis sont traites chaque jour. Le lait collecté sert à la fabrication du yaourt le Petit basque.

"J’aime tellement la liberté, j’ai toujours voulu venir là", explique le jeune homme, titulaire d’un Bac en production animale, d’un BTS ASCE (conduite d’une exploitation) et d’une certification "Spécialisation ovins lait".

"Je me régale dans ce que je fais. C’est un métier que je promeus, que je conseille", explique-t-il. Dès son arrivée dans l’exploitation, il a accompagné la transition vers le bio avec ses parents, "pas très ouverts au début mais très contents aujourd’hui".

Tous y ont gagné en termes de qualité de vie mais aussi de revenus, ce qui était nécessaire du fait que l’exploitation est passée de trois à quatre personnes en accueillant Florian Creyssels. Une deuxième bergerie a vu le jour ainsi qu’un bloc de traite, ce qui permet d’atteindre le volume de 200 000 litres de lait à l’année en moyenne.

"L’agriculture est un super métier, on fait de super produits en France"

Il aime la liberté que lui procure ce "métier passion" malgré les contraintes climatiques, mais aussi administratives. Et s’il faut être là "tous les jours", les rotations avec le reste de la famille permettent de partager ces permanences pendant les week-ends.

Six ans après son installation, il appelle de ses vœux à un renouvellement des générations et l’application de la loi Egalim. Pour lui qui vend son lait à 1 400 € la tonne, le fait de retrouver les yaourts bio fabriqués avec à 7 000 € la tonne a du mal à passer.

"Les 5 600 € "manquants", ce sont la laiterie et les grandes surfaces qui se les partagent. Mais ce sont les grandes surfaces qui se gavent le plus", affirme l’agriculteur. "Il faut que nous arrivions à créer l’envie de s’installer ailleurs que chez les enfants d’agriculteurs. L’agriculture est un super métier, on fait de super produits en France. Il faut que les gens le comprennent et, surtout, qu’ils consomment correctement pour nous aider. Il faut aussi davantage taper sur les grandes surfaces pour qu’elles arrêtent de nous taxer, parce qu’on est en train de dégoûter les gens du métier", poursuit Florian Creyssels, pour qui une chose est claire: son avenir, il le voit "ici".

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