Violences conjugales : coups de poing, de pied et de ceinture, six mois de prison ferme pour le gérant d'un kébab

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  • L'avocate de la victime évoque un contexte "d'esclavage familial" et un emploi au restaurant de son mari pour "un salaire de misère".
    L'avocate de la victime évoque un contexte "d'esclavage familial" et un emploi au restaurant de son mari pour "un salaire de misère". Centre Presse Aveyron - José A. Torres
Publié le

L'homme, dont le casier judiciaire porte trace de huit condamnations, était présenté ce lundi 26 février devant le tribunal judiciaire de Rodez pour des violences habituelles sur sa compagne.

C'est l'un de ses oncles qui, ce 22 février, tombe par hasard sur la jeune femme et ses trois enfants, sur une place de Millau. Elle lui explique qu'elle vient d'être mise à la porte du domicile conjugal par son mari, alcoolisé, et que ce dernier l'a une nouvelle fois violentée. Un certificat d'Interruption totale de travail de deux jours en atteste, et la femme décide d'aller porter plainte au commissariat de Millau.

"Des disputes... comme dans toutes les familles"

Accompagné à la barre du tribunal ce lundi par une traductrice, le conjoint, originaire de Turquie, commence par nier les faits, évoquant des "disputes", "comme dans toutes les familles". Il a été placé en garde à vue jeudi puis transféré à la maison d'arrêt de Rodez dans l'attente de l'audience. Une audience à laquelle sa conjointe n'a pas souhaité assister car, comme l'expliquera son avocate, "elle ne veut plus entendre le son de sa voix".

"Esclavage familiale" et "salaire de misère" 

Cela fait 14 ans que la jeune femme subit des violences. Les violences de la semaine passée ont été de trop pour elle, qui a déjà eu un doigt cassé par son mari, a reçu des coups de poing, de pieds, de ceinture, de chaussure et a eu des cheveux arrachés par son conjoint qui l'a traînée au sol. Les auditions des trois enfants confirmeront ce climat de violences quasi quotidiennes. "Deux à trois fois par semaine", selon la fille du couple. "Il la tape fort sur la tête et le ventre", a déclaré son cadet. Tous évoquent par ailleurs la forte consommation d'alcool de leur père.

Arrivé en France en 1998, l'homme est aujourd'hui propriétaire d'un kébab à Millau, après avoir été bûcheron et maçon. Entre 2000 et 2018, il a été condamné à huit reprises pour des violences sur conjoint, sur mineur, en réunion, abandon de famille.

"Elle a peur des représailles"

L'avocate de la victime, pour évoquer la situation de sa cliente, parle d'un contexte "d'esclavage familial" et d'un emploi au restaurant de son mari pour "un salaire de misère". Elle demande à l'homme 2 000 € de dommages et intérêts et une interdiction d'entrer en contact. "Ma cliente a peur des représailles. Peur pour elle, peur pour ses enfants", affirme l'avocate.

La procureure de la République a pour sa part réclamé 18 mois de prison dont 12 avec sursis à l'encontre de restaurateur. Son avocat, Me Balanger, ne voit à l'issue de l'instruction qu'un dossier dans lequel "il n'y a pas grand-chose" et que les propos tenus par les enfants au commissariat avaient pour but de "défendre leur maman" ; il a à ce titre sollicité la relaxe de son client.

Le tribunal ne l'a pas entendu de cette oreille, décidant de suivre les réquisitions de la procureure. L'homme est reparti en prison à l'issue de l'audience pour y purger une peine de six mois d'emprisonnement. Il a de plus été condamné à 12 mois de prison avec sursis, 2000 € de dommages et intérêts et une interdiction de paraître au domicile de sa victime.

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Les commentaires (1)
filochard Il y a 1 mois Le 28/02/2024 à 16:13

pas beau lui boire, les autres fument du shit