"Vous voulez des fleurs ? Non, je veux l’égalité"

Abonnés
  • La journée du 8 mars sera à Millau sous le signe "de la revendication et de la sororité".
    La journée du 8 mars sera à Millau sous le signe "de la revendication et de la sororité". Laura Vaillant
  • "On veut que la journée soit ouverte à tous", indiquent les différentes entités. "On veut que la journée soit ouverte à tous", indiquent les différentes entités.
    "On veut que la journée soit ouverte à tous", indiquent les différentes entités.
Publié le
Midi Libre

Alors que les inégalités de genre continuent de se creuser, à Millau la lutte continue.

L’union fait la force ", un proverbe connu que syndicats et associations ont bien compris. Vendredi 8 mars, à l’occasion de la journée internationale de lutte pour les droits de la femme, la CGT, FSU et Solidaires s’unissent et rejoignent le collectif associatif de Millau. Un groupement de structures œuvrant contre le racisme, les discriminations et les inégalités de genre.

"Les violences faites aux femmes sont une des préoccupations des associations partenaires, détaille Angelina Okome Ossouka Latorre, coordinatrice chez Myriade. Il faut dévulgariser la question d’égalité." Et de poursuivre : "Chaque année, malgré les plans gouvernementaux comme le plan Grenelle des violences conjugales, les inégalités continuent de se creuser".

Plus de femmes victimes accompagnées

Il est difficile d’obtenir des données chiffrées quant aux femmes victimes de violence dans le département : difficultés à parler, plaintes non reçues, difficulté à mesurer, etc. Un communiqué de presse du ministère de l’intérieur apporte cependant quelques indications.

"L’Aveyron est le département qui présente le plus faible nombre de victimes enregistrées de violences conjugales par habitante en 2020 (2,7 femmes victimes âgées de 20 ans ou plus pour 1 000 habitantes de mêmes sexes et âge)."

Bien que l’Aveyron soit le département le plus épargné en 2020, Aurélie Brégier – directrice du CIDFF (centre d’information sur le droit des femmes et des familles) – rappelle qu’en 2023 l’activité de la structure a été croissante.

"Nous sommes passés de 519 en 2022 à plus de 800 personnes accompagnées dans le cadre des violences sexistes et sexuelles, conjugales ou intrafamiliales en 2023", rapporte la directrice.

Les femmes touchent 24.4 % de moins que les hommes

À l’échelle départementale, le CIDFF, basé à Rodez, intervient autour de 4 pôles. L’un d’eux : le service spécialisé dans les violences familiales. Le 8 mars prochain, la structure ruthénoise sera à Millau et "participera à une action avec la mission locale", apprend Aurélie Brégier.

Face aux comportements sexistes et misogynes, puis aux inégalités qui persistent, collectif et syndicats veulent faire entendre leurs voix, le 8 mars prochain. Ils se déploieront en des lieux stratégiques de la cité du gant, et aborderont un panel de thèmes relatifs aux questions de genre. La journée débutera à 10 h, salle René Rieux, autour d’une table ronde lorsque "chaque structure fera le point sur l’accompagnement qu’elle propose, à Millau", précise la coordinatrice de Myriade.

"Il faut faire du bruit, il faut amener des casseroles"

Le Crea ouvrira ses portes pour des ateliers thématiques autour du "masculinisme et l’égalité salariale", indique Gaëlle Briand, de Sud Solidaire. Des thématiques que ce premier syndicat et la CGT, représentée par la cheminote Delphine Laur, jugent nécessaires alors que les femmes touchent 24,4 % de moins que les hommes.

"Il faut faire du bruit, il faut amener des casseroles, des maracas. Il faut se faire entendre", revendiquent les différentes entités. Myriade ouvrira ses portes à 17 h pour réaliser les pancartes qui défileront dans les rues lors de la manifestation bruyante, prévue à 18 h au départ de la sous-préfecture. La journée se clôturera par la projection de La Riposte féministe, de Marie Perennès et Simon Depardon, dans la salle René Rieux. Un débat suivra ce moment cinématographique.

Une journée encore nécessaire, comme l’indique le témoignage de Gaëlle Briand. Chaque année, le 8 mars, des hommes – roses à la main – à l’entrée des magasins proposent : "Vous voulez des fleurs ?". Pour Gaël Briand, c’est clair. Le 8 mars n’est pas la journée de la femme, mais la journée de lutte pour les droits de la femme. La différence justifie sa réponse : "Non, je veux l’égalité !"

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?