Ouverture de la pêche à la truite en Aveyron : une activité de plein air devenu un sport à part entière

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  • Des truites pour seul horizon à partir du 9 mars 2024.
    Des truites pour seul horizon à partir du 9 mars 2024.
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Centre Presse Aveyron

Samedi 9 mars, l’ouverture de la pêche truite réunira des milliers de pêcheurs au bord de l’eau. Il faudra suivre attentivement l’évolution des débits pour choisir son parcours et bien profiter de cette journée.

Peu importe la longue marche qui sépare la voiture du vieux pont, ou le chemin sombre et étroit qu’il faut suivre jusqu’au ruisseau. L’arrivée du printemps et plus singulièrement l’ouverture de la truite poussent inexorablement le pêcheur vers les rivières. L’effort, ici, est synonyme de délivrance. Pour les plus anciens, qui bénissent leurs deux jambes de les porter encore, et pour les plus jeunes qui devraient penser à bien en profiter.

La foulée devient maintenant plus ample, le pas plus ferme, au son de la rivière qui résonne au bout du pré. Premier écueil, la présence d’un, ou pire, plusieurs intrus. La désillusion serait cruelle ! Car ce que souhaite au plus profond de ses entrailles, le pêcheur de truites sauvages, c’est bien la tranquillité et la certitude, sinon la sensation, d’être le seul à attaquer la rivière, de préférence un coin secret ou peu fréquenté.

Quand revient la pêche, quand l’ouverture de la truite approche, le citoyen anonyme dans la masse, exprime une autre partie de soi-même, totalement ignorée de ses collègues de travail ou des voisins de palier. Au bord de l’eau, sur ce fameux chemin du retour, canne en main, notre "pescofi" retrouve son animalité en respirant l’air saturé d’humidité, aux odeurs de mousse et de bois décomposé.

Attention à la glissade. Quoiqu’une chute sans conséquence dans un moelleux tapis de feuilles, c’est un souvenir d’enfance qui remonte, et qui sait, peut-être un signe des dieux… La rivière est là maintenant, qu’il faut approcher, et sentir, en repérant les coups. Observer, évaluer les obstacles et la distance qui séparent de la truite… Puis lancer la ligne, en priant que la belle mouchetée se laissera tenter, une belle de préférence, pour tenir une bonne histoire de pêche à raconter aux amis.

Pêcheur sportif

Ainsi, bien que pêcher toute l’année en 2e catégorie soit possible, l’ouverture du mois de mars, reste un repère fort… Pour une majorité de pêcheurs à la ligne, la pêche commencera bel et bien samedi prochain, et tambour battant s’il vous plaît ! Pourtant, longtemps raillée en France – parce que réservée aux "vieillards rhumatisants" ou "personnes somnolentes" –, la pêche à la ligne a fini, heureusement et légitimement, par acquérir ses lettres de noblesse.

"Un sport, un vrai, c'est la Bugatti"

Cette activité de plein air est d’ailleurs devenue un sport à part entière. Et très vraisemblablement, dans un premier temps, grâce aux pêcheurs de truites. "La pêche de la truite, c’est un sport, un vrai, c’est la Bugatti comparée au tricycle, le pur-sang à la jument de labour", écrivait dans un style quelque peu viril, l’écrivain et journaliste halieutique Tony Burnand. Peut-être faisait-il déjà allusion à ces turbo-pêcheurs, qui remontent ou descendent les rivières en courant…

Pour l’heure, le vrai sujet qui occupe les esprits concerne le temps qu’il fera samedi prochain. En fonction des températures et des débits, il faudra aviser. Le choix du cours d’eau, la technique à privilégier, et peut-être même l’adresse et le téléphone de la poissonnerie la plus proche… À un peu moins d’une semaine de l’"événement", certains cours d’eau affichent des débits importants, pas toujours compatibles avec une partie de pêche normale. C’est sur les grandes rivières, qu’il faudra être le plus vigilant.

Car si des postes restent "pêchables", faut-il encore avoir l’expérience des hautes eaux. Parfois espacés, prétendre pêcher ces secteurs demandera un effort physique supplémentaire, et au préalable une connaissance approfondie de la rivière et du comportement des poissons. Ce pêcheur expérimenté, devra dans le même temps faire preuve d’une grande prudence. Capturer une jolie fario dans des conditions jugées impossibles par le plus grand nombre, procure un plaisir supplémentaire, c’est certain. Mais peut-être sera-t-il plus raisonnable d’aller tenter sa chance sur des cours d’eau de moindre taille, où l’accès aux postes se fait l’esprit plus tranquille.

Pêche et sérénité

C’est vrai, la pêche sportive ne signifie pas faire n’importe quoi. D’autant que la saison est suffisamment longue, pour accepter un éventuel contretemps, lié à des crues. Si cela devait être le cas, on pourra se consoler en sachant que ces précipitations assureront au cours des semaines à venir, des débits suffisants et très favorables, pour toutes les techniques de début de saison. Parmi les rivières moyennes qui pourraient servir de "refuge", il faut citer par exemple des cours d’eau en tête de bassin versant, comme la Selves, l’Argence vive, puis le Viaur sous barrage, et enfin dans le Sud-Aveyron, la Sorgues, le Cernon ou le Dourdou de Camarès…

Une chose est sûre, tout au long de la semaine prochaine, de nombreux passionnés rendront visite à leurs parcours fétiches, pour anticiper les conditions de pêche samedi. Les mêmes ou d’autres téléphoneront encore à leurs "indics" pour savoir, de source sûre, si le déplacement prévu loin du domicile en vaut la peine. En attendant, il faut terminer les préparatifs, en ne laissant rien au hasard, et pourquoi pas, feuilleter les pages d’un bon bouquin, manière de relâcher un peu la pression ou stimuler un peu plus, si besoin, cette envie de retrouver les eaux vives, à coup sûr pleines de vie.

Pêcher 120 000 truites lâchées

C’est dans tout autre contexte que les pêcheurs de truites lâchées vont pouvoir faire l’ouverture. Sur ces parcours spécifiques, l’envie et la joie de pêcher sont toujours au rendez-vous, et répondent au même plaisir que ressentent les pêcheurs de truites sauvages : capturer du poisson ! Les conditions de pêche décrites plus haut ne gêneront en rien celles et ceux qui fréquentent les lacs et plans d’eau, les plus nombreux parmi les parcours proposés.

De plus, ils pourront se renseigner sur les lieux et dates de lâchers, y compris les reports de ces opérations, occasionnés par d’éventuelles crues. Voici donc une sortie de pêche bien balisée qui s’annonce, avec 120 000 truites lâchées sur plus de 60 parcours, en espérant que les secteurs de rivière concernés seront pour la plupart opérationnels (Lot, Aveyron, Tarn, Viaur, Dourdou de Camarès…).

Pour découvrir le panorama complet des lâchers, se rendre sur le site de la fédération : www.pecheaveyron.fr (pêcher en Aveyron, parcours de pêche, puis types de parcours).

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