Frelons asiatiques en Aveyron : "Elles peuvent coloniser un secteur jusqu'à 70 km", c’est moment de piéger les reines

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  • Les nids de frelons asiatiques forment de grosses boules, ressemblant à du papier mâché.
    Les nids de frelons asiatiques forment de grosses boules, ressemblant à du papier mâché.
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D.L.

Le frelon asiatique présente une menace sérieuse pour la biodiversité locale et même pour la santé publique. Entretien avec Pierre Romaszko, "spécialiste" decazevillois de cette problématique.

Espèce invasive et nuisible, le frelon asiatique fait des ravages, notamment parmi les abeilles et autres pollinisateurs. Mais il existe des moyens pour lutter contre leur prolifération. Le Decazevillois Pierre Romaszko, référent sur le territoire pour le Syndicat des apiculteurs aveyronnais et du frelon asiatique, explique : "Nous avons obtenu de bons résultats avec les mairies d’Aubin et de Viviez. Il est important de piéger les reines de fin février à mi-mai pour les plus tardives, en connaissant leurs lieux de prédilection. Même quand un nid est détruit par l’homme ou abîmé naturellement, les reines survivantes qui ont été fécondées partent se cacher, parfois sous terre ou sous des toits d’habitations. Elles peuvent coloniser jusqu’à 70 km à la ronde ! Il faut les attraper avec des pièges sélectifs, c’est-à-dire disposant de trous de 5 mm de diamètre pour laisser sortir les autres insectes. Ils raffolent notamment du sirop de fraise. J’ai mis au point un piège pour protéger les ruches. Si les abeilles ne se font pas "bouffer" à l’extérieur, elles vivent une situation de stress, ne sortent plus et meurent de faim.".

"Un cercle vicieux"

Des études ont démontré que piéger les frelons asiatiques coûte beaucoup moins cher que de détruire leurs nids, sans parler des résidus des produits qui sont efficaces mais nocifs pour l’environnement.

Selon des chercheurs et spécialistes à l’instar d’Éric Darrouzet, directeur du Département professionnel agrosciences de Tours, il faut avoir une approche pluridisciplinaire pour bien comprendre le fonctionnement du frelon asiatique : systèmes de communication chimique (signature chimique et phéromone de contact, phéromone d’alarme et phéromone sexuelle), relations multi-trophiques (interactions plante carnivore/frelon, abeilles/frelon, parasitisme, virus…). etc. Un gros nid peut manger jusqu’à 11 kg d’insectes (abeilles, guêpes, papillons, etc.) par an.

"C’est un cercle vicieux, il y a moins d’insectes donc moins d’oiseaux. Et qui dit moins d’abeilles dit moins de miel et de fruits, etc. Autres problématiques qui inquiètent les apiculteurs, le réchauffement climatique qui perturbe les animaux, les pesticides qui ont des effets catastrophiques ainsi que les cultures OGM qui affectent le butinage des abeilles. Et pour enfoncer le clou, nous luttons aussi contre le varroa, acarien asiatique parasite de l’abeille. Il en va également de la sécurité publique. Une personne qui travaille sur une haie ou un arbre peut se faire piquer par des frelons asiatiques, même risque pour des enfants qui jouent dans un parc", gronde Pierre Romaszko.

Tout un chacun doit piéger les frelons asiatiques, repérer leurs nids et avertir les mairies. Les randonneurs peuvent tomber sur des départs de nids. Le Groupement de défense sanitaire apicole l’Aveyron est là pour apporter des conseils aux collectivités. Il y a urgence !

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