Jacques Molières, président de la chambre d'agriculture de l'Aveyron : "Ne tombons pas dans la négativité"

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  • Jean-Louis Chauzy, au centre de la photo aux côtés de Jacques Molières, était l’invité de la session de la Chambre d’agriculture, vendredi 15 mars.
    Jean-Louis Chauzy, au centre de la photo aux côtés de Jacques Molières, était l’invité de la session de la Chambre d’agriculture, vendredi 15 mars. Centre Presse Aveyron - José A. Torres
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Mathieu Roualdès

Le président de la Chambre d’agriculture s’est voulu positif et constructif après la grogne des exploitants.

Depuis le mouvement de colère des agriculteurs, la Chambre d’agriculture ne s’était pas réunie. Elle l’a fait vendredi 15 mars lors de sa traditionnelle session de début d’année, sous la houlette de l’incontournable président Jacques Molières. Et si rien n’était véritablement sujet à débattre à l’ordre du jour, les revendications entendues sur les blocages et encore un peu plus fort lors du Salon de l’agriculture n’étaient jamais très éloignées… Concurrence avec des produits étrangers, respect de la loi Egalim, considération globale du monde paysan ou encore le poids de ce dernier dans l’économie locale ont rythmé les nombreuses interventions de la matinée. Car il y avait du monde à la tribune : le préfet Charles Giusti, les représentants syndicaux, des collectivités locales, Département et Région en particulier, représentée par l’ancien rugbyman Yannick Jauzion en personne !

Surtout, l’invité d’honneur de cette session s’appelait Jean-Louis Chauzy, le Ruthénois qui vient tout juste d’être réélu pour un deuxième mandat à la tête du Conseil économique, social et environnemental régional d’Occitanie (Ceser). "Nul Aveyronnais n’est censé ignorer le monde agricole ", a-t-il débuté sa prise de parole, avant de l’élargir à l’état actuel du monde rural. Et de nos campagnes.

"On va devenir un département de résidences secondaires !"

"On peut se taper sur le ventre d’avoir des taux de chômage au plus bas, mais quand tout le monde part, qu’on gagne à peine des dizaines d’habitants tous les ans et surtout qu’on perd nos jeunes, c’est normal… J’ose espérer que vous ne connaîtrez pas le même sort que l’industrie !", n’a-t-il pas caché, reprenant à son compte la fameuse formule d’un certain Raymond Lacombe : "Pas de pays sans paysans".

"Je me souviens surtout de Lacombe dire à Balladur en 1995 que ce n’est pas avec le tertiaire que vivrait la France, quand certains voulaient faire de nos territoires occitans une seule terre de tourisme. C’est plus que jamais d’actualité ", s’est remémoré Jacques Molières… avant que son vice-président, Benoît Fagegaltier, n’en profite pour pousser un coup de gueule. "Il y a le Département, la Région, l’État, l’Europe… Chacun y va de ses ‘‘y’a qu’à, faut qu’on’’ mais la réalité, c’est que nous allons tout droit vers un nouvel exode massif des Aveyronnais comme à l’époque où l’on partait à Paris car on ne vivait plus du travail dans nos fermes. On perd nos bovins, nos ovins, les terres se défraîchissent, un exploitant sur trois va partir à la retraite, si rien n’est fait rapidement, nos campagnes vont crever ! On va devenir un département de résidences secondaires à ce rythme-là", s’est-il agacé. Avant que Jacques Molières, homme de consensus, ne prenne la parole pour conclure : "Ne tombons pas dans la négativité, sinon on n’avancera jamais".

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