La Montbazinoise Aurélie Lajeunie, photographe thérapeutique au cœur de la Montagne noire, dans l’Aude

Enfant, Aurélie Lajeunie, petite fille pleine de vie et joyeuse, cherche déjà à démontrer sa créativité. Elle saisit l’instant présent et capte la lumière en empruntant l’appareil photo de ses parents… Et c’est lors de sa première communion que sa marraine lui offre son tout premier appareil. Ainsi naît une vraie histoire d’amour ! Elle s’intéresse à l’association Focale 12 et ses techniques de l’art photographique, à Decazeville, intègre le lycée Jean-Vigaud, à Millau, pour suivre un bac littéraire option cinéma audiovisuel. L’Aveyronnaise poursuit ses études en commerce, au lycée Sainte-Foy, à Decazeville avant de décrocher le diplôme de praticien photographe à l’ETPA de Toulouse. Elle réalise ensuite des stages chez Studio Photo Méravilles. Et à Toulouse, à Midi Olympique…

Mais "avoir un emploi stable, c’est primordial, avant de créer sa propre activité", avoue-t-elle. Elle signe donc un CDI en tant que factrice, en 2008, et exerce alors à Cuq-Toulza, dans le Tarn. Cependant, Aurélie Lajeunie souhaite renouer avec ses premiers amours : "Les photographies de l’instant présent". "J’ai pris la décision d’ouvrir un nouveau chapitre professionnel en me lançant en tant que photographe thérapeutique !"

Retrouver le chemin de l’acceptation de soi

L’œil derrière l’objectif, l’Aveyronnaise cherche à capturer l’émotion, à dompter la lumière naturelle pour réaliser des portraits, des clichés de matériaux et de paysages épurés. "J’ai d’ailleurs participé à plusieurs expositions mais la photo-thérapie est venue à moi comme une évidence, lors d’une séance photo que j’ai réalisée pour une amie qui traversait une période difficile", raconte-t-elle. "Après des larmes versées : un déclic respectif a eu lieu. La photo c’est puissant !", affirme-t-elle, émue.

Après le confinement, elle décide alors de se former, en 2020, à Paris, chez la professionnelle Élodie Sueur Monsenert, spécialisée dans ce domaine.

"La photo thérapeutique a pour but de réparer l’estime de soi, de se réconcilier avec soi-même, de s’accepter tel que l’on est, à travers le support de la photographie ou d’un miroir. C’est un travail émotionnel profond qui permet aussi de se mettre à nu !, insiste la jeune femme. Elle permet de se regarder autrement, sans filtre en laissant émerger les peurs, les blocages, les croyances, les traumatismes enfouis profondément en nous afin de s’en libérer et de se réapproprier son corps, son image, sa féminité, et de s’aimer !"

"Saisir la lumière au cœur de la montagne Noire"

"Grâce au travail de mon compagnon Sylvain qui est barragiste-agent d’exploitation du lac, nous avons eu l’opportunité de résider depuis 2016 sur le site du bassin de Lampy qui s’étale sur 23 hectares. Inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, c’est un site majestueux et reposant, le cadre et l’environnement parfait pour mes clients."

La jeune femme décide de conjuguer "nature, liberté, et bien-être" en les photographiant dans un lieu tenu secret, au cœur de la montagne noire, mais aussi au bord du lac ou de ruisseaux. "Mon concept consiste à s’évader dans la nature pour libérer les émotions, et, surtout lâcher prise !" Les arbres, les bruits de la forêt, la lumière naturelle, l’eau sont des éléments réparateurs et essentiels ! Aurélie croit au pouvoir de la méditation et de Dame Nature ; elle s’intéresse d’ailleurs à la sylvothérapie, une pratique de soin au contact des arbres "le bain de forêt a des vertus insoupçonnées ! C’est une bulle d’oxygène !"

"Se mettre à nu" pour soigner tous les maux du cœur

L’Aveyronnaise sème "ses petites graines de déclics et de bonheur", affirme-t-elle en aidant les personnes qui ont perdu leur estime de soi, leur amour-propre, après avoir vécu des évènements personnels, familiaux, conjugaux difficiles, ou qui ont le désir de se reconstruire après s’être relevées de problèmes de santé (prise ou perte de poids, reconstruction après un cancer)… "Partir à l’aventure pour vivre une expérience unique grâce à la nature, à la magie de la lumière : chacun le vit à sa manière selon les problèmes à résoudre. Les séances photos nues sont considérées comme libératrices, mais ne sont pas systématiques, je me laisse guider par mon intuition et mon cœur : étape par étape, j’accompagne avec écoute et bienveillance, ceux ou celles qui souhaitent s’accepter en rencontrant leur vraie nature, et renaître !"

L’Aveyron, pour se ressourcer et trouver des sources d’inspiration

"Quand nous venons à la rencontre de ma famille, mes parents Marie Claude et André, ma sœur Irène, je me ressource, j’adore me balader dans la forêt, à Peyrusse-le-Roc, photographier la nature sur l’Aubrac : le département offre une grande variété de paysages authentiques et riches en couleur ! Quand je pense à l’Aveyron, je me remémore des souvenirs d’enfance pendant les vacances à Naussac avec mes cousines Solène, Audrey, Mathilde, des moments de vie avec des amies comme Edwige, Virginie. C’est aussi l’art de bien manger et les bals de village !"

Elle évoque également des sources d’inspirations. "J’ai un regard admiratif pour mon oncle Michel et son savoir-faire pour la rénovation et je garderai toujours un souvenir particulier de ma grand-mère Marguerite, de Maleville, et ses potions magiques pour soulager les petits maux. D’ailleurs, c’est un peu ce que je tente de reproduire aujourd’hui avec la photo", conclut-elle…