Chez ROMEO à Paris, David Alliel s’applique à perpétuer la tradition familiale

"Sans les Aveyronnais, Paris n’aurait pas le même visage ! Il y a des rues qui sont connues grâce à leurs restaurants." David Alliel sait de quoi il parle puisqu’il est issu d’une famille de restaurateurs. Lui-même dirige ROMEO, brasserie chic italienne du XVIe arrondissement de la capitale. Son frère Charles-Elie est aux commandes de Partie de Campagne, dans le XIIe, et tous deux gèrent également le Charly Bun’s, dans le Ier. Avant eux, leur arrière-grand-père Elie Plégat, originaire de Bozouls – "le berceau de la famille" où une rue porte son illustre nom – est monté à la capitale.

Et sa petite-fille Chantal, mariée avec Stéphane Alliel, donnera donc naissance à David, en 1988, et à Charles-Elie, en 1991. Une belle histoire de famille et surtout une aventure d’entrepreneurs aveyronnais à Paris, à l’origine du groupe Alliel. "Nous sommes fiers de ce qu’ont construit nos parents, insiste le frère aîné. Ils ont su développer leurs affaires et les moderniser."

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L’ADN des Aveyronnais

Ses parents, Chantal et Stéphane, jeunes sexagénaires, qui, s’ils ne sont plus sur le devant de la scène, "gèrent pas mal d’administratif." "Ils sont toujours force de conseils, confirme David Alliel. Et puis, chez nous, les décisions importantes se prennent toujours à quatre : mon frère et moi, et, bien sûr, nos parents qui nous ont transmis les valeurs d’union, de force et d’excellence. C’est dans l’ADN des Aveyronnais !"

Des valeurs que le jeune entrepreneur s’attache aussi à enseigner à ses enfants – Louis (six ans) et Diane (trois ans), "qui rejoignent papa tous les mercredis après-midi au restaurant." Une façon de perpétuer la tradition familiale, avec l’appui de sa femme Céline, qui apporte l’équilibre et la complémentarité à ce métier si prenant qui peut parfois interférer sur la vie familiale.

Une tradition que le trentenaire fait vivre au quotidien au ROMEO, belle brasserie italienne installée place Victor-Hugo, habillée d’un vert vif de ses confortables fauteuils et de ses tables, conférant au restaurant une ambiance agréable et élégante, agrémentée d’une large terrasse. Un décor chic et raffiné pour une cuisine qui l’est tout autant. Citons l’escalope de veau alla milanese, les linguine carbonara, les rigatoni cacio pepe, "une très ancienne recette romaine"… Et une mention spéciale pour le roi des desserts italiens, l’"Extraordinaire Tiramisù", baptisé ainsi sur la carte. Un adjectif qui n’est pas usurpé, et une qualité qui ne doit rien au hasard. Le talent de l’équipe, en cuisine bien sûr – "Ici, on fabrique tout" –, mais aussi la qualité des produits. Avec un grand nombre de fournisseurs, souvent spécialisés. "On utilise, par exemple, des tomates Datterino que l’on fait venir directement d’Italie. Elles ont la particularité d’avoir ce goût si ensoleillé, sucré, et cette forme de datte si singulière", souligne David Alliel, qui se passionne pour ce métier.

"Institution du XVIe"

"J’ai baigné là-dedans depuis tout petit, explique-t-il, lui qui est né à Paris en 1988. Je ne me suis jamais posé la question de faire autre chose. Et j’ai rejoint mes parents quand j’avais dix-huit ans."

Depuis, David Alliel est devenu un entrepreneur aguerri, qui gère depuis plus de quatre années cette "institution du XVIe" qui propose cent soixante places à l’intérieur et plus de deux cents en comptant les terrasses, et emploie près de cinquante personnes, "toutes aux petits soins des clients, notre grande force", insiste le directeur. "C’est une affaire extraordinaire à exploiter, se réjouit-il. On fait partie de la vie des gens qui viennent passer chez nous des moments de plaisir et de convivialité."

"Notre vie sera réussie le jour où, nous aussi, nous arriverons à transmettre, comme nos parents l’ont fait avant nous", conclut David Alliel, en bon Aveyronnais.