Espalion. Le vautour alimente un débat contradictoire animé

  • Francis Sabrié et Thomas Lesoy ont deux visions opposéesdu vautour.
    Francis Sabrié et Thomas Lesoy ont deux visions opposéesdu vautour.
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CORRESPONDANT

Comme le loup ou l’ours dans les Pyrénées, le comportement du vautour, espèce protégée, interroge dans le monde agricole du Nord-Aveyron.

L’association comité Causse Comtal qui milite, entre autres, pour la défense des espèces protégées avait convié le public (une cinquantaine de personnes) à participer à un débat contradictoire sur la question "le vautour est-il un prédateur ?".

Après le rappel des principales causes qui mobilisent l’association qui a son siège à Barriac, Alain Cantaloube présentait le principe de ce débat qui allait être mené par Daniel Mazel ancien président du comité. En première partie, il revenait à Francis Sabrié éleveur en bovin lait à Laguiole d’intervenir "à charge" pour le vautour. Il relatait d’abord la progression importante de sa présence sur le Nord-Aveyron ces dernières années et rapportait des animaux "consommés" tant sur son exploitation que chez plusieurs de ses collègues éleveurs sur les communes de Laguiole, Curières, Montpeyroux. Des animaux qui paraissaient en parfaite santé le jour même et dont la mort interroge fortement. À ces pertes pour l’éleveur il ajoutait des dégâts collatéraux : animaux apeurés, stressés, parcelles et points d’eau souillés. "À côté de la souffrance animale il y a aussi la souffrance de l’éleveur".

De son côté Thomas Lesoy, éleveur en ovins lait sur le Larzac disait ne rencontrer aucun problème avec les vautours pourtant très nombreux sur son secteur et son étonnement sur le comportement bien différents de ces mêmes oiseaux à une centaine de kilomètres de distance. Défenseur de la biodiversité il ne voulait pas croire à des attaques sur des animaux vivants par ces rapaces réputés nécrophages.

Le débat, qui a suivi, a mis en opposition deux visions de ce problème sensible pour les éleveurs du Nord-Aveyron qui pensent à un comportement déviant de ces charognards et les défenseurs de cette espèce protégée. Deux visions difficilement conciliables lors de ce débat. Pour Francis Sabrié et ses collègues, leur colère trouve sa source dans l’augmentation trop importance des effectifs de cette espèce "sauvage" suite à la mise en place de charniers ou placettes pour la nourrir. Cela a modifié son comportement et trop favorisé sa reproduction.

Seul point de consensus entre les deux camps, la nécessité de mieux comprendre ce phénomène.

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